mercredi 23 décembre 2009

Dernières nouvelles du front

(Je pense honnêtement que c'est le titre parfait après le post précédent)
Paris s'assoupit dans l'humeur des fêtes, les embouteillages et les lumières pâles et bleues des LEDs citadines. On va bientôt fermer, c'est pas trop tôt. Alors je vais prendre le TGV et partir bien loin, si, là-bas vers la côte, où le temps est autre et où Petit Coyote est déjà.
On referme donc cette page 2009 avec soulagement, on fera les bilans et les tirages de leçons plus tard, là non: on dort et on récupère.
Si j'avais su... :)

dimanche 13 décembre 2009

Tiré par les cheveux

Comme me disait certaine la semaine dernière: "Y a pas de coiffeur à Paris ou bien c'est la coupe parisien sauvage?". Des remarques comme celle-ci, j'ai bien dû en entendre des tonnes, amusant que ce soit celle-ci qui me reste. Je passe sous silence les regards de mes collègues de travail et d'infortune commerciale (ben oui, si encore on pouvait choisir ses clients). Et puis bon, comme c'est bientôt Noël et qu'il va falloir faire joli sous le sapin avec Petit Coyote, je me suis laissé influencer.

Saisi donc d'un côté par un sens du devoir très profond et de l'autre par la nécessité, je parcourais la rue attenante et fourmillant de coiffeurs, coiffeuses, soin du cheveu tout ça tout ça. Pour faire jaser Suricate Myope, exprès, je suis allé chez Franck Provost... Après, parcourant la ville autour de cette rue, je me suis rendu compte que c'était une chaîne, avec un design, une identité, que dis-je: une philosophie? Dedans, c'est propre, mais j'ai pas trop compris. Ils tenaient absolument à me faire boire quelque chose. Pas trop à me couper les cheveux, apparemment. Finalement, la coiffeuse artisanale de ma rue à Munich, c'était aussi bien.

Là, le coiffeur (car il a fallu que je tombe sur le seul coiffeur) me ciseauta approximativement un petit quart d'heure et puis il me dit que comme je n'avais pas trop de cheveux, il valait mieux en rester là. Non mais... je rêve ou quoi? Me faire insulter? "Pas trop de cheveux"? Et puis quoi encore? Il croit que ça me fait plaisir de retrouver des cheveux plein ma baignoire, agressé par la pollution, les shampooings approximatifs, l'absence des 5 fruits et 5 légumes et la vie salariée malsaine rythmée seulement par les transports en commun? Il ciseaute un peu et puis voilà, c'est fini. Il n'essaye même pas de me vendre le shampooing régénérateur à la gelée royale ou je ne sais quoi: il s'en fout. Au suivant!

Deux chaises plus loin, un Roger se fait biseauter par une coiffeuse au physique munichois (mais en 4/3). A qui il explique qu'il va faire du bateau avec sa femme et qu'elle en est drôlement contente. L'homme libre chérira toujours la mer. La bourgeoise aussi, apparemment. Lui, il a un café. Autant il est malsain de se balader en ville sans les écouteurs blancs d'une certaine marque californienne, autant un magasin ne s'entend plus sans sa cafetière design étincelante et la petite étagère à côté pour ranger les sachets/patchs/gobelets individuels, invention d'un génie du marketing: comment vendre plus cher des quantités inférieures? Bref, je suis content de ressortir, avec presque toujours autant de cheveux (c'est-à-dire moins?). Merde, il fait froid. A Paris aussi, la neige s'approche. Enfin, ce qu'il en reste.

Ce blog n'était pas sponsorisé par St-Algue. Non, il ne l'était pas... pas besoin!

jeudi 10 décembre 2009

Alcoolique

Ce soir, après une journée particulièrement pourrie, je suis allé boire avec des collègues. De fil en aiguille, à enchaîner les caipirinha, je me suis rendu compte qu'en fait, eux aussi. Les mêmes questions que moi, un peu différentes, certes. Suffisamment, de quoi s'abrutir un mercredi soir. C'est triste, si.

Oui, je suis encore dans mon trip de me dire que j'aurais pas dû partir pour finalement si peu, une ville étrangère et une grande blonde inaccessible, encore plus. Je rentre chez moi après le taxi sous la pluis, ils sont deux dans la cuisine et me dévisagent. 39m² hors de prix et une famille de cafards très résistants. Tout ca pour ca. Bravo, grand Coyote, bravo...


mardi 8 décembre 2009

All that you can't leave behind

J'étais à Munich pour le week-end et les jours suivants afin de parler aux constructeurs de tracteurs (qui sont d'un naturel très inquiet). Outre le fait qu'il y faisait le même temps qu'à Paris, la ville était plongée dans son insouciance villageoise de droite habituelle, d'autant plus marquée en ces temps de courses de Noël. Une tentative de courses avec Suricate Myope se solda par un échec devant la masse et l'inutilité de la tâche. Bref, autant rentrer au chaud et boire. Pas du Glühwein, d'ailleurs (suffisamment d'alcooliques sur les quais du métro en début de soirée).

Squattant honteusement mais confortablement chez Carcajou Philosophe (après un bref passage chez Suricate Myope qui me vira ensuite de son canapé pour me remplacer par sa bavaroise régulière, ce qui est de bonne guerre), je considéra ma vie passée, présente et future. Celle qui fut, celle qui sera, celle qui est, plus mouvante mais semble-t-il toujours instable et encore fidèle à l'une des constatations fondatrices de ce blog "pas là où elle devrait être"...

Le week-end se passa paisiblement, à peine marqué par quelques escarmouches, par exemple sur le pantalon de pyjama scintillant du Suricate, la non-relation officielle de Malinou Emplumé (ou bien est-ce une relation non-officielle?), le couronnement de Diabolo, l'emménagement du Castor et le calme olympien du Carcajou. Munich ou les jours paisibles et la tyrannie du calme détendu. Ma famille, quoi.

Chez les fous, pardon, les constructeurs de tracteurs, le stress pour rien, les paons qui font la roue, les chats sauvages qui feulent pitoyablement, les couloirs gris et les distributeurs de café. Rien, rien, cela n'en valait pas la peine, bah non, pas pour ça, pas pour un workshop comme aux pires heures du passé, pas pour le show pitoyable, la démonstration de force ridicule, non, rien n'a changé: vous êtes minables et pourtant vous vous prenez pour les maîtres du monde. Autant d'argent et si peu de jugement. Triste, sans aucun avantage.

Je parcours les couloirs, je vois des gens connus, je les salue, je continue. Même Cuculidée Malchanceuse, plongée dans une conversation fascinante à son bureau avec un allemand. Elle le regardait avec insistance, comme un allemand, comme à son habitude. Elle est très forte pour faire croire à son intérêt, mais voilà, après, considérons les choses froidement: elle va se plaindre auprès des français locaux que ce gars qu'elle a presque hypnotisé est une buse et qu'elle a perdu son temps à tenter de lui expliquer des choses qu'il est incapable de comprendre. Scène rejouée mille fois. Tout ne peut pas changer, pas si vite. M'en fous, en fait.

Le matin, auparavant, je revois Grande Belette. Ma faiblesse à moi. Qui serais-je pour reprocher au Carcajou de collectionner les points Bio? Moi, je cours La revoir au moindre passage à Munich. Pourtant j'ai tenu parole: j'avais dit que je n'irais pas la voir le week-end. D'abord. Et puis elle était là, ce matin, à la devanture du café. Et j'entendais Stevie Wonder "Isn't she lovely? Isn't she wonderful?". Pourquoi elle? Elle, si "superficielle", me disait-on? Ces choses-là ne s'expliquent pas. Un jour, elle a simplement cessé d'être superficielle. Je suis fier et cassant, je cours parmi les chacals, mais il suffit d'un regard, le sien et je perds le rythme. On se sépare devant le métro, je la laisse sous son parapluie. Dans la rame, je me demande pourquoi j'ai quitté cette ville. Pendant le workshop, je pense à elle.

Ce soir, je suis à nouveau à Paris. Et j'ai un sentiment de vide très marqué. Ma famille allemande et Grande Belette. All that you can't leave behind.

mardi 1 décembre 2009

Amabilités

Vendredi soir, après le RER, l'attente au terminal 2D, l'avion en retard et deux hordes de blaireaux dont l'une en enterrement de vie de garçon, le sandwich ridicule, le gars du siège du milieu qui avait besoin de place et voulait aller faire pipi, l'atterrissage et finalement le reflux vers l'arrière de l'avion pour descendre parce que devant, ils n'arrivaient pas à amarrer le truc, le taxi qui sentait le nettoyant WC, j'arrive en bas de chez la mère de mon fils. Je tape le code, je monte, je rentre. En trois minutes de transfert, la première chose qu'elle trouve à me dire: "Holà, t'as vraiment une sale gueule". Je lui réponds: "Tu n'es pas terrible non plus". Et puis elle me demande combien d'heures je travaille par semaine.

Ben je travaille, quoi. C'est vrai que je pourrais optimiser, pour ne pas avoir le sentiment de vivre n'importe où, bercé seulement par les translations souterraines quotidiennes. C'est vrai que je pourrais aller voir la Tour (Montparnasse ou Eiffel, qu'importe) pour me souvenir que je suis ici, par opposition à mon vieux là-bas, celui où maintenant ça sent le Glühwein et toute cette sorte de choses. Et puis non, je l'emmerde, avec ses questions. Voilà, 50h, sans nul doute, mais quoi d'autre? Qu'est-ce que ça peut bien lui foutre?

Dans la chambre, Petit Coyote dort. J'aime ce moment du vendredi soir où je sens enfin le week-end commencer, quand je pénètre dans cette oasis de calme. Le silence, non, juste un léger ronflement, une respiration régulière, la lumière de la veilleuse. On est bien. Je pourrais rester des heures à le regarder dormir. D'ailleurs je dors aussi.

Dimanche soir, encore le même cirque, le taxi fan de musique irlandaise épique (des histoires de gars qui prennent leurs épées, embrassent leurs femmes et remettent leur âme à dieu), l'avion en retard (il fallait changer les pneus), le sandwich minable, la voisine qui s'est collé une tonne de parfum kipu, le bus à CDG qui ne laisse sortir que par l'avant, le terminal vide, le RER avec les gars qui dorment sur les banquettes et qui vomissent entre la Courneuve et gare du Nord, Denfert-Rochereau et le soir calme, aussi, moins bien forcément, mais acceptable.

Et on recommence…

lundi 23 novembre 2009

Bientôt les fêtes

Travailler comme un bourrin pour des constructeurs de tracteurs germains et ingrats, c'est pas tout ça. Prendre le métro tous les jours pendant 3/4 d'heure et braver H1N1 et les voleurs d'iPhone, c'est pas tout ça. Rentrer tous les soirs dans un appartement qui bien que confortable me rappelle mes temps étudiants (sauf pour son prix), c'est pas tout ça.

Il y a aussi les choses vraiment importantes...

dimanche 22 novembre 2009

La pandémie

L'autre soir, que pour une fois j'étais rentré suffisamment tôt pour jouir en toute quiétude du 20h (en fait j'étais pas rentré spécifiquement pour le 20h, plutôt un heureux concours de circonstances), je tombai sur les images qui se veulent rassurantes d'une sexagénaire bouffie qui se faisait vacciner avec un sourire fat. Soudain au faîte des informations, je réalisai que la matrone susdite était notre ministre de la santé. Déjà qu'en Allemagne je ne savais pas qui était ministre de la santé... De toute manière, en Bavière, à part l'intérieur et l'agriculture, je ne crois pas qu'ils aient d'autres ministères, au mieux des secrétariats d'état sous-équipés.

Bref, Josiane Ministre se faisait vacciner. Depuis, impossible d'échapper aux reportages sur les gymnases reconvertis en centres de vaccination, où les gens ne se bousculent pas pour avoir leur petite piqûre, avec ou sans adjuvants: oui, il y a deux modèles de vaccins, "avec ou sans booster"(sic). Les femmes enceintes, par exemple, n'ont pas droit au "booster" (contrairement aux joueurs du championnat de France de foot).

Le lendemain matin, j'allume la radio pour prendre mon petit déjeuner au comptoir (oui, j'ai un comptoir chez moi). Et là, une sous-ministre ou secrétaire d'état en recherche de reconnaissance nous assénait ces mots chargés de sens: "ce vaccin est un vaccin altruiste".
Je fais une pause pour permettre aux lecteurs de bien se rendre compte de l'énormité de cette déclaration. Un vaccin altruiste contre un virus égoïste?
Ou alors: les gens vaccinés deviendront polis et laisseront leur place dans la queue aux petites vieilles et aux femmes enceintes, aideront les enfants à traverser la rue et feront des chèques à la fondation de France. Les vaccinés altruistes seront bien sûr en première ligne pour le Téléthon...

Et puis hier, j'apprends, par le même canal, que le virus a été muté en Norvège. C'est bête, on commençait à s'habituer. J'espère qu'il n'aura pas trop froid, là-bas. Mais il l'a bien cherché, aussi...

Bon, maintenant, si on s'attelait à sortir de la crise, hein? C'est pas tout ça...

jeudi 19 novembre 2009

Lalalala

lundi 16 novembre 2009

En vrac

Quelques pensées en vrac:
  • J'étais en week-end dans ma famille non hongroise et j'ai (beaucoup) trop mangé.
  • Le flanc du canal était excellent, aujourd'hui midi!
  • La semaine dernière, mes clients allemands étaient particulièrement insupportables: Période cyclothymique entre la chute du mur et l'armistice, sans doute...
  • Il va falloir commencer à planifier les fêtes de fin d'année (celle-là elle est tellement insignifiante qu'on dirait un message de facebook).
  • A propos de facebook, si le seul intérêt pour grande Belette, c'est d'y inscrire qu'elle a participé à la "Soirée des pétasses fières de l'être", je pense que j'ai bien fait de mettre les voiles.
  • J'ai mis à jour Ubuntu et ça a marché du premier coup (oui, les munichois, la 9.10).
  • Il y a un personnage de droguée dans un épisode de GTA4 qui m'a trop fait penser à... vous savez qui...
  • Je lis un livre en allemand dans le métro (je fais trop mon malin, maintenant que j'ai plus d'iPhone...).
  • Je sais plus quoi dire et c'est tant mieux parce que je vais me coucher. Comme ça demain matin je saurai si j'ai la grippe A ou juste un rhume (je tendrais vers la deuxième possibilité).
Meilleurs voeux de là où finalement, c'est pas si mal.

samedi 7 novembre 2009

Silence

Petit Coyote dort, tout est calme. A Budapest, il fait nuit depuis 17h. Je tape un texte sans accents, faute du bon clavier (celui-ci est hongrois). Et puis je vais dormir, en me demandant si j'ai choisi la bonne vie, si j'ai choisi la bonne ville...

mercredi 4 novembre 2009

Je suis un gars sympa

Un titre simple, pour répondre à la dernière question de Suricate Myope. Il est vrai que c'est bien décevant, mais ceci étant dit:
  • Elle, elle veut voir Paris (jusqu'à nouvel ordre, pas moi tel quel)
  • Moi, je veux la voir, elle, aussi insupportable soit-elle (elles le sont toutes, elle aussi, mais elle aura toujours cet avantage subtil qu'un jour, elle révéla qu'elle était bien plus que son apparence)
  • J'habite à Paris (900km)
Donc ça ne peut pas bien finir... Je suis suffisamment déprimé comme ça pour ne pas m'embarrasser encore plus de choses de ce type. Si Munich, c'est fini, alors Grande Belette aussi, c'est fini. Sinon on ne s'en sortira jamais... Bref, elle a payé son chocolat chaud et on s'est quittés bons amis allemands (c'est-à-dire pas grand chose, superficiel et léger, un peu fashion, pas très sérieux). J'aurais dû lui dire quoi de plus? Que je ne veux plus lire ses instantanés futiles sur Facebook?

Je n'ai pas pu m'empêcher de faire un parallèle avec Cuculidée Malchanceuse, tiens. Soyons clairs: on arrive à la fin de 2009 et donc au temps des bilans. Donc bilan 2009= Grande Belette + Cuculidée Malchanceuse + Paris. Mathématique.
A ce propos: plus que quelques semaines avant la publication, un an et un jour après, des aventures secrètes du premier trimestre 2009! (Tout est dans l'effet d'annonce).
Donc Cuculidée qui a toujours mis un temps fou à comprendre, réaliser, bien occupée à se voiler la face et à courir ailleurs, sans voir le temps qui passe ni réfuter la futilité. On pourra passer une vie à s'alcooliser heureux, en apparence, pour ne pas penser.

Cuculidée, c'était différent, mais c'était ce même type de "restons amis" insistant et buté, si typiquement féminin. Moi, ce genre de trucs, ça me hérisse. Je devrais renoncer à mon intérêt pour le sien, sans même avoir un quelconque lien? Merci, j'ai déjà la mère de mon fils pour ça. Bref, devenu ermite, eunuque, inhibiteur et misogyne par la force des choses, je me conforte dans cette opinion. Des femmes elles-mêmes (au moins deux, dont la tienne, Suricate) ne me dirent-elles pas que j'avais parfaitement eu raison?

Rassuré, je me complais dans l'écoute vespérale et sombre de DJ Tiesto (In Search of Sunrise 5: Los Angeles) et autres merveilles électroniques récemment retrouvées. Et personne pour me dire que c'est trop fort ou trop bourrin, d'ailleurs on s'en fout de la qualification, puisque la tactique en général, c'est de baisser le son jusqu'à l'inaudibilité sous couvert de fatigue. Là, non.

Bilan 2009, première constatation donc: je suis un gars sympa. Con, même, parfois. Pour compenser ça, au boulot je suis insupportable et sinon je joue à des jeux sanglants sur ma Xbox (enfin pas tant que ça, en général je m'endors avant). Le malaise moderne, quoi... Un gars pourtant fréquentable, presque un bon parti, mais non, enfermé dans sa tour d'ivoire numérique. Et le temps passe, la banquise fond. Pas moi.

dimanche 1 novembre 2009

Fragments

Voilà, je suis parti. Mon clavier est tout bizarre, il manque des lettres. Il manque les ü,ö,ä,ß. Tout est changé, chamboulé, de travers. Je gagne d'autres lettres, peut-être autre chose, je ne sais pas. Je descends à Denfert-Rochereau. Terminus, le quai est plein.

Qu'as-tu fait de ces dix dernières années?
Du vent, des vagues, des crises, des choses qui restent, bien, mal. Des cartons, remplis, hétéroclites, dont je n'ai su me séparer, bêtement. Cadeaux médiocres et soûlants pour les vrais amis. Et puis des heures, des pages. Utiles ou inutiles. Et ça continue, encore et encore.

Bizarrement, dans la cuisine, les cafards se sont planqués. Maurice ne doit pas aimer quand je fais la gueule. Qu'est-ce qu'il y connaît, lui, de tuyau en tuyau, la même humidité moite et rassurante, à ramper dans la fange pour ressortir à côté de mon grille-pain? Moi je reviens de loin, mais je ne sais pas pourquoi. Et j'habite dans le XIVème, je ne sais pas pourquoi.

Petit Coyote est trop loin, les autres aussi. Les autres, c'est moins grave, ils sont grands.
Une dernière heure à Munich avec Grande Belette, resplendissante et drôle. De celles qui ne facilitent pas les départs. Ou de l'absurdité ironique des lois de l'attraction.

mardi 27 octobre 2009

A pus d'iPhone

Bah non, a pus d'iPhone donc a pus de téléphone, parce que deux grands noirs me l'ont arraché des mains dans un wagon de métro avant de sortir en courant à Strasbourg-St-Denis en me lançant "Laisse tomber, tu voudrais pas te prendre un coup". Et hop, plus d'iPhone.

Les autres occupants du wagon ont baissé la tête, bravement.

Demain, je vais donc porter plainte pour avoir un papier pour ne pas avoir à payer le remplacement de mon téléphone portable professionnel...

Bienvenue en France...

Ah ouais: inutile de m'appeler, hein...

Je crois que...

... il n'y a rien de plus inutile ni frustrant que d'attendre le relevé du compteur GDF. L'autre jour, une créature improbable à l'accent indéfini me laisse un message en me disant qu'ils viendront le 27 entre 12 et 14h et que ma présence était obligatoire... Après, elle a mâchouillé un numéro que je n'ai pas compris, même à la 3ème écoute: celui des réclamations, sans doute. A 14h, je prends mes petites affaires et je vais travailler: j'ai pas que ça à faire, qui sauvera l'industrie automobile allemande exsangue, sinon moi?!

Ceci étant dit, j'ai maintenant le THD (Très Haut Débit), alors je peux à nouveau écrire en ces lignes sans restrictions. Voilà. Ca, c'est de l'info...

dimanche 18 octobre 2009

Le point

Les parisiennes sont mille fois plus élégantes que les munichoises...

dimanche 20 septembre 2009

Dans le métro

Depuis que j'écoute Paul van Dyk sur mon iPhone 3G dans le métro le matin et que je change à Chaussée d'Antin - La Fayette, ma qualité de vie a étonnamment augmenté. Si. Par contre, il va falloir ralentir sur la salade de gésiers...

lundi 31 août 2009

Fonds de tiroirs

Comme certains le savent déjà (d'ailleurs tout le monde, non?), je quitte la Bavière très bientôt, pour aller travailler dans une certaine capitale de mon pays natal. Le hasard...

En tout cas, me voilà bien entouré de cartons, tous plus fascinants les uns que les autres. Dans ces cartons, je mets des choses que je crois nécessaires à ma survie future. Matérialiste, va... Comme si tous ces objets pouvaient empêcher les catastrophes ou rendre la vie plus belle... Mais bon, je ne vais pas non plus virer au dénuement ascétique.

Alors en emballant le microndes (objet utile s'il en est), je libérai une niche dans ma cuisine qui révéla alors son contenu flamboyant, à savoir la photo ci-contre.

Grand jeu: il y a 20 bouteilles sur cette photo, saurez-vous les reconnaîtres toutes? Au gagnant, j'offre un cocktail maison. A Munich, encore.

mardi 18 août 2009

En transfert

Revenir à Munich en rentrant de vacances, c'est bien, d'habitude. Mais là, non, chaipas. Plutôt pas intéressé ni intéressant. Si ça se trouve, j'en ai marre, d'ici. Ce qui ne serait guère éloigné du fait que dans un mois, je déménage. Finies, les saucisses et la bière. Rien de tel qu'un bon café-crème.

Revenir à Munich en rentrant de vacances, ça permet de retrouver des gens qu'on a pas vus pendant la période susdite. En général, on est content de les retrouver, sinon on n'en aurait rien à battre. Pour les amis de la bolognaise, des films aux dialogues travaillés et du bon vin, pas de problème. Pour les autres, deux catégories: ceux dont on n'a rien à foutre (et n'ont donc rien à chercher ici) et ceux dont on se demande si on en a quelque chose à foutre.

Je rappelle que je suis asocial et que j'ai, suite à plusieurs traumatismes majeurs dans mon enfance aussi bien que dans ma vie adulte, d'énormes difficultés à combattre ma misanthropie et à m'intégrer et à interagir dans un contexte où d'autres êtres humains sont présents.

Alors donc dans cette dernière catégorie, il y a mes collègues allemandes. Comme en définitive je n'avais de contacts professionnels qu'avec elles dans mes derniers temps, je me disais que ce serait mal de partir sans dire au revoir. Tout ces trucs qu'on se dit, de manière classique et presque forcée: "on se reverra", "on reste en contact", "on se fait un resto quand t'es dans les parages", tout ça, tout ça... Et puis, en général: non. Comme là je ne suis pas encore parti, je me suis dit: je vais les voir, tiens. Et puis je vais inviter Suricate Myope au cas où ce serait trop chiant.

Revenir à Munich en rentrant de vacances, ça permet d'inviter des allemandes à manger des crêpes à dîner. Un truc très simple, d'ailleurs, que j'ai déjà utilisé dans le passé. Mais là, non, rien. Elles sont toutes arrivées avec au moins une heure de retard. Elles ont amené leur salade, au cas où ce serait trop lourd, pas assez sain. Elles ont amené leur Nutella, parce que moi, je ne mange pas de ce truc-là. Elles ont amené leur Sekt/Prosecco, parce qu'elles ne boivent que ça.

Grande Belette arrive la dernière, la pauvre: elle avait son cours de tennis. Au moins, je ne peux pas dire qu'elle abuse: elle s'est habillée en soirée, ça lui va bien. Ceci dit, c'est possible que ce soit pour sortir avec ces copines et ses blaireaux après, parce que bon, les français, c'est gentil, mais c'est pas d'ici et manger des crêpes, ça ne remplace pas un cocktail au dernier (ou avant-dernier) bar à la mode. Elle me fait penser à une chanson très précise d'Helmut Fritz, je le lui dis, d'ailleurs, bien qu'elle ne connaisse pas ce dernier. Je ne lui dis pas qu'elle m'énerve, mais je le pense si fort...

Les deux autres, qu'en dire? Marmotte Boulotte a une poitrine énorme et se demande pourquoi elle a mal au dos. Hamster Tasmanien s'habille bizarrement et mange tout ce qui passe à sa proximité. La marmotte mange toutes les sucreries qu'elle a amenées. La Belette refuse de boire du cidre. On leur fait des cocktails Prosecco/Fruits rouges, elles font la grimace. Jamais contentes, juste purement et simplement chiantes. En plus, Grande Belette se fout de ma gueule, elle fait des petites blagues, du sarcastique teuton pas très fin. Quand je pense que c'est elle que je préfère... Comme disait A: je cherche la difficulté, voire l'impossible, pour être sûr de n'avoir rien à me reprocher si ça rate.

Elles ne mangent même pas tout, elles sortent toutes les 20 minutes pour fumer et font le cirque parce qu'elles voudraient bien ne pas sortir (pour fumer). Et puis voilà, elles s'en vont, comme elles sont arrivées, un peu comme un nuage de criquets. Sauf que les criquets, on est vraiment content, quand ils s'en vont. Là, non, un goût d'inachevé, il manque un truc, il y a quelque chose qui fait masse.

A Munich, quelques jours plus tard, la Belette met des photos de la soirée sur Facebook, avec un commentaire obligeant. Et voilà: l'immuable reprend le dessus...

lundi 10 août 2009

Le feu rouge

11h du matin. Une rue qui longe un parc, toute droite, une impasse qui débouche là, réservée uniquement aux riverains. Feu rouge. Rue vide. A vélo, je regarde à droite, à gauche et puis je traverse, parce que l'impasse aussi est vide.

Plus loin, la voiture verte ralentit à ma hauteur et me fait signe de m'arrêter. Une germaine en uniforme également vert sort et me fait la morale. Paf: 45€ et encore tu peux t'estimer heureux, qu'elle me dit. Et puis elle me dit que c'est pour mon bien et qu'il y a tellement d'accidents de vélo, hein, allez....

Dans une rue vide, à un croisement également vide, c'est sûr...

mardi 21 juillet 2009

La tyrannie de l'immuable

En descendant du train à Paris Est, déjà je me le disais: « Putain, qu'est-ce que je fous là?! ». Je parcours bravement les couloirs du métro ligne 4, direction Porte d'Orléans. Et j'arrive à Montparnasse avec une flopée d'autres voyageurs qui attendent tous, le torticoli opportun, devant le tableau des départs (où fort à propos le numéro de voie sera affiché 20 minutes avant le départ).


Je me retrouve bloqué contre la fenêtre sur une banquette de TGV de 2ème classe, coincé par un homme d'affaires bien embêté, à peine capable de déplier son laptop. Quelle joie. A côté, le TER est un modèle d'aménagement de l'espace.


Et puis voilà: la côte atlantique. Ca pue la gériatrie thalassothérapique et les réductions familles nombreuses. Frustrant. Que des retraités en 4x4 et des congés payés en Scénic ou en Berlingo. Merde, je suis trop allemand, ici, c'est l'étranger, c'est pas chez moi, c'est pas possible. Et puis ils sont tous petits et bedonnants. On dirait un festival de boudins trapus.


Tous les jours semblables, tous les mêmes. Je deviens fou. « Putain, mais qu'est-ce que je fous là... ». Tout ca pour un soleil approximatif et des crevettes même pas fraîches. Il va m'en falloir, du Valium, si je veux me réinstaller ici...

mardi 7 juillet 2009

Les poulets sans tête

Certains, perspicaces et observateurs, l'auront déjà remarqué: c'est la Crise. Avec un grand C. Même Grande Belette est déprimée, c'est dire, elle toujours si fringante et engagée. Aujourd'hui non, elle en était presque touchante. Je dis "presque" pour ne pas passer pour une lavette. Je crois que je vais la rappeler parce que voilà, moi, je suis un sentimental.

Ceci étant dit, la Crise (avec un grand C) a des effets beaucoup plus profonds que des désordres métaboliques et sentimentaux. Par exemple sur le management. Un vrai management ne se rirait certes pas de la Crise, mais prendrait les choses en mains, resterait au moins égal à lui-même sinon ferait preuve de plus de rigueur, de professionalisme, de qualités de dirigeants (pour aider mes lecteurs malcomprenants ou dubitatifs, j'ai pris sur moi de mettre les gros mots en italique).

Ben non.

Ils s'enferment dans leur tour d'ivoire (ou plutôt ce qu'il en reste), grognent, gémissent, se roulent par terre en geignant, pleurent en public sur l'injustice du monde, licencient leurs employés en repoussant ca sur la crise, licencient leurs collègues en repoussant ca sur la maison-mère, se battent, se mordent, chiffoniers charognards, navrants et sans dignité, chacals parmi les chacals, courant en rond, perdus tels des poulets sans tête.

Voilà, le temps est donc venu. Des migrations saisonnières, des adieux forcés. A cause d'eux, je dois partir. Grâce à eux, pour quelque chose de mieux. Mais sans Grande Belette. Loin.

Aujourd'hui, redescendu des hautes sphères de discussion d'hier, je me retrouve au niveau zéro, face-à-face avec mon ennemi héréditaire, ma némésis, le vieux autoritaire et incompétent, qui perd ses pédales et le sens commun, en veut au monde et aux autres. Le petit nazi se permet de critiquer mon professionalisme. Le dictateur de pacotille me traite de lâche, car je ne prends pas en charge les rôles qu'il se refuse à me confier. Et tout ce que j'ai pu réussir jusqu'à présent malgré lui n'est que poudre aux yeux. Son regard fixe scintille maintenant, psychotique. Il m'accuse de machination, de travail de sape. Son petit empire s'effrite, les autres ne le prennent pas au sérieux, il voudrait repousser tout ceci sur moi, maintenant, dans son bureau sans âme.

J'interromps là la discussion qui n'en est plus une, sinon le monologue frustré d'un vieillard pitoyable et seul. Son chef, à qui je rapporte l'épisode ensuite, me présente ses excuses et met en exergue les qualités de communicant pourtant maintes fois prouvées du personnage précédent et sa tendance malencontreuse à réagir de manière disproportionnée. A ma question si être lunatique est une qualité compatible avec la position actuelle de l'individu susdit, il me répond, sibyllin, que celui-ci a une réseau très développé. Constat d'impuissance de sa part ou avertissement malin à moi, pauvre mortel, que la peau de cet ours-là sera bien difficile à vendre?

Voilà. Je crois que c'est réglé et que je n'avais plus besoin d'un catalysateur supplementaire. Maintenant, je bois, j'écoute les solos de Pete (les impatients peuvent sauter à 07:40)... et je pense à Grande Belette et au vent qui va.

jeudi 25 juin 2009

"Elle est trop chiante"

Déroutant comme une phrase aussi simple peut couvrir des réalités aussi différentes... La phrase justificatrice de la séparation de Carcajou Philosophe de sa rondelette teutonne. La phrase justificatrice de mon inactivité envers Grande Belette. La phrase de beaucoup d'autres qui la taisent, par discrétion, par lâcheté. La phrase qui résume tout... et beaucoup trop.

dimanche 21 juin 2009

Magnifique

mercredi 17 juin 2009

Fan de...

Sur Facebook, non content (mais qui le serait?) de dégoiser incessamment sur sa vie ou celle des autres (cf message précédent), on peut aussi devenir "fan de". C'est bien. On peut devenir fan d'un acteur, d'un groupe de rock ou de peinture néoréaliste coréenne. C'est bien. Très bien même.

Mais voilà: on peut aussi (et surtout) devenir fan de n'importe quoi: du printemps, des petits filous, du trekking unijambiste ou du monoxyde d'azote. Alors moi, quand je me logge et que je vois, sur la droite: "Josiane Boulet est fan de bigorneaux", ça me hérisse. A quand le premier "antisocial network"?

lundi 15 juin 2009

Facebook

Sous la pression, je me suis inscrit sur Facebook. Bon, d'accord. C'est joli, le concept est tentant, certes. On partage, on partage, c'est paisible. Et puis on sature. Ou plutôt: on est saturé. Reprenons...

Je m'inscris donc sur l'organe multimédia susdit. Tranquille. Demande rien. Je suis dans le flow, quoi. Et puis non, voilà-t-il pas que grande Belette veut me rajouter dans la liste de ses amis numériques. Je devrais plutôt dire: "la foule serrée de ses prétendants ou autres accessoires de sortie, ainsi que ces amis que l'on nomme ainsi parce que l'on ne connait pas la signification du mot connaissance/relation". Mais déjà là, je suis négatif. Depuis que j'ai accepté, c'est le déluge.

Le gens normaux et que j'apprécie pour ce trait se contentent d'un petit bonjour par ci, par là, d'une remarque, de temps en temps. Elle, non. Tous les jours, elle écrit n'importe quoi, n'importe quand sur n'importe quel sujet, pas des plus intéressants. Et ca me pollue ma page d'accueil. Elle est partout, toutes les demi-heures, à raconter qu'elle s'ennuie au bureau, qu'elle vient de faire de la moto, qu'il pleut et à coller des photos de ces soirées avec des gens fascinants. Gens fascinants et par conséquent branchés, qui ne cessent de commenter ses propos (alors que bon, il n'y a pas grand chose à commenter) avec une ardeur sinon suspecte, tout du moins déplacée. Le tout à un niveau de discussion rarement plus élevé que celui d'une conversation de paillotte.

Bref, je l'ai déjà filtrée. C'est déprimant. De toute manière, elle est déjà très casse-couilles en analogique, alors en digital... Mais bon, elle est très esthétique, aussi.

dimanche 24 mai 2009

Cinéma américain

Lors de mon périple outre-atlantique, je suis allé au cinéma. Si. Pour y voir dans leur grandeur originelle des films locaux (enfin, plus pour longtemps). Des films dont les noms chantent aux oreilles des connaisseurs et résonnent aux confins les plus reculés de la planète, là même où la main de l'homme n'a jamais mis le pied (pour paraphraser le maire de Champignac, un grand homme). Des films donc, dont l'énoncé du titre suffirait à faire rougir un imbécile choisi au hasard et qui longtemps, bien longtemps, encore après nous, pauvres poussières infinitésimales, luiront au firmament des étoiles immortelles et inoubliables. J'ai nommé: Wolverine et Star Trek.

L'idiot se gaussera facilement, je le sais, je n'en attends pas moins de lui, le pauvre. Tant de médiocrité crasseuse et toujours ce semblant trompeur d'humanité: je ne lui en veux pas. Il se rit, dans son petit monde obscurantiste, fermé à la beauté grandiose des choses créées, que dis-je, de l'Art. Mais je me disperse.

Wolverine raconte l'histoire d'un gars qui, quand il s'énerve, a des griffes qui lui sortent des jointures des doigts. Ca fait mal et rien que pour ça, il inspire le respect. Il a un frère qui grimpe aux murs et a des ongles très longs et très sales. De ce fait frustré, il compense son handicap par une violence bestiale et le plus souvent déplacée. Ils décident tous deux de ne pas faire de rééducation et c'est mieux ainsi, sinon il n'y aurait pas de film. Le film est quelconque, tourné sans trop d'intérêt pour la chose, de la main gauche. Les dialogues sont navrants, mais les gens applaudissent. C'est vrai qu'il s'agit de leurs légendes à eux, pas des nôtres. Alors au bout de deux heures passablement pyrotechniques, on est bien content que ça finisse et on s'en va avant qu'ils ne nous ressortent une de ces scènes crispantes incrustées au milieu des noms qui défilent, à la fin.

On est content de sortir. D'ailleurs, dans ce cinéma, ca sent le beurre frit, ce qui est mauvais signe. Plus tard, en regardant Star Trek, j'étais à côté d'une future petite grosse qui y travaillait avec un acharnement presque admirable, en grignotant bruyamment ses deux kilos de pop-corns au beurre et sirotant régulièrement avec grand bruit et satisfaction son bidon de soda sucré, collant et calorique. La petit truie. Les autres, affalés dans leur bonhomie placide bien que profondément adipeuse, scrutent l'écran d'yeux avides et éructent leur satisfaction facile lors de plus grandes scènes – celles ou Roger le pilote ou Günther le médecin disent des trucs très vite en anglais que je comprends à peine mais qui doivent être loin de l'insignifiance au vu des réactions.

Star Trek, j'ai jamais vraiment accroché. C'est bien dommage, j'ai eu cette impression fugitive et profondément frustrante de ne pas faire partie de cette foule derrière moi dans la salle qui était, elle passionnée et drôlement contente. Un histoire invraisemblable, capillotractée, qui saurait à peine prétendre à un prix littéraire au festival du Navet de Panaris-les-bains. Mais les gens sont contents, parce qu'ils revoient des héros longtemps disparus dans des situations nouvelles, parfois drôles, enfin ils semblent y croire. D'humour, point trop. Des références qui m'échappent, des vaisseaux moins bien que dans la guerre des étoiles et des costumes dignes d'un symposium de gymnastique russe (pour l'aspect sportif, moulant et ordonné). J'ai pas aimé, mais est-ce bien la peine de le spécifier plus avant?

En-dehors de toute polémique critique, le cinéma était bien. D'ailleurs en face du cinéma, il y a le Bellevue Parlor qui est un billard très potable, bien équipé (aussi bien matériel que personnel) où on est retourné plusieurs fois. C'est bête, on a pas revu la serveuse sympa demi-native de Poitiers. Heather? Josiane? Chaipus. Sûrement pas Josiane, en fait...

P.S.: Tiffany!

dimanche 10 mai 2009

Le programme de la soirée (2)

Et encore une (argh, la dernière...)!

jeudi 7 mai 2009

Le programme de la soirée

Sinon rien, il ne pleut plus.

Intermède culturel

Je me devais de partager le top des trucs entendus en boîte ici avec mes coreligionnaires restés au pays. Le concept du clip plaira sans aucun doute. Musicalement, c'est ce que c'est: toujours la même chose. Mais bon, ici, c'est culturel: c'est ça ou de la country. D'ailleurs, l'autre jour au Starbuck du coin: que de la country. Qu'est-ce qu'il ne faut pas supporter pour avoir un bon wi-fi...

Quand à la manière de danser là-dessus... je vous expliquerai de vive voix.

mardi 5 mai 2009

Rainy day

On dira ce qu'on voudra, mais même sous la pluie, c'est mieux que Chiemsee. Enfin, je me comprends...

lundi 4 mai 2009

Saturday night

Well, on a un peu improvisé, ce soir-là. Mais il n'y avait pas de quoi regretter quoi que ce soit, comme il sera compté en ces pages plus tard, si jamais les photos officielles font surface. En attendant: publicité gratuite.

mercredi 29 avril 2009

Sunset

Oh, que j'ai bien fait!...

Le jour le plus long

Je n'aurais pas dû aller prendre une bière avec la meute italienne hier soir parce que ce matin je devais me lever tôt. Mais bon, je l'ai fait quand même. Je les aime bien, moi, les italiens. Ils ont cette fraîcheur d'âme bien détachée de cette rigidité germanique qui nous tue tous ici, à petit feu.

Bref, aller boire avec des italiens alors qu'on doit se lever pour prendre l'avion, c'est pas malin. Surtout quand cet avion (ou plutôt le suivant) s'en va bien loin, là où l'air est différent, les arbres aussi, l'océan encore plus et tout a cette aura passagère de nouveauté bienveillante. Bien loin, là surtout où il n'est pas la même heure. Alors à l'insomnie passée s'ajoutent des heures de vol et en définitive cette même journée qui reprend au même moment, bien que plus tard. J'approche donc des 48h sans véritable sommeil autre que des siestes infinitésimales et entrecoupées, sachant que maintenant, ce n'est que le début de l'après-midi et que donc ma journée est loin d'être finie.

Je paye le prix, je bois des boissons caféinées sans (trop de) calories. Je suis en vacances, c'est l'essentiel.

mardi 28 avril 2009

Abwesenheitsnotiz

Dear correspondant,

I am out of mon office until nouvel ordre et ne serai donc pas able to answer your message since je n'ai pas accès to my e-Mails and to mon téléphone (d'ailleurs I am même pas in this fuseau horaire).

In case of urgents problèmes, please contactez:
  • Suricate myope
  • Carcajou philosophe
  • Marmotte boulotte
(qui sont des people very compétentes in their spécialités respectives)

Meilleurs regards,
Grand Coyote

lundi 13 avril 2009

Elle & moi

Elle et moi, c'est une longue histoire, pas si intéressante que ça, d'ailleurs. Pourquoi j'en parle? Parce que c'était comme un leitmotiv sur ces deux dernières années, après ma séparation, mais déjà avant l'apparition du grand coyote. Elle m'a pris du temps, de l'énergie, des pensées, beaucoup. Déjà par deux fois je me suis rendu compte que c'était vain, perdu, du gâchis entropique. Déjà par deux fois je me suis convaincu qu'il valait mieux que je tourne la page et que je l'oublie. Mais j'ai toujours fait une rechute à plus ou moins long terme. Alors maintenant, au cœur de la troisième fois, je me demande...

Trop de demi-mesures, l'amitié, qu'en faire? Ce qu'elle propose n'a que le titre d'amitié et de toute manière, n'a-t-il pas déjà été exposé définitivement dans "Harry & Sally" que l'amitié entre hommes et femmes est foncièrement impossible? Je le lui ai dit, mais ça, elle n'écoute pas. Elle est très forte, dans la surdité et l'amnésie opportune. Après tout, qui sait, je pourrais encore servir... à ranger des cartons, à la rassurer sur son charme, à lui expliquer ce qu'elle doit faire ou encore pour faire joli socialement. C'est vrai, quoi: comme Saint-Bernard, je suis top. Chihuahua, je n'ai pas le format, encore heureux. Et comme Saint-Bernard aussi: je suis bien gentil, mais je dois dormir dehors...

Bref, cela ne m'avance pas. C'est dommage, parce qu'elle a un charme fou. Mais en définitive, c'est très mauvais pour moi. J'ai essayé de me raisonner, mais non, ça ne fonctionne pas. J'en ai écrit des pages. Elle, elle dit qu'elle n'a pas le temps de les lire. Et ça, ça résume tout.

Bien sûr, elle n'est pas parfaite, son incapacité maladive à prendre des décisions, son attirance morbide pour le glauque et les médiocres, son arrogance subite et insupportable, petite adolescente égoïste. Ce n'est pas une raison pour la haïr. D'ailleurs, je ne la hais pas. C'est bien là le problème.

Suricate myope et d'autres diraient, à raison: "Laisse tomber, c'est une conne". Pas sûr. Mais laisser tomber, il faut bien. Alors je laisse tomber, à contrecœur, mais c'est mieux comme ça. Situation absurde où je dois me tenir à l'écart d'elle et de ses histoires, me désocialiser d'elle à défaut de me délocaliser. Mais ça non plus, elle ne veut pas le comprendre. Bref: je tourne la page.

lundi 6 avril 2009

Crise économique

Voilà, la crise m'a rattrapé comme un coup de vent froid sur les plaines de mon Wyoming pas natal. Je m'étais dit qu'en me creusant un nouveau terrier, j'y couperais. Bah non. Soit je ne creuse pas assez vite, soit la terre est terriblement meuble. Bon.

Alors ce soir, mon bon grand pangolin m'entretint de la crise et des mesures à entreprendre en ce qui me concerne pour qu'elle (la crise) soit moins pire pour tout le monde. Me retrouver à devoir agir presque par solidarité, moi, un solitaire...

Donc je gagnerai un peu moins de sous, c'est terrible et ça m'empêcherait presque de dormir si je n'avais d'autres problèmes plus importants. Et puis de toute manière on se reverra très bientôt pour faire un point sur l'efficacité des mesures et la nécessité d'actions supplémentaires ou pas.

En tout cas, ça ne m'empêchera pas de partir en vacances...

dimanche 5 avril 2009

Reboot

Quand une franchise s'essouffle, les spécialistes du marketing hollywoodien on trouvé ce qu'il faut faire: un "reboot". On reprend les personnages principaux, on les modernise, on recommence l'histoire du début (ou à peu près) et voilà...

Dans le cas présent, le personnage principal, c'est moi. C'est facile. Donc pas besoin de moderniser non plus. Enfin, pas trop, juste le nécessaire, le petit équipement. Par exemple: le sèche-cheveux, qui n'a pas survécu à deux mois avec M. Par contre, recommencer l'histoire du début... En temps de crise et de pénurie, je ne suis pas trop sûr. Ou alors ça fera une nouvelle histoire, toute au goût du jour.

Bref, on essaie de rebooter. Pas facile après le premier trimestre 2009, riche en événements. Après deux semaines de pause, déprime, indécision, je me pose la question. Pas du reboot. Mais de quels personnages et autres décors intégrer dans celui-ci. A propos du décor, pourquoi ne pas en changer? Dans les séries aussi, quand l'action s'essouffle, on projette les personnages dans un tout nouvel environnement. C'est prévu. Pour la fin du mois. Tout du moins temporairement.

Le reste, c'est au jour le jour. Demain soir, rendez-vous avec le grand pangolin. "Pour faire le point". Ou pour parler de la crise et de ma participation volontaire à son combat. Je sens que la semaine va être palpitante.

Comme disait l'autre:
Tous mes amis sont partis
Mon cœur a déménagé
Mes vacances, c'est toujours Paris
Mes projets, c'est continuer

Mais là, ce soir, je ne mettrai pas de Tracey Thorn. Plutôt autre chose...

dimanche 22 mars 2009

Le vide

Oui, ma colocataire est partie. C'est vide et froid, ici. Je n'ai pas encore complètement réalisé. Vous ne m'en voudrez pas si je n'écris plus pendant un temps...

lundi 16 mars 2009

Bientôt le printemps...

... alors j'en profite pour hurler encore un petit peu dans le froid. Après, ça fera moins romantique. D'ailleurs, ce n'est pas comme si je n'avais absolument aucune raison de hurler. Et puis de toute manière, je n'ai pas besoin de me justifier. Manquerait plus que ça...

En attendant, maintenant, c'est la saison des lapins. Pour les non-initiés: en Allemagne (et pas seulement du sud), ce sont les lapins qui pondent les œufs de Pâques. Je dois en parler à peu près tous les ans, mais c'est plus fort que moi. Ah ah ah. Donc les magasins sont remplis d'œufs et de lapins, la plupart du temps de très mauvais goût, couleurs pastel et finition approximative en terre cuite. Beuh. Ils sont fous, ces germains.

jeudi 12 mars 2009

Productivité

Ma productivité est à zéro. Voilà. Je ne devrais pas laisser ma vie privée prendre tant d'importance, c'est mauvais. Mauvais pour le cœur, mauvais pour les finances, mauvais pour l'avenir. Je devrais mieux segmenter, créer des compartiments étanches. Je devrais nettoyer les vieux tiroirs moisis, jeter les vieux papiers. Je l'ai déjà fait, en partie. Mais il y a encore des tiroirs ouverts.

mercredi 11 mars 2009

Du renoncement temporaire et autres choses moins graves

La ville résonne de sons incongrus. Un mugissement lointain, en sourdine. Un train, sans doute, encore un. L'arrêt de tram au pied du pont, le carrefour bien réglé que l'on ne peut pas traverser en moins de deux fois. Des camions, des camions et le tram. Trois stations plus loin: le bureau. Scène matinale, scène quotidienne, scène habituelle. Voilà.

Le renoncement, je connais. Pour faire moins désespéré, on ajoute l'adjectif "temporaire". Cela laisse entendre que c'est plus accepté que subi et que l'on a bien l'intention que cela s'arrange dans le futur. Un bel exemple de renoncement "temporaire": faute de mieux (i.e. motivation, possibilité...) continuer à aller travailler bien bravement dans une entreprise ennuyeuse, entouré maintenant majoritairement de gens inconnus ou quelconques, sans trop de perspectives, à la recherche de pas grand chose non plus, automatique et léger. Mais le renoncement peut aussi se rencontrer dans beaucoup d'autres domaines de la vie quotidienne, que ce soit la médecine, la restauration ou même (j'ose à peine le dire) les relations humaines. Là, c'est moins drôle, alors j'arrête.

Ce matin, j'ai passé deux heures à attendre le contrôle du chauffage. Le même gars que l'année dernière est arrivé, plus tôt que prévu et il s'est consacré au brûleur et au ballon d'eau chaude avec une implication personnelle presque admirable. Ça a duré une petite heure et puis il est reparti, après m'avoir fait signer un papier et m'avoir assuré que tout allait bien. Il pourrait être médecin, en fait, lui. Aussi efficace que le prescripteur de tisanes standard (ils aiment bien les remèdes à base de plantes ici ou alors je ne suis jamais vraiment suffisamment malade).

C'est la saison des giboulées. C'est comme tout, d'un seul coup, ça devient froid, il neige et puis ça s'estompe, plus rien. Ça s'en va, ça revient, c'est comme une chanson populaire. Je suis fatigué, moi.

lundi 9 mars 2009

Pleine lune

Encore une fois la pleine lune, toujours la même, à peu près. Encore une fois le même cirque, se réveiller le matin, crevé, pas rasé, avec du sang sur les mains et ne se souvenir de rien. La routine, quoi. Je ne devrais pas m'étonner. Au moins, ce n'est pas le sang de bip-bip. C'est bien connu, le coyote n'attrape jamais bip-bip. Et ce n'est pas à cette lune-ci que ca changera.

vendredi 6 mars 2009

L'étang aspiré

Nos nouveaux voisins de bureaux (séparés par des murs en béton, quand même) sont des gens bien. D'abord, ils sauvent le monde grâce à leurs produits pharmaceutiques. Ensuite ils le font en toute éthique (n'en déplaise aux trois étudiants chevelus qui manifestaient devant leur porte il y a quelques semaines) et dans le respect de toute vie animale (les lapins leur disent merci). Et puis ils ont beaucoup plus d'employées que nous (pas difficile). Et encore ils font toujours des meetings rigolos au rez-de-chaussée qu'on-passe-devant-en-rentrant, au Powerpoint proéminent. L'autre jour, je les ai même surpris à faire du yoga dans une salle du rez-de-chaussée où ils avaient malencontreusement oublié de tirer les rideaux...

Bref, ces braves gens ont une magnique terrasse séparée par une barrière métallique et surveillée par des caméras. Et au bord de la terrasse, il y a un étang magnifique quoiqu'artificiel. Le problème: après la fonte des glaces, il s'avéra que les cailloux sous-jacents d'ordinaire d'un brun clair très pur étaient recouverts d'une algue verte du plus mauvais effet. Alors hier, dans le froid et sous la pluie(!), deux gars en blouse bleue ont aspiré laborieusement toute l'eau de l'étang. C'est triste. Pourquoi je raconte ca alors que l'intérêt en est extrêmement limité et en sus complètement hors-sujet? Pour rien, c'est comme ma vie actuelle, je fais des trucs sans trop savoir pourquoi, parfois insignifiants, parfois gratuits, souvent en perdant de vue l'essentiel. C'est pas comme ca que je vais accomplir ma légende personnelle, encore.

mercredi 4 mars 2009

Les trains qui passent

Pour un temps, plus de son ni d'image pour ces messages. Plus de multimédia, juste du texte pur, à peine formaté. Pour appuyer le propos, se conforter dans la crise et puis aussi parce que le temps des jolies images et des chansons tristes s'estompe dans le brouillard de 2009, inattendu et de plus en plus épais. On dégraisse, quoi.

Je pourrais dire que tout va bien, en surface, bien superficiel pour m'accorder à la politique actuelle. Je pourrais dire que tout est pour le mieux, ennemi du bien, fuyant le quotidien parfois morbide d'un monde qui se désagrège. Je pourrais dire que je m'en fous et que je baisse la tête, mais serait-ce bien raisonnable? Non. Je passe des heures à essayer de comprendre des choses, sans la moindre certitude que cela ne me soit d'une quelconque utilité sur aucun front. Gratuitement, peut-être même parfois par désœuvrement. Ça doit vouloir dire que je n'y crois pas, que je doute et ça non plus ce n'est pas vrai, j'y crois, je m'accroche. Il y a juste trop de flottement, en ce moment. Je fatigue. La fin de l'hiver est dure pour les coyotes.

De l'autre côté du bâtiment, on voit les voies de chemin de fer et les train qui passent. Des rouges, des blancs et même, bonheur suprême, un TGV fugitif, lundi matin. Je dois être con de m'extasier devant un TGV qui passe, mais c'est aussi ce qui reste, j'en ai marre des trains rouges et des ICE. Marre des bus bleus, des voitures grises et des cailloux sur les trottoirs, reliquats de neiges passées. Et je dis ça, mais je me trompe: bien sûr, je ne peux pas tout rejeter sur mon environnement, sur cette ville, sur ses passants. Moi qui suis si bien placé pour le dire, mais on n'en est pas à une contradiction près. Le doute revient, le doute s'installe. Encore une fois. Un jour dépressif, le prochain euphorique. Ad libitum.

mardi 3 mars 2009

Caféinomane

Plus possible maintenant, dans nos nouveaux bureaux, de commencer une journée sans café. Moi qui n'en buvais auparavant que sous couvert d'être social. Bah non. Maintenant, c'est foutu, j'en prends par habitude, sans réfléchir, sans grande satisfaction non plus, parce que quand même, il n'est pas bon, le café. Caféinomane, à mon âge...

jeudi 5 février 2009

Langage des signes

Ce week-end, dans l'avion, je lisais "L'Alchimiste". Où il est question de destinée, de choix, de signes. Et soudain tout devint plus clair. Enfin clair, non. Juste un nouveau jour. Alors depuis début janvier, que de signes:
  • La grande blonde allemande reprend ses distances, elle s'est pris un bavarois pour l'hiver.
  • Nous avons de nouveaux bureaux où tout le monde est allergique.
  • J'ai encore gagné un projet chez les marchands de tracteurs.
  • Mon boulot me fait à nouveau chier.
  • J'héberge quelqu'un chez moi et ce n'est pas n'importe qui.
  • Ma Xbox360 a grillé.
  • Je lis "L'alchimiste", qui traite de signes, de destinée et de choix.
J'en déduis qu'en ce qui me concerne, il va falloir faire quelque chose au sujet de ces signes, en particulier en matière de destinée et de choix.


vendredi 16 janvier 2009

Trop bu

Ce soir, j'ai trop bu. Je le sais bien, le clavier virevolte, je ne sais plus où donner de la tête, en AZERTY ou QWERTY. J'ai bu, trop, mais relativement pas assez, c'est le paradoxe. Les glandes cérébrales se mettent en marche, mais sont encore trop inhibée. Encore plus d'alcool et c'est la reflux gastrique et rédhibitoire. Pas bien.

Alors je fais avec, je vais vite fait au McDo du coin pour engouffrer un menu avec des grosses frites, augmenter la quantité de gras et réduire la vitesse d'assimilation de l'alcool dans mon sang à moi, sans garantie de succès. C'est triste. J'ai un délai dans la stéréo et cette page demande tout de même toute ma concentration. Pas bon signe.

Vous me direz: j'aurais pu ne pas boire. Certes. Si vous croyez que c'est facile... Parfois, trois verres, c'est plus que l'on ne croit. Moins aussi, mais ici n'est pas le sujet. Mais avec l'alcool ressortent les dilemmes. Elle, pas elle. Là, pas là. Maintenant, pas maintenant. Tout ces choses justement inhibées pour ne pas avoir mal à la tête, qui en profitent lâchement.
Au McDo, il n'y a presque personne, elle me refile la tasse bonus du mois dans la couleur la moins populaire, celle qui reste. Il est minuit et je m'en fous, mais comment lui faire comprendre? Elle a un contrat pour vendre des hamburgers à des pas nets imbibés jusqu'à 2h du matin alors quelle différence fais-je ici? Valeur ajoutée? Point. Too bad. La tasse orange, celle que personne ne veut, la couleur orpheline, celle des perdants et des nocturnes.

Devant l'absurdité solitaire nocturne, je me retrouve ici. Et voilà: le sens de la vie après 30. Unique et inflexible, solitaire mais léger. Les trentenaires ne sont pas une classe favorisée, ils se bornent à chercher, peut-être avec un peu plus de coeur au ventre, ce que tous les autres cherchent. Pas d'exclusivité ni de prééminence, juste la musique répétitive et morne que tous entendent. On se bat, ce n'est pas tout, mais c'est beaucoup. Bref. Je retrouve le clavier, blanc sur fond noir. Et demain est déjà aujourd'hui et aujourd'hui, j'aurai mal à la tête.

Hier, j'ai appris que Belette stylée s'était mariée, au Monsieur de chez Peugeot, celui avec lequel elle vivait depuis longtemps, allemand lui aussi. On a beau être habitué, cela fait un choc, quand même. Une de moins, une de plus et voilà... Mais ce n'est pas à cause d'elle que j'ai bu, non. Désoeuvrement et nécessité sociale furent les mots-clés précédents, l'on me les pardonnera. Je ne sais même plus si j'ai réussi à dire les choses sensées que je voulais dire...


mercredi 7 janvier 2009

Reprise (des hostilités)

Au bureau, ce matin, tout le monde était drôlement content de se retrouver. A midi, on a bien mangé, tous contents. Et même au deuxième, elles étaient contentes de me revoir (ce qui fait toujours plaisir). Notre grand Pangolin était un peu tendu et très occupé, mais c'est la rançon du succès. Question productivité, par contre... Mais bon, on a encore 50 bonnes semaines de productivité devant nous. Ce qu'il en adviendra, well... let's see!

En ce qui concerne la vie sentimentale, en fait et contrairement aux bons vœux de l'horoscope automatique de mon Yahoo!: pas terrible. Autant que ça arrive au début de l'année. Comme disait l'autre à mon égard la Saint-Sylvestre à 23h45: "Marié ou pendu dans l'année". C'est malin... Alors ce soir, après ce que j'appellerai un bon vent (le pire, c'est qu'elle l'a fait partant d'un bon sentiment), j'ai fait appel à un vieil ami: le Blue Devil...
  • 1/2 volume de Rhum
  • 1/2 volume de Tequila
  • 1/2 volume de Gin
  • 1/2 volume de Vodka (au congélateur, la vodka, naturellement)
  • 1/2 volume de Grand Marnier (remplacé avantageusement par du Cointreau)
  • 1/2 volume de Curaçao
  • 3 volumes de jus d'ananas
  • glaçons, shaker, paille, tout ça...
A boire avec l'ambiance, svp. Qui a dit que 2009 serait une année saine?


dimanche 4 janvier 2009

Sociologie d'entresol

Hier soir, je suis sorti. Oui, je sais, ça peut paraître étonnant, surtout un samedi soir. Mais bon, c'était pour la bonne cause. Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais il y a un mois, j'étais (un peu) amoureux d'une allemande. Hier, c'était son anniversaire. L'occasion de vérifier si je n'avais pas perdu mes quelques notions d'allemand au cours de ces dernières vacances.

Je me trouve donc à 22h devant un des hauts lieux des soirées munichoises, au cœur de Schwabing, le quartier central et préféré des gens biens qui se la pètent un peu (il faut bien le dire). Sur internet, on m'a confirmé que c'est un bar pour gens qui se la pètent, genre riche, local et heureux de l'être. Mais ce n'est pas grave, ce soir, j'ai mon camouflage. Je peux très bien faire le gars qui se la pète (faire le local, non, ils me repèrent tout de suite, chaipas pourquoi). Non pas que j'y aie recours souvent...

La belle est là, un fond d'une cave/entresol, entourée exclusivement d'hommes grands, beaux (adjectif discutable, mais c'est surtout pour l'image) et allemands. Il n'y a pas à dire, elle est magnifique et ça, c'est indiscutable. Arrivé avec un retard calculé, je me retrouve donc en bout de table, avec tout plein d'obstacles entre elle et moi. Alors je cause avec mon voisin, qui fait semblant de ne pas se la péter en m'annonçant qu'il bosse dans l'immobilier. Moi je bosse dans l'agriculture et j'ai gagné des gros contrats avec un fabricant de tracteurs. Mais la conversation s'enlise... Vite, un miracle. Du bout de la table, elle m'appelle et me fait signe de venir m'asseoir à sa droite. Merci.

Les gens de ce bout de table-ci, comme j'allais m'en rendre compte par la suite, sont beaucoup plus sociables. Elle me demande des nouvelles du Petit Coyote. Et on parle de choses, d'autres, je lui parle à elle, surtout. C'est fou comme je parle bien allemand, pour un gars qui vit ici depuis 9 ans... Il y a un truc qui me chiffonne, c'est ce gars à sa gauche qui profite de la moindre occasion pour la tripoter, genre: "Je cherche mon téléphone portable de l'autre côté de la table". Au point que je me demande si c'est une coutume locale. Mais non, en fait, la vérité est bien plus simple: ce gars un peu massif, une peu rural parvenu aussi, qui a l'air tellement bavarois qu'on a l'impression qu'il porte en permanence une culotte de peau et une chemise à carreaux, c'est le modèle hiver 2008/2009 de la demoiselle. Et je me marre.

Elle le laisse la tripoter avec une distance qui s'apparenterait presque à de la classe, je ne sais pas. Et puis il s'en va, revient, change de place, fait du vent. Moi je suis toujours là, à droite. Et elle me ressert encore du Prosecco et elle me repropose encore une cigarette, parce qu'il est 23h et que le bar s'est changé en bar fumeurs, d'un seul coup, d'une seconde à l'autre. Et le pire, c'est que je fume. C'est bien simple, je ne fume qu'avec elle, ou presque. Et je bois, mais ça, ça n'a rien d'exclusif. Dire que 2009 devait être une année saine...

Bref, le bavarois est parti depuis un moment, mais ce n'est pas un mystère, il est parti s'occuper du gâteau, qui arrive à minuit, annoncé par un subtil changement dans la programmation musicale du DJ. On trinque, le bavarois, très prévenant, lui fait un petit bisou sur la bouche, c'est mignon. Le gâteau, c'est elle-même qui l'a fait. Une sorte de clafoutis. Très bien, son clafoutis, d'ailleurs. Et elle me remet du Prosecco (je ne m'en sortirai jamais). Plus tard, quand l'entourage se sera légèrement clairsemé, elle ouvrira les cadeaux. Elle aime beaucoup le mien, mais ce n'est pas comme si elle avait le choix.

Le bavarois a l'air de s'ennuyer ferme. Il fait des cercles avec sa bière, me parle français. Je lui réponds avec cet accent du sud que je ne parviens toujours pas à m'expliquer. Il la regarde, lui dis deux-trois mots. Elle répond, de loin. Je savais qu'elle était très forte en distance hautaine, un peu Carole Bouquet sur les bords. Un peu plus tard, le bavarois dit qu'il part devant pour la prochaine destination. On se retrouve juste entre gens biens, beaux et intelligents, qui ne se la pètent pas trop. Elle m'avoue qu'elle ne connaissait pas la moitié des gens, parce que ce sont des connaissances à lui.

Il faut y aller. C'est fascinant de sortir avec elle, parce que tous les regards se tournent quand elle passe, altière, se dirige vers l'entrée et reprend son manteau. J'aime. Et puis dehors elle ne me laisse pas le choix, il faut que je suive avec ceux qui restent. On monte dans un taxi pour se retrouver quelques blocs plus loin. Moi, j'ai suffisamment fumé pour ce soir alors en descendant, je lui signifie que je m'en vais. Elle a l'air vexée (ça aussi, elle le fait très bien) alors sans cérémonie, elle me vire de deux bises à la porte du bar suivant. Quand je vous dis qu'elle est très forte...