mercredi 22 décembre 2010

Countdown

OK, j'ai essayé de faire des choses utiles. Chez moi, j'ai accroché des tableaux encore emballés depuis plus d'un an que je suis arrivé ici. J'ai réparé une fuite d'eau. Au boulot, j'ai rempli quantités de tableaux Excel, de formulaires. J'ai signé un bon kilo de cartes de vœux...

J'essaye de m'occuper sans être misanthrope ni anxieux. Ni énervant. Difficile. Les bureaux se vident, lentement. Le RER du matin se vide, lentement. Les magasins sont pleins, encore trop pleins. Mes clients sont partis en vacances, eux aussi. Weihnachtserprobung, ils appellent cela. Ou comment récupérer une voiture gratuitement pour les vacances de Noël sous le prétexte de faire quelques tests. Combine commune...

Il pleut, ce crépitement à la fenêtre. Cela aurait dû être de la neige. En fait, je regarde par la fenêtre, c'est bien de la pluie, neige fondue. Ma valise est dans un coin, remplie sans grande motivation de choses secondaires. Survivre 4 jours sur la côte, le temps de le dire, fils pas trop indigne. Et puis je rentrerai à Paris. En train, c'est plus sûr que l'avion par les temps qui courent...

Elle, Elle est loin, encore. Evidemment, Elle a une famille, Elle. Pas comme moi, apatride opportuniste et négligent. Mais voilà, la distance, la communication fragmentaire. Le temps qui passe, qui fait que l'on se connaît mieux, mais toujours à peine, en définitive. Ne creuse pas la distance plus que nécessaire. Et le téléphone, ce n'est pas ca...

Même lorsque je serai rentré à Paris, Elle ne sera toujours pas là, pas encore remontée du Sud. Je l'attendrai à la gare de Lyon, sans doute. Déplacé? Je n'en sais rien. Détends-toi, Grand Coyote. Reste zen. Pas d'emballement, de conclusions hâtives, d'impulsivité. Pas maintenant. Elle te manque: ce n'est pas complétement anormal.

Mais bon, je compte les jours, quand même... On verra bien si je me trompe.

dimanche 19 décembre 2010

Week-end à Paris (2)

J'étais encore pour le week-end à Paris. Je crois bien que cette ville me plaît. D'accord, il a neigé, mais quelle importance? Le lendemain matin, en allant chercher les croissants, tout avait fondu. Et dans les rues avec Elle, la foule des derniers dimanches de décembre. Le soir, je suis rentré à Paris. Et la musique, c'était celle-ci:

mercredi 15 décembre 2010

Inclassable

Toujours cette obsession de trouver des surnoms, des totems, des qualificatifs mordants et une espèce animale. Mon côté indien, l'élément initiateur de ce blog, peut-être, il y a maintenant bien longtemps.

Ceux qui me côtoient de près on leur étiquette, peu manquent, tout du moins pas dans les personnes importantes. Quand une nouvelle personne importante surgit de nulle part et reste alentours, l'étape suivante, celle de l'acceptation, de la dédramatisation, c'est trouver son totem. Mais voilà...

Elle, c'est une Belette. Une Louve. Une Panthère. Mais aucun animal ne la résume. Elle est lumineuse, fascinante, passionnée. Et aucun qualificatif ne peut donner sa mesure. Je n'ai même pas tenté de chercher, j'ai abandonné. Elle, c'est "Elle". Avec tout ce qu'Elle peut amener avec elle de promesses et de menaces dans ma vie de Coyote. Mais sans ce danger, point de futur...

Alors oui: Elle est inclassable.

lundi 13 décembre 2010

Week-end à Paris

J'ai passé mon week-end à Paris. Et puis, dimanche soir, il a fallu que je rentre à Paris. Dans le métro qui me ramenait à Paris, c'était bizarre. Il y avait des gens avec des valises. Moi, non. Ils me regardaient bizarrement aussi. Il faisait froid, à Denfert-Rochereau. Moi, non. C'est peut-être pourquoi ils me regardaient bizarrement. Parce qu'à Paris, il faisait froid, tandis que moi, d'où je venais, à Paris, il faisait chaud. Passée, la Seine, barrière climatique. Au sud de cet équateur, il faisait froid. Bizarre.

L'appartement était chaud, vide. Un peu comme s'il m'avait attendu tout le week-end. Et puis non, rien de bien transcendant. Le répondeur qui clignote. La boîte aux lettres bourrée de prospectus. C'est chaud, mais c'est froid, ici, au sud. Fonctionnel, un truc d'ingénieur, sans âme presque.

Le jet-lag m'attaque, me freine. Un jour plus tard, il est encore là, presque pire, étrange et obsédant.

Reste là, Grand Coyote, attends encore un peu. Patient, pas trop. Tu dois savoir, sans être trop impulsif. Mais elle te manque, déjà... En tant que ton double schizophrène, je ne te serai guère d'un grand secours: à toi de voir...

jeudi 9 décembre 2010

Paris enneigé

Ouais, c'était tout bloqué. Pas de bus, rien sur les lignes de métro qui pointent le bout de leur locomotive à l'extérieur, partout des voitures poussées dans les côtes ou abandonnées à leur destin de bas-côté. Le canal gèle lentement. Il y en a qui font des photos, des qui glissent, se ramassent, des qui rigolent et filment tout cela de leur étage, puis chargent le résultat sur YouTube. Productivité en baisse, donc, pas du fait des désaffections dues aux transports, non, mais au temps passé aux fenêtres. D'ailleurs la productivité baisse, c'est tout. Ambiance de fêtes, la fin de l'année, la saturation et puis mêmes nos chers clients qui se calment. Voilà.

Et le Grand Coyote dans tout ceci? Il survit, plutôt bien. Sa productivité est en berne, mais ce serait surtout à cause d'une Louve croisée un soir de froid. Hurler avec les loups? Non. Courir avec une Louve: oui. Elle est revenue de Vienne, alors on s'est retrouvés à l'endroit habituel, sous la neige. Et c'était encore du Lelouch...

Grand Coyote, que fais-tu? Le sais-tu? Non, enfin si, enfin... non. Je suis le cours, je batifole, je me fous de tout ou presque, il y a des choses dans l'air, différentes, si différentes, revenues de loin, de tellement loin. Oubliés, presque oubliées.

Hier soir, dans la neige, j'ai vu ses yeux noirs, brillants. Et puis la pointe de son museau contre le mien. Après... je ne sais plus... sauf que ce matin, j'étais heureux.

lundi 6 décembre 2010

Oscillations & flottement

Victime d'un cas sévère de mécanique des fluides, je titube, convalescent, à travers les jours. Dans le flou du mouvement, j'essaye d'écrire, de démontrer, mais j'ai toujours été très mauvais en mécanique des fluides et en chimie. Apparemment, cela n'a pas changé, depuis des années.

Il y a quelques jours encore, je filmais du Lelouch dans les stations de métro (pour paraphraser un Carcajou très inspiré). J'observais, dans mon temps libre. J'écoutais, de loin. Imaginez, juste une scène parmi tant d'autres, tirée du quotidien capital:

Une fin de soirée à Paris, il fait froid. Des passants pressés dans un quartier animé, transparents et rapides. Lointains. Elle le raccompagne jusqu'à l'entrée de la station de métro. Là, il devient clair que leurs chemins vont se séparer. Elle dit quelque chose du genre:
- Bon... bonne soirée?!
Il la regarde, il ne se démonte pas et avec un léger sourire:
- Tu ne vas quand même pas me laisser rentrer comme ca, dans le froid...?
Elle est un peu désarçonnée:
- Mais... tu voudrais qu'on passe la nuit ensemble?
Il ne dit rien. Elle continue:
- Tu ne trouves pas que nous allons un peu vite? On se connaît à peine?
Il ne dit rien, encore, un silence s'installe, stressant. Il ajoute alors juste, calmement.
- Tu as raison: être humain, c'est aussi contrôler ses instincts, non?
Elle est un peu interdite et dans la foulée, il l'embrasse. Alors elle ne dit plus rien, le temps s'arrête, un instant qui dure des éternités. Et à la fin d'une de ces éternités, elle lui prend la main en souriant et ils s'éloignent ensemble de la station.

Et là, je dois bien dire que je suis plutôt satisfait du scénario. C'est mon côté coyote bleu, inavoué. J'aurais voulu l'écrire que je n'aurais pas fait mieux, la réalité est une source fascinante d'inspiration. Je ne sais pas où ils sont partis après, je ne les ai pas suivis. Pas besoin.


Moi, en attendant, j'essaye d'être détendu. C'est vrai, ce n'est pas simple. L'odeur du désert est différente, pour le Coyote. Les plateaux, les mesa, les plaines, vides, terriblement vides. Elle est partie à Vienne pour une semaine. Visiter des amis, quelque chose de prévu depuis longtemps, enfin: plus longtemps que moi, l'imprévu. Moi j'avais prévu d'aller voir Petit Coyote, de toute manière...

J'arrive à Budapest, grise et enneigée. Je prends un taxi plus long que d'habitude pour aller à leur nouvelle adresse. La banlieue propre, des maisons semblables alignées à l'infini. Pas loin de l'école, certes. Formidable, cette maison, non, vraiment, positivement formidable. J'ignore les sueurs froides qui me parcourent quand la mère de mon fils me fait visiter avec fierté ce monument de construction moderne. C'est carré, c'est blanc, c'est propre. Je me sens mal.

Je passe un week-end bancal avec le Petit. Il a une chambre magnifique, c'est bien vrai, qui doit être maintenant à peu près aussi spacieuse que mon appartement parisien. Je fais la cuisine, je fais des concessions. Je dois prendre le dîner avec le nouveau,de sa mère, qui habite là, lui aussi. Il est aussi ennuyé que moi et ne tient pas à prolonger l'intermède. Moi je m'en fous, j'ai descendu une bouteille de Sankt Istvan Villány prophylactique, qui ne m'a presque rien fait, juste allégé les pensées pour une demi-heure. Après, il faut que je lise des histoires de loups. Les loups sont vaniteux, imprudents, se font toujours avoir. Les coyotes, non, enfin... différemment. Je remonte sous le toit, où je dors, confortablement, mais sans âme. Il y a un SMS sur mon téléphone, un SMS de Vienne, qui allège le reste de la soirée.

De retour à Paris, le mauvais terminal, le plus lointain. La navette la moins pressée. Le RER le plus lent. Ce matin, les problèmes de signalisation à Châtelet. La pluie, moins froide, mais le vide. Plus de SMS. Je vais travailler, automatique, je fais des blagues aux RH et elles m'offrent des chocolats et leur conversation. Mais il y a un truc qui fait masse. Elle revient quand, au juste? On se reverra quand, au juste? Et comment?

Le doute. L'attente. Les oscillations. Le flottement...