mercredi 22 décembre 2010

Countdown

OK, j'ai essayé de faire des choses utiles. Chez moi, j'ai accroché des tableaux encore emballés depuis plus d'un an que je suis arrivé ici. J'ai réparé une fuite d'eau. Au boulot, j'ai rempli quantités de tableaux Excel, de formulaires. J'ai signé un bon kilo de cartes de vœux...

J'essaye de m'occuper sans être misanthrope ni anxieux. Ni énervant. Difficile. Les bureaux se vident, lentement. Le RER du matin se vide, lentement. Les magasins sont pleins, encore trop pleins. Mes clients sont partis en vacances, eux aussi. Weihnachtserprobung, ils appellent cela. Ou comment récupérer une voiture gratuitement pour les vacances de Noël sous le prétexte de faire quelques tests. Combine commune...

Il pleut, ce crépitement à la fenêtre. Cela aurait dû être de la neige. En fait, je regarde par la fenêtre, c'est bien de la pluie, neige fondue. Ma valise est dans un coin, remplie sans grande motivation de choses secondaires. Survivre 4 jours sur la côte, le temps de le dire, fils pas trop indigne. Et puis je rentrerai à Paris. En train, c'est plus sûr que l'avion par les temps qui courent...

Elle, Elle est loin, encore. Evidemment, Elle a une famille, Elle. Pas comme moi, apatride opportuniste et négligent. Mais voilà, la distance, la communication fragmentaire. Le temps qui passe, qui fait que l'on se connaît mieux, mais toujours à peine, en définitive. Ne creuse pas la distance plus que nécessaire. Et le téléphone, ce n'est pas ca...

Même lorsque je serai rentré à Paris, Elle ne sera toujours pas là, pas encore remontée du Sud. Je l'attendrai à la gare de Lyon, sans doute. Déplacé? Je n'en sais rien. Détends-toi, Grand Coyote. Reste zen. Pas d'emballement, de conclusions hâtives, d'impulsivité. Pas maintenant. Elle te manque: ce n'est pas complétement anormal.

Mais bon, je compte les jours, quand même... On verra bien si je me trompe.

dimanche 19 décembre 2010

Week-end à Paris (2)

J'étais encore pour le week-end à Paris. Je crois bien que cette ville me plaît. D'accord, il a neigé, mais quelle importance? Le lendemain matin, en allant chercher les croissants, tout avait fondu. Et dans les rues avec Elle, la foule des derniers dimanches de décembre. Le soir, je suis rentré à Paris. Et la musique, c'était celle-ci:

mercredi 15 décembre 2010

Inclassable

Toujours cette obsession de trouver des surnoms, des totems, des qualificatifs mordants et une espèce animale. Mon côté indien, l'élément initiateur de ce blog, peut-être, il y a maintenant bien longtemps.

Ceux qui me côtoient de près on leur étiquette, peu manquent, tout du moins pas dans les personnes importantes. Quand une nouvelle personne importante surgit de nulle part et reste alentours, l'étape suivante, celle de l'acceptation, de la dédramatisation, c'est trouver son totem. Mais voilà...

Elle, c'est une Belette. Une Louve. Une Panthère. Mais aucun animal ne la résume. Elle est lumineuse, fascinante, passionnée. Et aucun qualificatif ne peut donner sa mesure. Je n'ai même pas tenté de chercher, j'ai abandonné. Elle, c'est "Elle". Avec tout ce qu'Elle peut amener avec elle de promesses et de menaces dans ma vie de Coyote. Mais sans ce danger, point de futur...

Alors oui: Elle est inclassable.

lundi 13 décembre 2010

Week-end à Paris

J'ai passé mon week-end à Paris. Et puis, dimanche soir, il a fallu que je rentre à Paris. Dans le métro qui me ramenait à Paris, c'était bizarre. Il y avait des gens avec des valises. Moi, non. Ils me regardaient bizarrement aussi. Il faisait froid, à Denfert-Rochereau. Moi, non. C'est peut-être pourquoi ils me regardaient bizarrement. Parce qu'à Paris, il faisait froid, tandis que moi, d'où je venais, à Paris, il faisait chaud. Passée, la Seine, barrière climatique. Au sud de cet équateur, il faisait froid. Bizarre.

L'appartement était chaud, vide. Un peu comme s'il m'avait attendu tout le week-end. Et puis non, rien de bien transcendant. Le répondeur qui clignote. La boîte aux lettres bourrée de prospectus. C'est chaud, mais c'est froid, ici, au sud. Fonctionnel, un truc d'ingénieur, sans âme presque.

Le jet-lag m'attaque, me freine. Un jour plus tard, il est encore là, presque pire, étrange et obsédant.

Reste là, Grand Coyote, attends encore un peu. Patient, pas trop. Tu dois savoir, sans être trop impulsif. Mais elle te manque, déjà... En tant que ton double schizophrène, je ne te serai guère d'un grand secours: à toi de voir...

jeudi 9 décembre 2010

Paris enneigé

Ouais, c'était tout bloqué. Pas de bus, rien sur les lignes de métro qui pointent le bout de leur locomotive à l'extérieur, partout des voitures poussées dans les côtes ou abandonnées à leur destin de bas-côté. Le canal gèle lentement. Il y en a qui font des photos, des qui glissent, se ramassent, des qui rigolent et filment tout cela de leur étage, puis chargent le résultat sur YouTube. Productivité en baisse, donc, pas du fait des désaffections dues aux transports, non, mais au temps passé aux fenêtres. D'ailleurs la productivité baisse, c'est tout. Ambiance de fêtes, la fin de l'année, la saturation et puis mêmes nos chers clients qui se calment. Voilà.

Et le Grand Coyote dans tout ceci? Il survit, plutôt bien. Sa productivité est en berne, mais ce serait surtout à cause d'une Louve croisée un soir de froid. Hurler avec les loups? Non. Courir avec une Louve: oui. Elle est revenue de Vienne, alors on s'est retrouvés à l'endroit habituel, sous la neige. Et c'était encore du Lelouch...

Grand Coyote, que fais-tu? Le sais-tu? Non, enfin si, enfin... non. Je suis le cours, je batifole, je me fous de tout ou presque, il y a des choses dans l'air, différentes, si différentes, revenues de loin, de tellement loin. Oubliés, presque oubliées.

Hier soir, dans la neige, j'ai vu ses yeux noirs, brillants. Et puis la pointe de son museau contre le mien. Après... je ne sais plus... sauf que ce matin, j'étais heureux.

lundi 6 décembre 2010

Oscillations & flottement

Victime d'un cas sévère de mécanique des fluides, je titube, convalescent, à travers les jours. Dans le flou du mouvement, j'essaye d'écrire, de démontrer, mais j'ai toujours été très mauvais en mécanique des fluides et en chimie. Apparemment, cela n'a pas changé, depuis des années.

Il y a quelques jours encore, je filmais du Lelouch dans les stations de métro (pour paraphraser un Carcajou très inspiré). J'observais, dans mon temps libre. J'écoutais, de loin. Imaginez, juste une scène parmi tant d'autres, tirée du quotidien capital:

Une fin de soirée à Paris, il fait froid. Des passants pressés dans un quartier animé, transparents et rapides. Lointains. Elle le raccompagne jusqu'à l'entrée de la station de métro. Là, il devient clair que leurs chemins vont se séparer. Elle dit quelque chose du genre:
- Bon... bonne soirée?!
Il la regarde, il ne se démonte pas et avec un léger sourire:
- Tu ne vas quand même pas me laisser rentrer comme ca, dans le froid...?
Elle est un peu désarçonnée:
- Mais... tu voudrais qu'on passe la nuit ensemble?
Il ne dit rien. Elle continue:
- Tu ne trouves pas que nous allons un peu vite? On se connaît à peine?
Il ne dit rien, encore, un silence s'installe, stressant. Il ajoute alors juste, calmement.
- Tu as raison: être humain, c'est aussi contrôler ses instincts, non?
Elle est un peu interdite et dans la foulée, il l'embrasse. Alors elle ne dit plus rien, le temps s'arrête, un instant qui dure des éternités. Et à la fin d'une de ces éternités, elle lui prend la main en souriant et ils s'éloignent ensemble de la station.

Et là, je dois bien dire que je suis plutôt satisfait du scénario. C'est mon côté coyote bleu, inavoué. J'aurais voulu l'écrire que je n'aurais pas fait mieux, la réalité est une source fascinante d'inspiration. Je ne sais pas où ils sont partis après, je ne les ai pas suivis. Pas besoin.


Moi, en attendant, j'essaye d'être détendu. C'est vrai, ce n'est pas simple. L'odeur du désert est différente, pour le Coyote. Les plateaux, les mesa, les plaines, vides, terriblement vides. Elle est partie à Vienne pour une semaine. Visiter des amis, quelque chose de prévu depuis longtemps, enfin: plus longtemps que moi, l'imprévu. Moi j'avais prévu d'aller voir Petit Coyote, de toute manière...

J'arrive à Budapest, grise et enneigée. Je prends un taxi plus long que d'habitude pour aller à leur nouvelle adresse. La banlieue propre, des maisons semblables alignées à l'infini. Pas loin de l'école, certes. Formidable, cette maison, non, vraiment, positivement formidable. J'ignore les sueurs froides qui me parcourent quand la mère de mon fils me fait visiter avec fierté ce monument de construction moderne. C'est carré, c'est blanc, c'est propre. Je me sens mal.

Je passe un week-end bancal avec le Petit. Il a une chambre magnifique, c'est bien vrai, qui doit être maintenant à peu près aussi spacieuse que mon appartement parisien. Je fais la cuisine, je fais des concessions. Je dois prendre le dîner avec le nouveau,de sa mère, qui habite là, lui aussi. Il est aussi ennuyé que moi et ne tient pas à prolonger l'intermède. Moi je m'en fous, j'ai descendu une bouteille de Sankt Istvan Villány prophylactique, qui ne m'a presque rien fait, juste allégé les pensées pour une demi-heure. Après, il faut que je lise des histoires de loups. Les loups sont vaniteux, imprudents, se font toujours avoir. Les coyotes, non, enfin... différemment. Je remonte sous le toit, où je dors, confortablement, mais sans âme. Il y a un SMS sur mon téléphone, un SMS de Vienne, qui allège le reste de la soirée.

De retour à Paris, le mauvais terminal, le plus lointain. La navette la moins pressée. Le RER le plus lent. Ce matin, les problèmes de signalisation à Châtelet. La pluie, moins froide, mais le vide. Plus de SMS. Je vais travailler, automatique, je fais des blagues aux RH et elles m'offrent des chocolats et leur conversation. Mais il y a un truc qui fait masse. Elle revient quand, au juste? On se reverra quand, au juste? Et comment?

Le doute. L'attente. Les oscillations. Le flottement...

lundi 29 novembre 2010

Intermède musical

A Paris, il fait froid. Au point qu'on prend moins de pauses dans la cour, que du coup notre productivité remonte, notre consommation de café diminue et mon tabagisme passif disparaît. N'est-ce point fantastique, donc?

dimanche 28 novembre 2010

3rd date

A Beaubourg, il y a de ces salles larges et lumineuses. Parquet et murs blancs et ce banc au milieu. En général on s'assoit sur ce banc et on contemple la peinture suspendue au mur d'en face. Parfois seul, parfois à deux. Parfois il n'y a personne d'autre dans la salle. Et on est bien.

La nuit est tombée sur Paris entretemps. Alors on essaie de reconnaître les bâtiments de la terrasse supérieure, les tours, les coupoles, parfois illuminées, parfois masses sombres. Et elle est là, elle s'y perd autant que moi, elle me demande, je ne trouve pas. Loin, pas loin, le Paris miniature se déroule à nos pieds, un soir d'automne avancé qui l'entremêle de fumées blanches.

On traverse la Seine, on se perd, changeant maintes fois de directions. Elle sait où elle va et puis non. On s'ègare, l'iPhone nous relance sur une autre route. Elle va trop vite aussi, parfois. Mais à un moment on l'atteint, ce restaurant auquel j'avais pensé sans trop m'organiser. Y aura-t-il une table? Pour deux, oui.

La serveuse était désagréable, mais je ne me souviens plus trop d'elle. A la table du coin, il y avait toi et moi. Le vin bio n'était pas bio, c'était secondaire. On a trop mangé, c'était secondaire. Il y avait ta main aussi, la mienne, bien plus. On est partis comme des voleurs, ce n'était pas important.

On a cherché un bar, mais ils regardaient tous le rugby. Beaucoup trop de gens regardent le rugby ici, beaucoup trop fort. On essaie encore un bar, tu me fais non de la tête dans celui-ci aussi, trop de bruit, trop d'images au fond vert. On se retrouve dans un autre, finalement. St-Michel, encore, mais est-ce bien important?

Ce matin, on était un peu perdus, dans ma cuisine. Oui, le XIVème, c'est calme, par ici. Mais toi, tu ne connais pas, ce n'est pas chez toi. Et moi, c'est à peine chez moi et plutôt inattendu. Des croissants parisiens, de forme étonnante. Du café. Et toi, il faut que tu t'en ailles. Je ne te chasse pas, oh non. On se souhaite une bonne fin de dimanche devant la station de métro, c'est un peu irréel. Heureusement, il y avait ta main sur le chemin, ces petites choses simples presque enfantines et oubliées, si nécessaires. Mais voilà, c'est ainsi: toi la rive droite, moi la rive gauche.

Grand Coyote, dans tout ceci, est un peu perdu. Il va falloir rassembler ses esprits, attendre demain. Ce sera difficile.

jeudi 25 novembre 2010

2nd date

Parce que je l'ai rappelée et qu'elle a accepté. Oui. Alors on s'est revus, plus longuement, moins improvisé. Mieux, nettement mieux. Bien, tellement bien. Le temps a passé sans nous gêner. Soudain, il était l'heure de rentrer, déjà. Trop tôt. Mais oui, on se reverra.

P.S.: je crois que je suis un peu tout fou...

lundi 22 novembre 2010

La règle des 3 jours

Où l'on me dit qu'il est de bon ton et même raisonnable de laisser un peu de temps passer. Que le temps, donc la distance, en passant crée des circonstances plus favorables que des actions rapprochées, trop pressées. Masquer son intérêt pour l'assurer. Contradictoire, paradoxal... Mais c'est la règle.

3 jours, la durée sur laquelle l'on s'accorde. 3 jours, le temps qu'il faut, ni plus, ni moins. 3 jours, valeur artificielle et vaine. Alors j'attends, même si, si je m'écoutais, j'aurais déjà craqué... Mais voilà, j'ai perdu les plans, la trace d'alors. Je ne sais plus comment j'avais fait dans des cas similaires, il y a trop longtemps.

La mère de mon fils, c'était de toute manière une histoire à part. Pas de similitudes. Et puis même là, j'ai aussi perdu les plans. Inutile de reconstruire la même chose de toute manière.

Alors j'attends trois jours et trois jours, c'est demain. Demain où je remettrai tout en jeu. All-in. Peut-être qu'elle ne répondra pas. Peut-être qu'elle refusera. Peut-être non, après tout. Alors oui, all-in.

samedi 20 novembre 2010

1st date

A Paris, un samedi après-midi. Elle arrive en retard, mais les françaises m'ont habitué à cela. S'ensuivent des choses simples, compliquées, adaptées, inadaptées, des hauts, des bas, des conversations, des silences puis un café non loin du Palais-Royal. Un "au revoir" un peu raté dans une rame de métro, 10 secondes pour descendre et puis... plus rien. La foule, le silence, la ligne 4, toujours la même, bondée comme un samedi après-midi.

Je suis mitigé. Si je suis froid et raisonné, tout n'était pas parfait. Si je suis froid et raisonné, elle était très jolie. Si je suis froid et raisonné, il y a eu des blancs. Si je suis froid et raisonné, il y a eu des bons moments, beaucoup même. Si je suis froid et raisonné, la conclusion n'était pas claire, bâclée même. Si je suis mon instinct, j'ai envie de la revoir.

Alors la question: 2ème, pas 2ème? Quand alors, comment?

vendredi 19 novembre 2010

Beaujolais nouveau

Ce soir, c'était le beaujolais nouveau. Rien de bien extraordinaire, me direz-vous. Un vin approximatif, une coutume discutable, mercantile et surranée. Ce serait compter sans le "social"...

Le "social", c'est ce groupe facebook sans couleur initiale, où mon bon Benz m'invita. Et comme tous groupes, il y a des "events". Et comme j'avais envie de sortir de mon tunnel, je me suis inscrit. Après une journée à Wolfsburg, je méritais bien cela, après tout.

Brave mais anxieux, je retrouve Benz à la sortie du métro. C'est Paris, il pleut, je ne connais pas le coin, mais que diantre! On rentre. Au sous-sol du lieu, réunion du groupe. Des gens de tous horizons. Je laisse ma veste sur un cintre, dans un coin.

Buvons-donc un Beaujolais. C'est cher, ce n'est pas terrible, mais bon, tradition... On parle avec des gens inconnus. Et puis, dans un éclair de cette cave sombre, elle est là, soudain, inattendue.

Elle ressemble un peu à Cuculidée Malchanceuse, mais ce n'est qu'une similitude lointaine, elle est bien plus. Je me rends compte plus tard, alors que nous devisons au bar, qu'elle est un peu cette francaise dont tous les allemands rêvent. Et là, je deviens fou ou schizophrène, je ne sais plus...

Elle s'en va, mais on se reverra. Je n'ai pas repris de Beaujolais et finalement, je suis plutôt content, ce soir. Il pleut: paisible...

mardi 12 octobre 2010

Grève et toute cette sorte de choses...

A Paris et en France, c'est la grève. Les gens se plaignent, militent, solidarisent, revendiquent, véhémentent, ralentissent puis éventuellement reconduisent (même ceux qui n'ont pas conduit aujourd'hui). Un beau bordel, une belle frustration. Mais ce matin puis ce soir, en gros, sur la ligne 4 pas de différence.

Moi qui ai travaillé longtemps dans un pays où ma perspective de retraite n'était pas avant 67 ans, je dois dire que cela me laisse bien froid, tout ce tumulte. Sauf bien sûr quand ils cultivent le mépris et la fainéantise au point de m'interdire ma libre circulation.

Demain, pareil, encore prendre à pas d'heure le métro aléatoire et puis rester où l'on est toute la journée. La routine, quoi. Mais c'est bon, on s'y fait.

Ce soir, sur la ligne 4, comme d'habitude. Une marginale aboie dans la rame son mépris des gens "normaux", les qualifie de "bande de bâtards". Petits sourires coincés. Les parisiens sont blasés, fermés. Moi aussi.

A côté du Picard, dans une arrière cour, il y a une sorte d'église. La porte cochère affiche des programmes, du prosélytisme quotidien. Dieu me demande, par affiche interposée, ce que je lui demanderais s'il existait. Absurde, non?

Le soir tombe, le temps fraîchit. Allez, ne faites pas le grève vendredi, il va faire froid et moi je dois aller à Munich.

vendredi 8 octobre 2010

190 - 1g+

Pour la 190ème itération de ce blog, permettez-moi d'être imbibé. Car je le suis. Je donnai le change au taxi, je donnai le change au restaurant, je donnai le change au métro, mais la réalité est bien là: imbibé je suis, pas clair dans ma tête je serai demain matin. Des banalités, en somme...

Dans la soirés, il s'en trouva bien un pour me reprocher un lieu commun bien répandu: je devrais m'occuper de la grande brune des RH. C'est fou comme des choses peuvent se propager. C'est vrai qu'elle n'est pas désagréable. C'est vrai qu'elle n'est pas moche. C'est vrai que finalement ce serait bien mon type, même française. Et c'est vrai que je ne fais rien. Pactiser avec les RH or not pactiser avec les RH? Vous croyez que c'est facile, vous...

Et puis non, je rentre imbibé... Voilà, encore un jeudi soir parmi tant d'autres... Paris by night, rien d'autre.

dimanche 3 octobre 2010

Oktobre

Bon, maintenant que j'ai officiellement raté l'Oktoberfest 2010, je peux passer à autre chose. Par exemple, le salon de l'auto. Ah ben non, en fait, y a déjà tout sur internet. Si c'est pour faire la queue avec des pères de famille devant les Lamborghini, je passe.

Non, vraiment, ces temps-ci, il se passe tellement peu de choses que cela ne va sûrement pas durer. Trop calme. Pas normal. Il y a un truc qui se mijote. Pas clair.

Bon allez, c'est l'heure du remix de la semaine...

mercredi 22 septembre 2010

J'irai pas à Munich

Demain, c'est le jour où j'aurais dû aller à Munich. Mais aller là-bas chez les fabricants de tracteurs pour 45 minutes de réunion, c'est quand même abuser. Ce sera donc le lot de Poulain Fougueux. Moi, j'ai (aussi) du boulot à Paris donc je serai là par téléphone.

En attendant, comme à la veille de tous les grands jours, mon chef s'énerve par mail. Il va là-bas, lui. Donc il nous laisse tous seuls à Paris. Donc il stresse. Donc il nous engueule. Pour être sûr. On s'y fait, enfin... on essaye...

En tout cas, pas d'Oktoberfest pour moi en 2010. Bah zut alors... C'est sûr que cela va me manquer, cette douce odeur de bière, d'urine et de vomi qui embaume la ville 16 jours durant...

Non, ce qui va me manquer, c'est une bonne Hacker-Pschorr en bon esprit avec la meute... Je reviendrai.

mardi 14 septembre 2010

Germaine onirique

Hier soir, sans doute par désœuvrement, j'ai rêvé de Grande Belette. Je me retrouvais dans nos vieux bureaux (aujourd'hui un peu moins neufs en tout cas) et je me retrouvai dans son bureau, vide. Pas vide d'objets, de son amoncellement de choses et d'autres calendrier et magazines. Vide d'elle. Et alors Marmotte Boulotte me dit qu'elle n'était pas là parce qu'elle venait de se marier. Du coup j'étais quand même un peu mal à l'aise, presque dépité, et je ne savais plus trop quoi faire. Du coup j'ai dû me réveiller...

Allez Sigmund, dis-moi ce que tu en penses...

lundi 13 septembre 2010

Et tu bois...

Oui, tu bois... pour oublier la distance, mais pas celle-ci. Pour oublier l'éloignement, mais pas celui-ci. Pour oublier la solitude, mais pas celle-ci. Au bar du coin, on boit des shots, fous et solitaires, tous. Seuls, ensembles. A Munich comme à Paris, en définitive: rien ne change...

mercredi 8 septembre 2010

Mais non...

La seule personne qui ne lise pas mon blog (je sais, c'est arrogant comme début de phrase) me conte les commentaires de ceux qui apparemment le lisent, me narre subséquemment leurs remarques. Je dis "apparemment" parce que semble se cristaliser un avis général que "finalement, à Paris, le coyote n'irait pas si mal", opposé à un deuxième avis général que "en fait, le coyote regrette amèrement Munich".

Je dis juste: mise en exergue des deux possibilités, maintien du mystère, constat amer que ce soir, je n'ai rien à dire et que donc tout ce message ne sert à rien. Ben oui...

Mais néanmoins merci à Carcajou Philosophe qui, malgré sa monogamie aussi soudaine qu'obstinée (et incongrue?), n'a rien perdu de son mauvais esprit.


mardi 31 août 2010

Plutôt frustrant

Hier, la mère de mon fils qui me signifie par e-mail qu'elle ne pourra pas payer sa part des frais de l'école parce qu'elle vient d'acheter une maison.
Aujourd'hui, la préparation de demain.
Demain, le chef des lapins crétins qui débarque pour parler à mon chef et à moi.

Alors elle, je lui ai répondu par mail que non, ce n'était pas possible.
Et lui, demain, après avoir écouté ses lamentations contractuelles, je lui dirai que j'en ai marre de ses lapins et que donc à partir de dorénavant ce sera mon nouvel employé, poulain fougueux, qui s'occupera d'eux avec une objectivité toute neuve et dénuée de toute lassitude de leur passif catastrophique.

Et puis jeudi, je retournerai faire un tour en Allemagne, tiens, comme la semaine dernière. Un jour, une ville. Ach so...

vendredi 20 août 2010

Et on continue

Petit Coyote rentré là-bas, loin, chez sa mère, je me retrouve à Paris, à travailler pour des troglodytes névrosés encore plus saoulants qu'avant les vacances. En plus, ils se permettent des remarques "assassines". J'aurais tendance à leur dire merde. D'ailleurs je le fais, de moins en moins poliment d'ailleurs puisque de toute facon l'hippopotame psychotique dira par principe que c'est de ma faute, que je gère mal (insérez ici une liste à choix multiples). Non vraiment, j'en ai marre de lui et de cette floppée de lapins crétins que l'on nomme "clients" par politesse, attendent en retour le respect mais à aucun moment ne s'en montrent dignes. Et puis surtout de lui et de son besoin maladif d'être désagréable, contradictoire et sa mauvaise volonté à comprendre ce qu'on lui dit. Non, vraiment, cette histoire ne va nulle part.

lundi 9 août 2010

Lessons learned

Le pire jour, c'est le premier au retour des vacances, confrontation inéluctable avec ce que l'on a nié des jours durant. Je ne déroge pas à la règle, je perds mon temps.
Combien d'instants précieux perdus pour parler aujourd'hui au téléphone avec des crétins obtus?
Certains diront des instants perdus, d'autres diront des instants gagnés complémentaires...
Petit Coyote est toujours là-bas, heureux comme un lapin sur une dune atlantique protégée. Et moi, qu'est-ce que je fous ici? Bonne question... Non, vraiment, j'aurais dû faire comme l'année dernière: démissionner et regarder vers le futur.

lundi 19 juillet 2010

Tiens encore une semaine

De retour de l'océan, où Petit Coyote coule des jours paisibles chez ses Vieux Coyotes (le qualificatif ne leur plaira pas, mais bon...). Je retrouve le bureau, la bonne centaine d'e-mails de deux jours d'absence et les requêtes incessantes des lapins crétins (toujours fidèles aux postes).

Par exemple, je leur avais laborieusement expliqué que le 14 juillet est la fête nationale et que donc personne ne leur répondra. Rien n'y fit, les questions (même superflues, mêmes secondaires) devaient être répondues le plus vite possible. Le sort du monde du tracteur allemand en dépendait...

Leur incapacité idiosyncratique à comprendre quoi que ce soit me surprendra toujours. Pour l'instant, disons surtout qu'elle me navre et que vivement samedi pour les vraies vacances...

Un chasseur de têtes allemand m'appelle aujourd'hui pour me proposer un boulot. Le truc, c'est que c'est dans un trou perdu. Passer de Munich à Paris pour se voir proposer un boulot dans une grande boîte, mais à la campagne et à 40km de toute agglomération digne de ce nom...

Il faut que je me casse, ne serait-ce que temporairement... Je n'en peux plus d'expliquer la vie à des crétins, même lapins...

C'est le soir, je me bois une Hoegaarden devant la télé, la série "Castle", sur la 2... La jolie policière me rappelle Cuculidée Malchanceuse... Oulah, c'est pas bon signe... Du coup, l'iPhone en fait un reset tout seul sur sa docking station, là-bas, en me narguant d'une pomme argentée, signe de son incapacité temporaire à faire quoi que ce soit (c'est-à-dire à peine plus que d'habitude)... Pas stables, ces cochonneries...

Heureusement, c'est le milieu du mois alors j'ai le podcast d'Above&Beyond et celui de Jaytech en même temps. Paisible...

Track of the week:
Andrew Bayer - From the earth (Breakfast remix)
Je ne mets pas de clip, débrouillez-vous...

lundi 12 juillet 2010

mardi 6 juillet 2010

Grand Coyote et les Lapins Crétins

Deux constats très simples:
  • cela faisait bien longtemps que je ne vous avais entretenu de ma destinée salariée
  • le terme "Lapins crétins" est réservé, certes, mais tellement idoine
Alors aujourd'hui, je sombre à nouveau. Quelques exemples du jour:
  • Lapin crétin mais chef de projet m'appelle, s'excuse (ils font tous ainsi, ils m'appellent et s'excusent d'abord) et me demande de l'aide pour trouver quelque chose dans le cahier des charges parce qu'il ne l'a pas. Je suis d'humeur taquine et je lui rappelle que c'est drôle, lui étant le client et moi étant son fournisseur, qu'il n'ait pas le cahier des charges. Silence gêné.
  • Lapin crétin mais responsable technique me demande comment on teste le microphone. Je lui réponds qu'on fait un test de boucle en envoyant un signal sur le haut-parleur puis en le récupérant et en le reconnaissant sur le microphone (un grand classique). Un ange passe, puis il me demande: "mais cela fait du bruit, alors?".
  • Lapin crétin mais responsable technique me demande la liste des problèmes que nous allons résoudre avec un certain paquet. Je lui rappelle que ce paquet a justement été commandé par ses soins, basé sur une liste de problèmes définie par les fabricants de tracteurs et validée par ses collègues. Lui: "Euh oui mais il me faut la liste des problèmes".
Dois-je vraiment vous préciser que tous ces lapins crétins sont plus allemands que moi? A bientôt pour de nouvelles aventures...

dimanche 4 juillet 2010

Back to Paris

Tandis que vous, les allemands, vous vous héliez copieusement en ce samedi soir à grands coups de trompettes bigarrées (noir, rouge, or, comme vous dites), nous, les francais, on cultivait ce sens si particulier et digne de ne rien faire avec élégance et fraternité, tout en se délectant de choses bonnes et artisanales. Le soir n'y changea rien, certes, 4-0, c'est honorable, c'est remarquable. Mais bon, OK, il vous la faut aussi, votre Wirtschaftswunder, après tout. Et on en profitera comme les autres.

Munich ou ce sens si particulier du temps qui passe. Les belettes partout dans les rues, mais mal habillés, oh là là, les pauvres. Bien agréable néanmoins, cette cure impromptue et réparatrice.

Paris, je retrouve le RER. Moins chaud que vendredi, plus tard, mais toujours bondé et aussi peu aéré. Et l'avenue René Coty dans son faste vespéral, ou le calme sous les arbres. Cela ne sert à rien d'ouvrir les fenêtres, les courants d'air en U, ce n'est pas très efficace.

Munich, la fête du sport. C'est là que je me rends compte à quel point elles sont allemandes, toutes. Si clairement, si significativement, si désagréablement et si indécrottablement allemandes. Dans la façon dont elles s'expriment, dans la façon dont elles marchent, dans leur air soigneusement dédaigneux mais si creux, oh si creux, dans leur exaltation soudaine et écervelée pour des choses vaines ou secondaires. Allez donc faire du sport, si vous voulez, puisque vous en rêvez, mais cela vous rendra-t-il meilleurs? De vos sourires si rares je n'ai aucun souvenir, ce dimanche ne les rafraîchit pas non plus.

Paris, il fait chaud. Demain je retrouve mon bureau et alors, qu'en ferai-je? Les moulins me fatiguent, vivement les vacances.

Munich, j'ai passé un bon week-end avec les amis, sans contact avec aucun fantôme du passé. Pas de grande belette, rien. Le calme. Un week-end sans iPhone, selon les règles du bon vieux temps.

Paris, demain le RER aussi, encore. Toujours. Crever de chaud au Canal St-Martin. Attendons donc, il se passera bien quelque chose. Un jour...

jeudi 1 juillet 2010

En passant par Wolfsburg

24h à Wolfsburg, la seule ville au monde où rouler en Opel Zafira de location donne un sentiment d'exclusivité. Toutes les autres voitures, je dis bien toutes, ont un logo rond avec des traits diagonaux. Et puis passé mon temps dans des bâtiments appartenant à l'industrie locale, d'une manière ou d'une autre. Pas mécontent de repartir, mais l'aéroport de Hanovre n'est pas vraiment à côté...

A Paris, on crève de chaud. La clim ne marche pas, on va atteindre le seuil de température légal. Je boirais bien quelque chose de frais... Mais pour ceci, j'ai le week-end bon esprit à München (donc dénué de toute Blonde autre que houbloneuse...).

dimanche 27 juin 2010

La liste

Aujourd'hui aurait pu être une journée de glande royale, ponctuée tout juste par quelques huitièmes de finale en arrière-plan d'internet (ou comment les allemands laminèrent les anglais et comment l'argentine était plutôt bien partie). Mais ça non, c'était trop demander. Mais bon, rassurons-nous: impact minimal...

Je trouve juste cet e-mail de Grande Belette sur Facebook, tout frais, intitulé "Liste" et que je vous traduis dans la foulée:
"M'as-tu virée de ta liste d'amis? Pourquoi donc?? Là je ne capte plus rien...."

Je savais bien que cette décision secondaire, aussi symbolique que pratique, pourrait être conçue comme extrêmement blessante par une passionaria des réseaux sociaux. Mais je l'ai fait quand même... C'est d'ailleurs bizarre qu'elle puisse encore m'envoyer des mails alors que je l'ai interdite de séjour, il va falloir que je vérifie encore une fois mes réglages. Mais non, le plus intéressant, c'est tout de même le contenu et la forme. Et son éloignement confirmé des réalités. De tous les moyens de communication à sa disposition, elle choisit celui-ci et pour faire passer quel message?

Alors j'écris juste ceci ce soir, avant une semaine qui sera une fois de plus allemande, ou: "Comment aller se ressourcer tout en passant par Wolfsburg". J'espère qu'en Allemagne, il fait moins chaud qu'à Paris...

vendredi 25 juin 2010

Avenue René Coty

Il y en a, des avenues de ce nom, en France. Ca sonne bien désuet, presque franchouillard, classique, au même titre que Vaillant-Couturier ou Leclerc. On pense aux squetches des Inconnus, on pense à OSS117. Mais mon avenue René Coty à moi, ce soir d'été, elle est bien paisible.

En marchant au milieu de l'avenue René Coty, on voit le monde parisien tel qu'il est. Sale, puant parfois, brouillon souvent et impulsif, non dénué d'une certaine grâce et en définitive attachant. Que peut la Donnersbergerstr. contre l'avenue René Coty? Pas grand chose, bien loin de choses rêvées, que ne semblent de toutes facons pas goûter les grandes filles bavaroises. D'accord, ce n'est pas parfait, misérable même, mais ce n'est pas ce qui est important.

Avenue René Coty, je regarde et je me dis que je jetterais bien sur le clavier quelques mots à son sujet. Mais j'aurai oublié avant d'arriver à la fin de ma migration quotidienne.

Il y a un an, je ne faisais que passer à Paris, pour un entretien d'embauche. Et voilà... Le temps a passé, passe, passera. Par exemple, que vais-je faire de ce week-end? Non, rien. "Va plutôt voir les petits culs au parc Montsouris", me conseille un collègue en verve poétique. J'y penserai (je n'y avais pas pensé). Mais non, peut-être pas, j'ai des choses à faire, utiles mais chronophages, pas absolues, non, pas trop nécessaires, loin d'être suffisantes. Le week-end prochain sera autre.

mercredi 23 juin 2010

Les coyotes préfèrent les folles

Quelle ne fut pas ma surprise en tombant sur cet article dans le fouillis de Yahoo!. Que de questions ou remises en cause encore ouvertes balayée d'un coup par cette révélation tardive, déroutante et rassurante dans le même temps. Tout est dit en un simple article même pas bien tourné, sans âme mais tellement vrai...

Je ne peux m'empêcher de citer ici des passages choisis:
"chez ces femmes (...) un certain nombre de symptômes: une vision du monde tout noir/tout blanc, une profonde peur d'abandon, des sautes d'humeurs, des relations instables, une vulnérabilité dévastatrice..."
Des coups de grâce:
"Un certain type d'homme succombe à tous les coups. Car être fou des borderline en dit long sur sa propre personnalité. Des hommes qui réussissent bien dans leur vie, ont une tendance à être obsessionnels et à supprimer leurs émotions, peuvent facilement se laisser aller à la passion d'une relation avec une femme bordeline, (...) car ils se disent «Elles remplissent une intensité qui manque à ma vie»."
Des scènes mille fois vues (ou le syndrôme du St-Bernard):
"La fragilité d'une femme borderline attire aussi les hommes atteints d'une sorte de complexe du héros. La femme borderline ayant sans cesse besoin d'être rassurée et mise en confiance, ces hommes se sentent utiles."
Et des descriptions réminiscentes:
"Les femmes borderline sont souvent des femmes brillantes, très agiles d'esprit et douées pour le débat. Avec un traitement, elles ont toutes les chances de s'accomplir dans de brillantes carrières. Beaucoup de femmes atteintes de BPD (...) ont été très timides et inhibées durant leur enfance. Elles sont également souvent atteintes de troubles alimentaires et sont très attachées à leur apparence."

Alors voilà, ma vie récente résumée en une page sans clics, un sentiment d'accomplissement et de vide mêlés. Car que sont Cuculidée Malchanceuse et Grande Belette, sinon des archétypes de cette catégorie. Et le bon Grand Coyote qui joue le jeu... Tssss... La vérité, alors, serait une affaire de patience plutôt que de cheminement personnel et aussi un jeu de chance et de hasard? Pourquoi tombai-je sur cette page, cette après-midi, alors que je cherchais le live d'Angleterre-US? N'empêche qu'avec l'analyse de Grande Belette, j'avais déjà bien avancé personnellement dans cette direction, comme quoi, la chance...

Question subsidiaire: alors, la mère de mon fils? Bah non, en fait, pas trop... Mais c'est quand même la mère de mon fils... Comme quoi, les théories comportementales, la psychologie et les statistiques...

mardi 22 juin 2010

Ecran géant

On n'y échappera pas. Même au boulot. Les RH nous on gentiment annoncé l'organisation de la retransmission du match au 3ème. Il y a un écran géant et deux écrans plus discrets. La foule s'amasse et puis le spectacle ne suit pas. Enfin si, il suit, pas dans le bon camp, mais est-ce bien nécessaire. Des ovations locales saluent les buts de l'Afrique du Sud et ne font que confirmer l'esprit d'ensemble: on s'en fout.

Il reste Raymond, mon modèle de déni et d'abnégation. Il me manquera, les autres inutiles, non. Maintenant dois-je être ouvertement pour l'Allemagne? Cela ne change rien, puisque je m'en fous. Mais en ce pays sinistré, je n'ai plus trop le choix, il faut choisir un camp, c'est bien triste. Pensée émue pour le marché des écrans plats voire 3D et le marché des maillots et chaussures de sport, eux aussi sinistrés. Moi, ce qui me sinistra le plus, j'en tremble encore à cette pensée, c'est l'intervention de Roselyne Bachelot (Sinistre des sports, pour les étrangers) hier soir après son entrevue péremptoire avec certaine équipe d'un certain pays. La pauvre. Et pauvres nous, gouvernés par ça, infligés de l'affligeant...

Maintenant, tout le monde aura l'esprit beaucoup plus sportif, puisque neutre par défaut. Même mes clients allemands me foutent la paix parce que bon, chez eux, ce n'est pas extraordinaire non plus. Bref, il reste à tenir le calendrier... Tiens au fait, c'est quand les vacances???

samedi 19 juin 2010

Ebriété vespérale

Vendredi soir salvateur, c'est l'Angleterre contre l'Algérie. Mon bon vieil ami anglais s'offusque par SMS interposés, de Munich, mais on rigole, même s'il n'y a pas de quoi. C'est ce qui nous sauve, somme toute. Alors que l'on fume sur la terrasse (le trottoir, quoi), des adolescentes nous apostrophent sur leur chemin pressé, nous demandent le score. On leur dit que c'est minable, elles ne nous croient pas, dans un premier temps, puis reprennent leur chemin vers un avenir incertain, avec une moue finalement bien banale. On s'en fout.

Dans le métro non plus, rien, sauf ma voisine qui me rappelle ceci, impromptu du soir dans Le Monde: Munich, la ville la plus agréable du monde. Même blindé, ca fiche un coup... Ne me rappelle rien, je suis parti, certes, j'ai des regrets, mais leur accumulation n'est pas productive, il y a un mieux, par exemple si je n'étais pas parti, je ne t'aurais jamais rencontrée, toi, ma voisine, ni même mon autre voisine, ni même tous ces autres qui sauvent les jours par leur présence collégiale et tellement plus amicale qu'avant.

Mais voilà, le "loin" combiné à l'"avant", c'est la nostalgie facile, le regret gratuit. La destinée, ce n'est pas si simple. Moi, je dois l'apprivoiser encore et l'accepter, ma destinée. Celle qui me pousse encore chaque jour à parler allemand. Celle qui me perturbe le long du canal St-Martin quand des pensées germaniques me viennent et que je ne peux les exprimer que dans la langue de Goethe, ce bon Johann Wolfgang...

On te dit que vieillir c'est mûrir, accepter et comprendre. Je comprends, mais je n'accepte pas, Je ne comprends pas que cette conne préfère sa superficialité factice et le leurre d'une vie médiocre à moi. Mais je suis présomptueux, le fossé culturel, l'ai-je bien évalué? Je ne vois plus les commentaires de Grande Belette sur Facebook, mais encore ceux de Belette stylée. Grande Belette, elle est partie, disparue, elle doit faire de la moto avec des cons. Devrais-je m'en formaliser? Non, mais si, quand même... Pas anodin, pas indifférent, c'est tout moi... Blaireau, va.

La ligne 4 est bloquée par des bagarres à une autre station, je passe sur la 6 et puis je marche. Le soir, c'est bien, surtout vendredi. Oui, il y en a par deux qui se tiennent par la main, c'est frustrant. Mais c'est ainsi. Paris ou Munich, cela ne change rien. Ce qui est décisif, c'est ce que j'en fais, or la vérité est peu flatteuse: rien.

La vodka-caramel ne passe plus aussi bien qu'avant, il y a un truc qui fait masse. Tu ne devrais pas penser, Grand Coyote, c'est ta damnation...

jeudi 17 juin 2010

La nature est contre nous

Hier soir, tard, moins qu'aujourd'hui mais ca ne vous regarde pas, en définitive. Le journaliste de France 3, en verve, débite son compte-rendu des inondations catastrophiques dans le Sud, chaipus où. Et d'ajouter: "les secours n'avancent pas car à l'heure actuelle il fait terriblement nuit..."

Que dire de plus? La nature est contre nous, tout résistance est superflue. A ce point d'acharnement, je jetterais l'éponge et je brandirais le drapeau blanc...

Ce soir, pour compenser, je me retrouve dans un semblant de Biergarten aux Buttes-Chaumont et ca marche. Pas de coupe du Monde, ce n'est pas la peine, autant s'en jeter une tranquillement en bonne companie. C'est toujours ca de pris, avant qu'il ne fasse terriblement nuit...

lundi 14 juin 2010

Des photos de mariage

Marmotte boulotte m'envoie un e-mail tout enjoué. Elle me remercie d'être venu de Paris rien que pour son mariage, il y a un mois et me dit, somme toute, qu'elle était très contente de me voir. Et puis aussi, elle me donne le lien vers le site que son mari à elle a créé rien que pour eux et qui rassemble toutes les photos professionnelles de leur mariage à eux. En gros, il y en a bien 800. En 10 jours à Seattle j'en avais fait 654 et encore, parce que j'avais un nouvel appareil photo et que j'étais loin...

Elle me dit aussi qu'elle m'envoie une carte officielle par la poste qui est plus lente bien que pas en grève. Les gens heureux ne doutent de rien, c'est cela qui fait leur charme. Mais Marmotte boulotte étant qui elle est, je ne lui en veux pas. C'est même parfois bien rassurant que de savoir qu'il existe des gens comme elle, simples et bons (sans les moindres sous-entendus dans ces deux qualificatifs).

Dans les photos, il y en a de moi. Il ne m'a pas raté, le photographe. D'ailleurs, sur l'une des photos, maintenant figées pour l'éternité numérique dans un album de mariage en ligne, on m'y voit au bras d'un accessoire de mode plutôt inattendu (je rectifie: inattendu maintenant, à l'époque attendu). J'ai nommé: Grande belette. Ennuyeux. Didactique. Elle est sur d'autres photos, mais on ne fait pas trop le lien entre nous, pas comme sur cette photo initiale devant le restaurant. D'ailleurs, le photographe m'avait bien énervé à faire sans cesse des photos d'elle par la suite. Mais elles n'apparaissent pas dans la collection officielle, il a sûrement dû se les mettre de côté. Pervers, va.

Le reste, des photos de gens qui sourient. Parfois, je suis là, pas souvent. Je fais mon Bob Sinclar (le vrai, pas le DJ), aussi. Le beau gosse en costume beige dans une mer de costumes sombres. Finalement, c'était pas mal. Quel dommage qu'il ait plu et que je n'aie pas pu rouler ouvert en A3 cabriolet... Les petites satisfactions bavaroises, quoi. Et le lendemain, au lieu d'essuyer les humeurs de l'Accessoire, j'aurais mieux fait d'aller faire du bateau avec Taupe industrieuse. On ne m'y reprendra plus, que je jure, mais un peu tard. Et puis bof, si, on m'y reprendra, sans doute pas avec la même, mais contre l'Entropie l'on ne peut rien.

J'ai répondu bien gentiment et poliment à Marmotte boulotte. Remerciée, rassurée. Et je lui ai dit que maintenant, en plus, j'étais en paix avec mon passé allemand. Enfin, l'une d'elles, mais sur ce dernier point, elle ne doit pas être au courant...

dimanche 13 juin 2010

La semaine des moustiques

Comment considérer froidement une semaine comme la précédente? Comme d'habitude, finalement. Au-delà du délire professionnel et de ma remise en question, dégradation puis promotion, rien de bien conséquent. Ah si, il y a un truc avec du football, chaipus, mais je ne suis pas concerné directement, bien que j'aie parié comme tous dans mon département.

A Paris, il fait chaud. Moins qu'à Budapest, mais suffisamment. Mais les moustiques ne sont que sur la côte d'azur apparemment, pas à Paris. Et la lune? Non, normalement, non. Rien à voir. Alors l'explication des excès de la semaine passée, où est-elle à chercher? Nulle part, rien que la folie ordinaire. Du coup, j'ai remis à jour quelques papiers, au cas où.

Pour changer, il est plus que temps de planifier les vacances. Petit Coyote prendra-t-il l'avion seul, "enfant non accompagné"? Je crois que oui, sa mère est presque convaincue, ce ne fut pas une mince affaire. Reste à assurer la logistique. Et prévoir la Tour Eiffel, cette fois-ci. Mieux qu'avec Grande Belette. Ce ne sera pas difficile. Et aussi beaucoup plus durable, sans aucun doute.

En attendant, au téléphone, Renard Crispant a oublié de me conter la vie de là-bas. Alors que ma patrie d'adoption joue ce soir. Les arrogants. Déjà 2:0, mais bon, c'était à prévoir. Je ne verrai pas les drapeaux sur les voitures et la liesse populaire cette fois-ci, pas de klaxons dans la chaleur étouffante de la nuit. La vie de là-bas, il la résume aux contes navrants de l'autodestruction programmée de ce qui fut mon entreprise. Prévisible. Il voulait me parler de Cuculidée Malchanceuse. C'est gentil à lui, comme si cela m'intéressait. Elle aussi s'autodétruit, alors?

A Paris, la nuit tombe, la semaine suivante va commencer. J'en fais quoi?

jeudi 10 juin 2010

Psychotique

Il y a des jours où je ne comprends rien. Des jours où je me prends des baffes et j'essaie de comprendre pourquoi et de me convaincre que c'est de ma faute. Un jour au faîte, l'autre dans les abîmes, délire lunatique et cirque infernal.

Des jours où l'on me propose plus ou autant, alors que la veille c'était à peine si je tenais encore debout sous les coups. Je ne comprends rien, mais il n'y a rien à comprendre. Le cirque lunatique, le délire infernal.

On me dit que je ne sais pas faire certaines choses, que c'est très mal et inadmissible pour quelqu'un dans ma position. Mais on me dit le lendemain que je sais faire d'autres choses très bien et que donc ce serait mieux si je ne faisais plus que des choses de ce type. Dégradé puis regradé sans regard.

N'essaye plus de comprendre, me disent les autres. A ma voisine, je demande à quel moment il est trop tard pour se rendre compte que l'on est aussi fou que les autres. Mais là aussi et fatalement, il est déjà trop tard.

Dans tout ceci, j'impulsive aussi. Moins. Remis en question. Et puis non. Je ne comprends rien. Je suis fou, déjà, sans doute et dans un dernier éclair de lucidité transparaît une vérité désagréable. Aussi, qu'aillait-il faire en cette galère?

samedi 5 juin 2010

Bunker

Samedi à Paris, pas envie de sortir. Déjà je temporise, je glandouille et puis quand même, je prends le chemin du dehors. Avant, je mets ma combinaison de guerre sociologique: les lunettes de soleil et l'iPod. Pas de contact visuel, pas de son, je ne parle pas et je ne touche que des choses secondaires et à priori non bactériologiques.

Au Carrefour Market, la foule des grands jours, des petits vieux et des quelconques qui s'accumulent pour acheter vite fait leurs plats cuisinés du week-end. Plein de monde au rayon des boissons. Plein de monde au rayon des boissons alcoolisées. C'est fou. Moi non, j'ai encore du whisky et je crois que ce soir ou même plus tôt, je vais réessayer ce single malt 15 ans d'âge qui me fascine et me nargue, au bord de l'étagère.

J'achète des choses secondaires, même pas importantes, sans âme ni but, comme une ex-amie allemande de sinistre mémoire. Des trucs pas trop gras mais pas parfaits non plus, bonne conscience sélective et restes d'hédonisme. Les petites vieilles s'accumulent à la caisse. Je trouve une caisse pas trop chargée, mais des petites vieilles me suivent. Elles me doublent pendant que je paye et me bloquent le chemin de la sortie. Elles s'esclaffent, convaincues qu'elles sont cool, comme Sex & the City 30 ans après. Je les méprise et je sors.

Dehors, plus loin je vois Grande Belette. Non, pas elle bien sûr, mais sa projection dans 25 ans. Botox et médiocrité, chien ridicule calé compulsivement sous le bras, sourire mondain mais triste. Combien de femmes comme elle, ravagées par la superficialité et la médiocrité, ont perdu tout relief, tout intérêt, pour devenir les potiches sans âme d'une société perdue? Merde, je pense encore à elle... J'ai bien compris avec Cuculidée Malchanceuse qu'on ne peut pas influer sur le destin de ceux qui comptent sans leur participation, sans leur accord. Alors pourquoi je ne peux plus penser à autre chose?

Dans la rue, il y a des filles magnifiques, seules ou pas. Même celle qui sont seules ont cet éclat. Certaines me regardent en coin en me croisant. Donc pas indifférentes? Des années de rien remises en question, c'est trop, il faut que je retourne à ma batcave.

Je rentre dans le bunker, je referme la porte à double tour et je retire la combinaison susdite. Retour vers le temps perdu, avec un frigo plus plein, imparfait mais nourrissant, éventuellement. Et du whisly, encore, toujours, en regardant Dr. House. Il est 15h un samedi à Paris, je bois... C'est pas bon signe.

jeudi 3 juin 2010

Alcoolémie

Dans un bar, à St-Germain, perdu, pas tout seul mais tout comme.Tous les mercredis, dans ce bar, il y a un jeu: devinez le titre de la chanson et gagnez un shot. Je trouve Mason et Alan Braxe sans jouer, je gagne sur Sunblock et Akon, sans trop me forcer. J'en connais un qui gagnerait à tous les coups sans trop se forcer non plus, vu le contexte. Mais non, ici, c'est Paris et une gourdasse juvénile court à chaque fois pour donner ses résultats avant tout le monde. Je la grille deux fois (Sunblock et Akon), cela devient lassant, elle prend le dessus, elle n'est même pas jolie... Le jukebox numérique ne joue plus que des déchets, du hip-hop, je n'ai plus mon mot à dire, nous finissons nos verres et disparaissons. Les shots sont trop peu alcoolisés, anyway.

Dans la rue, les néons des bars, tous plus vides ou trop remplis les uns que les autres, déséquilibre. Métro quelconque, stations ignorées. Va mourir...

Grande Belette me manque, c'est un vide qui n'est plus lié à elle, mais à la possibilité d'un cœur. Pourquoi fallait-il qu'elle soit si superficielle et surtout si intolérable? Si elle savait le chantier qu'elle laisse derrière elle, cette conne. Je ne suis pas parfait, certes, je ne le serai jamais, trop d'histoire, de passif. J'aurais fait des efforts, je les faisais déjà, mais non, ce n'était pas ce que Mademoiselle voulait, pas assez, jamais assez...

Le métro passe vite, les stations défilent, déjà Denfert. Je descends, la nuit est là, toujours et ces quelques couples étrangers devant l'Indiana. Non, rien, l'avenue est vide, tu y étais avec moi, il y a deux semaines, déjà renfrognée et incompréhensible. Quel gâchis... Pourquoi faut-il que je pense à toi en ce soir d'alcoolémie? Trop de temps, trop d'espoir, irrémédiablement perdus pour rien, une incompréhension. Mais tu t'en fous. Quelle conne...

J'ai perdu ce temps avec toi, à cause de toi, mais aujourd'hui: plus rien. Trop bon, trop con. Temps perdu, irrécupérable, trop loin à jamais. Pourquoi?

dimanche 30 mai 2010

TGV

Dans le TGV, sur le chemin de la province pour la fête des mères (oui: le coyote, malgré les apparences, a une mère), j'avais 59 minutes de réflexion. Je ne savais qu'en faire, inattendues et incongrues. Alors j'ai meublé. Du coup, pour une fois, pas de remarques acides sur le devenir du monde et la déréliction parisienne, non, juste que pendant 59 minutes, en lisant le dernier ouvrage tiré du blog de boulet et tout en écoutant le dernier Way Out West, j'étais bien...

jeudi 27 mai 2010

Aftermath

A bien y réflechir (ce qui me semble aussi un signe que j'ai trop de temps libre), je ne suis même pas triste. Juste énervé. Grâce à elle en définitive, grâce à son manque de classe inattendu et sa malhonnêteté soudaine et définitive. Décevante, ma pauvre...

Du coup, à Paris que recouvrent d'épais nuages gris sombre, la pluie rebondit et fait luir les pavés et pour la première fois depuis longtemps, je vois sans oeillières. C'est fou. Et maintenant que le champ des possibles est à nouveau grand ouvert, je ne regrette rien. Ici ou ailleurs, finalement, quelle différence? Paris vaut bien une bière...

lundi 24 mai 2010

Grande Belette (ou la fin d'une histoire allemande)

Au cinéma, il y a toujours un peu d'apparat, de théâtral, d'extra-ordinaire. Dans la vraie vie, non. Les pages se tournent n'importe quand, n'importe comment, sans préalable ni construction, juste parce qu'il n'y a plus assez de lignes.

Épilogue un peu minable au téléphone à CDG, sous forme de dialogue de sourds après quelques derniers e-mails sans âme. Bien sûr, rien ne me sera épargné: pour une fois, elle aurait pu me rappeler, mais non... elle préfère m'envoyer un SMS pour me demander de rappeler: son engagement habituel... Bien entendu, elle se demande pourquoi je peux bien appeler. C'est pourtant bien elle qui avait clôt une conversation épistolaire précédente par un "on devrait plutôt se téléphoner".

Pour quelqu'un qui a fait du théâtre, elle joue bien mal la comédie. Ou peut-être trop bien, finalement. Pour elle, tout se résume à ceci: il était clair depuis le début que nous étions beaucoup trop différents. Elle, elle s'énerve, fait feu de tous bois. Moi, je reste calme, trop silencieux parfois. Il était donc exclus qu'il se passe quelque chose entre nous, cela depuis notre première rencontre. Je lui dis que pourtant, en général, les petits roquets hargneux s'entendent bien avec les St-Bernard. Et que l'intérêt ne vient pas de la similitude, au contraire. Mais pas dans son monde, elle n'en démord pas.

Elle me dit qu'il n'y a rien de plus important que l'amitié, même pas l'amour. Parce que l'amitié dure plus longtemps, bla bla... Je lui réponds que l'amitié, c'est beaucoup plus que regarder dans Facebook la date de naissance de quelqu'un pour lui souhaiter son anniversaire. C'est aussi quelque chose qui s'entretient...

Ainsi, je suis un ami qui compte énormément pour elle. On n'en est pas à la première contradiction. Je lui dis que je suis surpris, étant donnée notre communication plutôt peu suivie, sauf peut-être ces dernières semaines, mais bon... Et que l'argument de notre différence basique et inconciliable (autant que subite) est étrange dans ce contexte. Elle prétend qu'elle ne s'attendait pas à cette réaction de ma part, tout était pourtant clair comme de l'eau de source d'Aying. Je lui dis qu'en fait, je ne la connais pas. Elle s'offusque, un peu...

Je ne lui parle pas (encore) de sa collection maladive d'"amis", de personnes si enrichissantes, pour la plupart des médiocres, manipulateurs qui trouvent surtout qu'elle a un beau cul. Je ne lui parle pas de sa superficialité navrante qu'elle érige de plus en plus en art de vivre.

Elle me dit que je suis trop étriqué dans ma façon de voir, trop "noir et blanc". Qu'il y a tant à apprendre l'un de l'autre, l'un sur l'autre, les uns sur les autres... Je lui dis qu'en fait de "noir et blanc", je n'ai pas eu de bonne expérience avec le gris, c'est tout. Mais que c'est bien la première fois que l'on me fait le reproche d'être "trop calme". Le reste, les détails, les nuances? Pardus dans la masse. Médiocre, définitivement médiocre...

Alors, le mariage de Marmotte Boulotte et le week-end à Paris? Le mariage, c'était uniquement pour faire plaisir à Marmotte, rien d'autre, c'était pourtant clair, non? Alors pourquoi autant d'e-mails de synchronisation de garde-robe?

Le week-end à Paris... Elle me dit qu'elle a hésité un moment. Donc contradiction avec la clarté annoncée de notre relation. J'en déduis que son ego avait besoin d'1m90 français à qui s'accrocher pour visiter la Tour Eiffel, puis jetable. C'était presque prévisible, non? Comme cela, elle pourra partager ses photos de Paris avec ses vrais amis.

L'embarquement du vol vers Budapest va commencer, je n'ai plus rien à lui dire. Alors je lui dis que je dois y aller. Elle me souhaite un bon week-end. Je lui souhaite une bonne vie. Clic. J'efface ses numéros et historique de l'iPhone. Voilà...

La fin fut minable, donc...

Du coup, il faut que je passe à autre chose, je ne sais pas encore trop quoi. Je crois que je vais bientôt retourner vers ma vieille meute, à Munich, la queue basse. En espérant qu'ils ne m'en voudront pas trop de les avoir trahis, un peu. Le reste, la vie parisienne et le futur du monde, je n'en sais rien. Fait chier...

mardi 18 mai 2010

Paris perdu

Grande Belette à Paris, un accomplissement en quelque sorte. Quelque chose qui se passe, enfin. Pas tant que ca, sûr. Suffisamment pour passer un bon week-end. Mais se confronter avec son passé, ce n'est pas sans risques. Réchauffer des souvenirs au soleil d'aujourd'hui, ce n'est pas sans risques. Mais il y a des choses que l'on ne peut pas abandonner, des choses que l'on ne peut pas refuser. Des choses que l'on continue à porter.

Je n'ai pas envie que Grande Belette rejoigne la catégorie de Cuculidée Malchanceuse. Il y a certes des différences, mais bon... Grande Belette, c'était un peu un Leitmotiv, un Saint Graal. Une quête, longue et périlleuse. Imprévisible. Je ne me suis pas donné tout ce mal pour laisser tomber facilement.

Mais voilà, elle est loin d'être facile, ah ca non. Incompréhensible parfois, c'est son coté allemand, je suppose. Remarque, moi non plus. Alors bon...

Elle est repartie, bien sûr. Elle n'a rien dit, bien sûr. Elle était difficile, bien sûr. Arrogante, comme toujours. Certaines choses ne changent jamais. Paris ne m'a pas autant aidé que je l'aurais espéré. Mais mon plus grand ennemi demeure moi-même.

La Blonde repartie, Paris m'ennuie, Paris m'exaspère. Paris est moche et vide. J'aurais pas dû. J'aurais dû.

Là, je dois bien avouer que je ne sais plus trop. Suricate jubile, Carcajou n'en pense pas moins et Renard me dit de persévérer. Même Marmotte Boulotte, en robe de mariée alors, me dit de ne pas laisser tomber, même si ce n'est pas facile, pas simple. C'est Marmotte Boulotte qui m'avait dit de me méfier, il y a un an et demi. Mais elle, elle est mariée, maintenant.

Et puis il y a des photos. Plein de photos. Encore des photos. Son sourire et ses yeux, une cinquantaine de fois. C'est trop. Et pas assez...

Mais dans le RER qui me ramenait de CDG, il n'y avait plus que ca:

dimanche 16 mai 2010

Trop de bruit

Elle est repartie, comme elle est venue, en coup de vent, énervée, les cheveux au vent. Magnifiquement arrogante, entêtée peut-être incomprise, insolemment égoïste, insupportable et belle. Il ne reste que le vide et le néant, quelques traces, des paquets vides de cigarettes allemandes dans ma poubelle, des photos. Une étreinte fugace à CDG, peut-être feinte. Et puis plus rien...

Je hais Paris.

mardi 11 mai 2010

Souvenirs du week-end

Samedi en Bavière au bord d'un lac. Cérémonie. Le mariage de Marmotte Boulotte, resplendissante. A mon bras, Grande Belette, magnifique. Un peu, pas longtemps, compliqué.

La nuit en Bavière, retour vers Munich. Elle dort dans le siège passager, alors je conduis doucement, je passe les vitesses discrètement. Il me faut bien10 minutes pour trouver une place de parking, mais ce n'est pas grave.

Dimanche à Munich. Pique-nique, mais trop crevé/mal au crâne. Elle est là, mais absente, aussi.

Dimanche soir à Munich. Nuage de cendres, pas de départ. Carcajou m'héberge. On rigole, un peu. Pas joyeux, le Coyote.

Lundi après-midi à Paris. En descendant de l'avion, le gris et la pluie m'assaillent. Et la crasse que traverse le RER B, tout en la transportant. Je hais Paris.

mercredi 5 mai 2010

Sèche-linge

Le soir à la laverie, lieu de croisements. Elles s'esclaffent devant le sèche-linge. Ils s'affairent devant les lave-linge. Ca fait du bruit, c'est anodin. Les machines ne sont pas particulièrement bruyantes, les humains si.
Dehors la nuit tombe lentement, discrètement sur les facades du XIVème. Une heure plus tard, le sac est à nouveau plein, le chemin du retour.
Plus très longtemps avant le week-end et J-7...

jeudi 29 avril 2010

Canicule

Chaud sur le canal St-Martin. L'absence de climatisation en état de marche ne facilite pas les choses. Ce soir, le ciel s'assombrit. Il faut que ca pète. Mais voilà, non: ca ne pète pas. Pas une goutte. Frustrant. Et puis à Denfert, plus de vélib'. La frustration, encore.

Aux Galeries, je trouve enfin ma taille de chemises. Il était temps, je commençais à désespérer. D'ailleurs je ne connaissais même pas cette marque. En tout cas, bonne coupe.

Dans le métro, je m'ennuie. Le RER, inutile d'en parler, sauf si on aime les compressions.

Au téléphone, un candidat fournisseur m'insupporte. Je suis très désagréable. Il ne rappellera pas. Pas moi, en tout cas.

Chez House, encore une ponction lombaire. Les patients passent, toujours les mêmes méthodes, le même décorum. House commencerait-il à me saouler? Ce ne serait pas bon signe.

Demain soir, je pars voir Petit Coyote. C'est déjà ca...

mercredi 28 avril 2010

Missions et autres...

Les dernières missions étaient prévisibles, l'une complétant de pompes les abdos convenus et la suivante me prescrivant une visite chez le coiffeur déjà effectuée.
La dernière météo était prévisible, je rentre tous les soirs en vélib'. Par contre l'absence de climatisation au bureau devient lassante.
Le reste du prévisible n'existe pas. Les morceaux du puzzle se rassemblent, lentement, par contre toujours pas d'image globale. L'incertitude, les doubles sens, l'inattendu, l'inespéré. Fatigue, attente, abnégation.
Besoin d'être rassuré? Non, un coyote, ca n'a pas peur.


lundi 26 avril 2010

Encore une journée...

Il y a des jours comme ca où je me sens saisi d'une rage misanthrope irrépressible, où tout m'ennuie et un rien m'énerve. Des jours où il se confirme ainsi, gratuitement et sans effort, que je ne suis pas guéri, non. De nos jours où en France l'on s'inquiète des attaques inopinées de psychotiques métropolitains (poussé sous un RER ou poignardé par un quelconque qui entend des voix), je ne suis pas préoccupant, non, puisque je suis sans aucun doute névrosé. Obsessionnel? Peut-être.

Par exemple: ce type dans le métro qui feuillette son Blackberry d'un air emprunté, je n'arrive pas à me l'expliquer. Le style manager, mais une incapacité sans doute congénitale à combiner les couleurs. De son pantalon gris trop court sortent des chaussettes noires à peine recouvertes par ses chaussures brunes. Au-dessus, une veste brun-vert foncée sur une chemise bleue à rayures et une cravate rouge. Un trench brun clair. Je ne comprends pas. OK, je préfère le noir, mais quand même...

Pourquoi il m'énerve? Non, pas pour les raisons ci-dessus purement anecdotiques. Juste parce que je me fais chier dans le métro et que j'attends impatiemment Montparnasse-Bienvenüe.

Le vigile à l'entrée du C&A qui verrouille les portes à 19h45 alors que le magasin ferme à 20h. Et se contente de faire des gestes évasifs. Il m'énerve.

Pourquoi il m'énerve? Par facilité. En fait j'ai envie de lui faire bouffer ses pancartes "-30%", pas à lui, mais à la vendeuse incompétente du rayon chemises des Galeries Lafayette. Aux deux vendeuses, d'ailleurs. Qu'est-ce que c'est que ce pays où l'on ne trouve pas ma taille de chemises? Depuis ce week-end, j'ai l'impression que les français sont petits, gros avec des pieds ridiculement étriqués. Et Josiane vendeuse de me dire que non, elle n'a pas, avec un petit sourire fat de crétine qui dit bien qu'elle n'en a rien à foutre. Les vendeuses ne sont plus ce qu'elles étaient. Autant les allemandes me saoulaient par leur insistance collante, autant les françaises sont catastrophiquement désintéressées. On a l'impression de les déranger et après, elles vont manifester que le commerce périclite.

Et puis non, je ne cherche pas d'excuses, aujourd'hui, je hais le monde et si je n'étais pas crevé, je passerais ma soirée à tuer des monstres au fusil à pompe. Même pas envie. Alors je me repasse un Dr. House. Plusieurs, même. Lui, il ne m'énerve pas. Il m'apaise.

Au passage: je sais bien pourquoi tout m'énerve. Parce que J-16...

dimanche 25 avril 2010

Grand Coyote à Vélib'

C'est fait. J'ai posé mon passe Navigo sur une borne, quelques manipulations et me voilà parti comme le vent sur quelque chose qui est au vélo ce que les voitures sans permis sont à l'automobile, tout du moins du point de vue du design. Mais les voies sur berge le dimanche en valaient bien la peine: Paris ist wunderbar.

Vendeuse de chaussures

Hier, pour des raisons qui me sont propres, je cherchais à faire l'acquisition de nouvelles chaussures. Des vraies chaussures, pas des sandales à l'allemande ni des trucs approximatifs à base plastique, non, quelque chose d'élégant. Ce n'est pas parce que j'habite à Paris que je dois me laisser aller, non mais...

J'ai l'avantage de me trouver non loin d'un quartier commerçant, où l'on trouve un magasin de chaussures à peu près tous les 50 mètres. Sachant qu'un sur deux se consacre exclusivement à la gente féminine, on arrive quand même à une bonne moyenne. Donc j'observe, je scrute, j'interroge. Non, pas là. Suivant. Non, pas là non plus. Et puis là, tiens, il y a peut-être quelque chose de prometteur. Je rentre donc dans un magasin d'une enseigne connue (il y en avait même à Munich). Me voyant observateur, arrive, à une vitesse étonnante pour sa masse corporelle, une vendeuse d'environ deux fois ma largeur et un peu péremptoire:
- "Je peux vous aider Monsieur?"
- "Oui, vous auriez celles-ci en 45?"
Elle regarde la pile et arrive à la même conclusion que moi (qui justifiait ma question): aucune boîte au-dessus du 44.
- "Non mais ce n'est pas grave, elles taillent très grand."
Petite pause et elle poursuit en extirpant la boîte de 44 avec une vivacité étonnante pour une telle densité volumique:
- "D'ailleurs elles taillent tellement grand que ce 44, c'est presque du 45"
- "Dans ce cas pourquoi les marquer en 44?", fis-je, ingénu...
Elle ne dit rien, sort la chaussure droite du paquet et me demande si j'ai besoin d'un chausse-pied. Considérant la chaussure gisant maintenant sur le sol, je lui confirme:
- "Je le crains, en effet..."
Elle ne dit rien, silence bougon. Elle me donne un chausse-pied aux couleurs de l'enseigne et se détourne.

Il était évident que cela devait arriver: trop petit. Je le lui fais remarquer, elle fait mine de chercher quelque chose près de la caisse, bougonne encore. Elle s'éloigne: je laisse donc les choses en l'état et quitte le magasin alors qu'elle semble très occupée avec une cliente.

Du coup, 50m plus loin, je tombe sur un magasin de chaussures italiennes. Je rentre, je m'enquiers, je demande directement du 45 pour un modèle choisi. La vendeuse revient en s'excusant qu'elle n'a plus que du 44, mais me propose de l'essayer "car les vraies chaussures italiennes sont toujours un peu plus grandes que la taille standard". Elle ne s'est pas trompée: j'achète. Moins cher d'ailleurs que les autres et esthétiquement nettement plus abouti. C'est fou, non?

vendredi 23 avril 2010

Mission n°4

Un vendredi anodin sous le soleil pas anodin de Paris. Pas de grève de RER, les avions qui volent, le trafic un peu léger (vacances de Pâques), on en prendrait presque le Vélib'. Mais non aujourd'hui je ne pouvais pas parce que j'avais un costume. Pourquoi donc? Parce que j'ai des choses à faire qui nécessitent un certain style et que nos contemporains étant si portés sur la forme, on en arrive à ces extrémités. Extrémités après tout fort agréables et qui m'ont permis également de renforcer mon positionnement interne. Même pas besoin de cravate...

Je vais tailler une bavette avec mon client, lui prend un tartare. Le bistrot parisien est sympathique, celui-ci en tout cas. La discussion avec mon client vire lentement à l'évocation de souvenirs de temps germaniques révolus. De peu, mais révolus. Les mêmes noms, les mêmes opinions. L'immuable, quoi...

Aujourd'hui, je retire le feuillet quotidien. La mission suivante. "Travaille tes abdos tous les matins". Comment faire travailler quelque chose qui n'existe pas?! Est-ce bien raisonnable. Je crains la dérive. Mais bon, ca ne peut pas faire de mal... Allez: J-19.

jeudi 22 avril 2010

Mission n°3

Là, mes chères collègues ne m'ont pas ménagé: "fini la bière!". Ce n'est pas en Bavière que l'on m'aurait assigné un tel objectif...

mercredi 21 avril 2010

Mission n°2

Aujourd'hui la mission n°1 fut étendue par ces quelques mots "... et dans la rue aussi!". Mais ce soir, boulevard Hausmann, cela fut bien difficile...

mardi 20 avril 2010

Mission n°1

Mes collègues sont formidables et ayant appris de mes pérégrinations, m'ont élaboré un plan d'action simple et bien échelonné. Tous les jours de ce modeste carnet Rhodia je retire une feuille, un compte à rebours calligraphié. Jusqu'à présent juste des nombres, aujourd'hui ma première mission: "arrête de regarder les filles dans le métro". Qui m'a dénoncé? Ce ne sera pas facile, je viens juste de terminer mon dernier livre ce matin. Mais je m'y tiendrai. Juste pour voir, plus que 22 jours...

lundi 19 avril 2010

Encore en roue libre

Un week-end en roue libre, un lundi aussi, une semaine mal partie. Un peu flottant, comme un adolescent. Ce n'est pas très sérieux. Tout ca parce qu'Elle m'a appelé... Je suis fou, je devrais me distancier un peu, mais il y a déjà 830 km qui s'en chargent pour moi. Suricate va encore râler, mais bon... on ne se refait pas. Toujours la même histoire.

dimanche 18 avril 2010

Paris, c'est pas si mal

Non, je ne suis pas bloqué par de lointaines flatulences volcaniques. Non, je ne suis pas résigné. Non, je ne suis pas en quête de sens. Il fait beau: je sors. Voilà, pas plus difficile que ca. Et comme j'habite à Paris, je serais bête de ne pas en profiter avant... avant quoi, d'ailleurs?

Ils sont fous, alignés dans la ruelle, tous tournés dans la même direction (mais s'aiment-ils?), presque identiques, même allure, mêmes sacs à dos, mêmes lunettes de soleil. Ils font la queue, sans grand discernement. Je ne me joins pas à eux. C'est vrai, je l'admets, l'île St-Louis, c'est au cœur de Paris, que dis-je: au cœur du monde?! Alors qu'est-ce qu'une légère inflation très locale au regard du souvenir futur de cette glace certes d'un prix prohibitif mais néanmoins délectable (tout du moins je le suppose). Je résume: 2€ la boule, 3€50 les deux. On serait fou de ne pas se laisser tenter, non? Les rieurs et les radins repartirons non rafraîchis, bien fait pour eux... Bien fait pour moi, alors. Désolé mais moi, j'ai vécu 8 ans à 100m d'un glacier italien délectable et très abordable. Donc je relativise (pas comme ceux qui habitent à moins de 5000km d'un glacier islandais, mais je m'égare...).

Il y a la Seine et les vélib', comme tous les dimanches. Je rentre à pied. Au cimetière Montparnasse, je trouve la tombe de Serge. Je ne dérange pas, ne fais pas de photo, je continue, j'ai encore un bout de chemin. Et voilà, les ampoules et les coups de soleil. Tu l'as bien cherché, Grand Coyote, courir dans le désert en plein midi, ca use les coussinets. Et ca donne soif. 15km, 80 photos. Mission accomplie.

jeudi 15 avril 2010

Pas terrible

Ce soir, je me trouvai soudain confronté à de la Parisienne. De la comme on se la représente, toujours jeune, pimpante, stylée et terriblement superficielle. Elle était parfaite dans ce rôle, maquillée pour un entretien d'embauche, arrogante, pas trop mais suffisamment et terriblement superficielle.

Elle prend un coca zéro, en boit la moitié, se rend compte que c'est mauvais, essaye de le refiler à la ronde, se résigne, le termine, ne rote pas, toujours pimpante et terriblement superficielle. Elle me parle de son entretien et des questions difficiles, je suis gentil je lui pose des questions, je m'intéresse, essentiellement par désœuvrement. En fait c'est triste, mais je ne lui dis rien. Qui suis-je, désabusé, triste et sans aucun avantage?

Elle explique je ne sais quoi, le groupe décide qu'il est temps de lever l'ancre. Je me lève et là elle me dit, presque affolée: "mais putain t'es vachement grand?!". Je m'excuse de ne pas l'avoir signifié plus clairement auparavant: "c'est sans doute parce que j'étais assis". En attendant de payer, elle m'explique que son patron la harcelait sexuellement (je me retiens de lui dire "mais je ne comprends pas pourquoi?!" sur un ton mi-scandalisé, mi-moqueur) et que donc elle pourrait quitter son boulot actuel sans problèmes.

Dehors, soudain, elle me dit que je suis bourré et se détourne. En fait non et le coca zéro n'a aucun effet rédhibitoire inconnu sur moi, mais elle, elle en tient une sacrée couche, terriblement superficielle. Allons, je rentre, demain il faut bosser...

dimanche 11 avril 2010

Slightly mad

Oulah, je commence à péter les plombs, moi, à Paris. Pourtant il fait beau et les gens sont presque sympas (les touristes ou les parisiens?). Par exemple, ma nouvelle coiffeuse est nettement mieux que les industriels pseudo-capillaires productivistes que j'avais vus la fois précédente. En plus, elle est jolie. Par exemple, je n'ai pas souffert de la grève de la SNCF. Je n'ai pas pris le RER, tout simplement. Je suis même allé la nuit en semaine dans des endroits pour jeunes. Mais là, non, trop jeunes ou moi trop vieux ou trop déphasé ou en plein conflit culturel et frontalier.

Ils étaient amassés par groupes compacts en un endroit trop sombre et trop étroit pour appeler cela vraiment un bar ou une boîte ou quelque chose de ce genre. Des escaliers raides et larges d'une personne, sans plus. De la parisienne gloussante. Une salle arrière enfumée (même si personne ne fumait) où un groupe anonyme produisait des sons incertains à la guitare électrique. Et les gloussements précédents de se faire élogieux. Pour rien, pour du bruit miné d'alcool onéreux.

Et puis et puis... non, c'est le printemps. Mais je suis fatigué. Besoin d'un break, moi... J'ai marché 15km à travers Paris ce dimanche. Pour voir. Les voies sur berge le dimanche, vides. La suprématie dominicale du vélib'. Les vendeurs à la sauvette avec leurs fausses Cartier cachées sous les tours Eiffel de tailles diverses. Les touristes, partout, toujours. Pas de métro, pas aujourd'hui. Demain, je retournerai dans les tunnels.

L'Allemande ne dit rien. Bien sûr. Il fallait s'y attendre. Communication minimale et étrange. En fait, je me rends compte que je ne l'ai jamais vraiment comprise, mais que comme cela conservait une aura de mystère en plus du fossé culturel, en définitive quelque chose comme de la fascination demeure. Incapable d'en dire plus. Comme la météo. Mostly cloudy. Slightly mad.

mercredi 31 mars 2010

Pause de Pâques

Voilà, demain soir je me prends un week-end prolongé pour aller chasser les œufs de dinosaure en chocolat à Budapest avec Petit Coyote. Cela faisait bien longtemps, d'ailleurs. Une pause donc, pas d'émissions pendant ce temps et un retour la semaine prochaine pour de nouvelles aventures navrantes et/ou palpitantes, enfin, la routine, quoi...

dimanche 28 mars 2010

Gestionnaire

J'ai passé mon week-end je ne sais où, entre deux mondes. Topologiquement clair, mais pour le reste, bof... J'en ai profité pour parfaire ma culture allemande, il était temps... Avec des choses pas recommandables, diront certains. Renard crispant n'aime pas Rammstein, apparemment. Mais c'est ca ou rester dans le noir à programmer des robots, hein, Carcajou?

Bref, au lieu de devenir fou, je me reclus, je médite, je réfléchis à ne pas penser. Concentré, hein, bien concentré. Ma énième velléité d'installation d'un NAS se heurte une fois de plus à la réalité immobilière. A quoi bon un serveur dans le salon s'il suffit d'étendre le bras? Bref, là aussi, rien de bien passionnant.

Et puis j'ai réfléchi aux résultats du workshop et donc je lui ai écrit. Des choses claires, plutôt. Elle a mis du temps à répondre et puis voilà, elle a répondu, mais un peu à côté, toujours avec le sourire. L'absence de jours de congés et le prix des transports internationaux. Le "je voudrais bien mais..." poli et fashion. Apparemment, je n'ai pas encore fini.

Donc on continue comme avant, pas plus bancal, pas moins équilibré. On gère, on fuit...

dimanche 21 mars 2010

Souvenirs du printemps 2009

Voilà, il y a tout juste un an et alors que Cuculidée malchanceuse vivait ses derniers jours chez moi (mais ca, on ne le savait pas encore), j'écrivais ce qui suit à un endroit secret, à l'abri des intempéries. Un an plus tard et 900 km plus à l'ouest, je déterre les vieux trésors, mais non, ce ne sont que des souvenirs plus ou moins tristes d'une belle perte de temps. Ou pas?


Les développements actuels sont fascinants. Par leur variété, leur imprévisibilité, cet élément subtil de surprise qu'ils contiennent parfois et aussi ce parfum capiteux d'inéluctable.


L'inéluctable, c'est que tu t'en ailles. Aujourd'hui, cela fait une semaine que je t'ai expliqué la situation. Tu m'as semblé comprendre, mais encore une fois incapable de te décider. Sous le couvert plausible ou non de ne pas me faire de la peine (j'ai bien compris?), tu repousses l'échéance. Peut-être que tu as besoin de moi mais que tu ne veux pas le dire. Ce serait ridicule, puisque tu passes beaucoup de temps à donner à d'autres personnes cette impression que tu as besoin d'eux. J'ai compris ca récemment, cela n'enlève rien cependant à l'objectivité. Tous ces gens que tu te sens presque obligée d'impliquer dans tes problèmes, en particulier tes ex, bien que le terme soit si flottant et imprécis chez toi, de ce fait justement. Donner à ces gens l'impression qu'ils gèrent une partie de ta vie, même si ce n'est rien.


Pourquoi laisser tes cartons à travers Munich. Pourquoi chez F.? Pourquoi ce retour chez C.? Lui, la prochaine fois que je le vois, il n'a pas intérêt à se mettre en travers de mon chemin. Mais il n'y aura pas de prochaine fois. C'est peut-être mieux ainsi. J'ai déjà développé le thème dans un message précédent, que dire de plus? Te rappeler que tu es arrivée chez moi à cause d'un petit crétin égoïste, dans quel état... Moi, la bonne poire, l'ancien amoureux transi, je ne trouve rien de mieux à faire que de replonger dans Elle. Parce qu'au fond je suis un gentil, que les gens ne me sont pas égaux et que je crois pouvoir prétendre que je les comprends, parfois. Parce que cela me permet de ne pas penser à ma misère à moi? C'est un autre sujet. J'ai fait le bon samaritain, mais pour Elle, ce n'est pas suffisant. Il lui faut quoi? Le visage rassurant de la médiocrité poussé en style de vie, cette marginalité qui lui manque, Elle, petite bourgeoise au prénom composé, rejoue la belle et le clochard, la jeune fille de bonne famille et le garçon du ruisseau. Je le vois comme ca parce que je pousse à la caricature, certes, je joue avec joie de la férocité des mots, j'exagère, c'est mon style, ma manière, ma damnation, enfin, l'une d'entre elles (les damnations sont toujours féminines, chez moi).


Le petit crétin te propose d'utiliser sa cave. Ben voyons. C'est vrai: il l'offre de bon cœur. Et en plus de cela, l'argument définitif qui devrait faire pencher les balances de toutes les personnes sensées du monde (pas les réfractaires misanthropes comme moi): il ne l'utilise de toute manière pas. Ou comment je me rends compte que tu me refais le coup de l'aéroport de Stuttgart et moi je ne marche pas: je cours. Tu me faisais pitié ce matin alors que nous attendions à l'entrée de la station de métro chez toi. Pas parce que tu étais stressée ou choquée par le rendez-vous avec l'expert et ton propriétaire que nous venions d'avoir eu, non, mais parce que tu scrutais l'horizon avec détresse et insistance et que tu temporisais (deux cigarettes à se geler plus aller en chercher de nouvelles), dans l'espoir que ta buse navrante se profile, comme la dernière fois « par hasard ». C'était tellement gros que je n'ai rien dit.


Peut-être que je devrais te remercier pour tout ceci. J'ai appris beaucoup sur toi, ces derniers mois, peut-être même trop. J'ai par la même occasion et dans un soucis d'égalité superflu appris beaucoup sur moi-même, mais est-ce bien important? Je t'ai vue magnifique et fière, insupportable, déprimée, les phases de la vie de tous les jours, ton emportement salarié, ta détresse locataire. Belle, comme toujours et encore. Mais j'ai aussi vu ton attachement irraisonné et déraisonnable à des personnes qui n'en valent même pas le millième de la peine. Je t'ai vu sur les mails ou autres myspace de tes exs et tous ces marginaux ou drogués que tu tires dans ton microcosme, parce qu'ils sont « cools ». Tu me dis que je devrais faire preuve d'esprit d'ouverture, toi, tu pousses le mélange des genres à son paroxysme. Je ne te demande pas de changer. Ce n'est pas mon rôle et je t'accepte comme ca. Mais je vois que cela ne va nulle part. Certains m'ont dit « Elle n'est pas claire dans sa tête ». Je ne mettrai pas de jolis mots là-dessus, en fait cela me fait même chier d'en parler. Mais voilà, de nous tous qui ne tournons pas rond, chacun à sa manière, je crois que je vois ce qui ne va pas chez toi.


Combattre des moulins, c'est fatiguant. Combattre des moulins, c'est vain. Je n'ai même pas entamé l'attaque, déjà je sens la fatigue. Un signe, une alarme, qui me dit: « laisse tomber, ou tu y laisseras encore une fois plus que nécessaire ». Et cette femme que j'admire en cachette perd sa superbe, belle mais décevante. Je sais ce que je veux. Pose-toi la question: « Tout ce que j'ai fait pour toi, le ferais-tu pour moi? ». Et c'est bien là le problème. Je ne peux pas vivre avec quelqu'un sur qui je ne peux pas compter, qui ne m'apporte qu'au compte-gouttes des surprises agréables, néanmoins rares donc inattendues. Alors je laisse tomber, alors que je n'en ai pas envie? Ou je suis mon instinct, comme je te l'ai dit: plus rien entre nous, le néant, l'oubli.


Je n'ai pas besoin de toi en ce sens, je n'ai pas besoin de ton « aide ». Ce que je veux, c'est simplement ton amour. Et ca, ca ne se commande pas, ca ne se raisonne pas. Alors s'il n'est pas là, autant voir les choses froidement. Tu ne laisseras pas de morceaux de toi chez moi, je n'en ai pas besoin et je n'ai pas besoin que tu puisses venir les chercher plus tard. Radical, inamical? Non, il faut juste que je pense à moi. Et qu'il te soit clair que je ne suis pas l'un d'eux. Je ne juge plus en mieux ou en mal, je dis juste que ce sont des mondes trop différents pour qu'on les mélange. Et que toi, tu es trop séduisante pour que je te laisse encore t'approcher. Point.


Alors si tu pars, prends tes cartons jusqu'au dernier et ce matelas bourré dans ma cave. Si tu pars, efface ton odeur de la salle de bain, enlève ta marque, emplis les espaces que je t'avais réservés d'objets aléatoires, juste pour que je n'en remarque pas plus le vide. Si tu pars, fais ton destin, mais laisse-moi tranquille. Je n'ai pas à souffrir par ta faute, c'est pourtant ce qui se passe. Si tu pars, remets les choses à leur place, recouvre-les de la poussière d'avant et oublie-moi. Si tu pars, s'il te plaît sans te retourner, sans effusions ni remerciements, elles étaient si rares et eux si déplacés. Tu me disais, au grand canal: « mais on ne peut pas acheter les gens! ». Comme si par patience, écoute, conseil, comme si par mon aide et de petites attentions futiles, comme si simplement en faisant ce qu'une personne normale ferait, comme si par pure humanité et mon cœur qui n'est pas si froid, j'essayais de « t'acheter ». De calcul de ma part, dans toute cette histoire, il n'y en avait pas. Juste l'espoir que peut-être enfin « tu me verrais » (autrement). Je suis même resté particulièrement distant, parce que je sentais que tu le voulais, que tu ne l'envisageais pas autrement. Je n'aurais pas dû? C'est moi qui en tire et subis les conséquences: je ne regrette rien. Mais voilà, maintenant, cela prend fin, c'était inévitable.


Alors je te ressors ma vieille chanson, celle que j'ai toujours ressorti quand il s'agissait de toi (mais ca, tu ne le savais pas).


I don’t want excuses
I don’t want your smiles
I don’t want to feel like we’re apart a thousand miles
I don’t want your attitude
I don’t want your things
But I don’t want a phone that never rings
I want your love and I want it now
I want your love and I want it now

I don’t want your history
I don’t want that stuff
I want you to shut your mouth
That would be enough
I don’t care if you’ve been here before
You don’t understand
Tonight I feel above the law, I’m coming into land
I want your love and I want it now
I want your love and I want it now

My heart is that much harder now
That’s what I thought before today
My heart is that much harder now
I thought that it would stay that way, before today
Before today
But I don’t want a phone that never rings
I want your love and I want it now
I want your love and I want it now
I want your love


Des centaines de lignes, publiques ou cachées, ta trace dedans, directe et indirecte. Et la voix de Tracey qui me rappelle ma destinée. Au dernier moment, je te livrerai la clé de tous ces textes perdus sur un serveur lointain, par perfectionnisme, peut-être, par horreur du vide, peut-être, pour espérer tourner une page. Tu verras avec horreur que je suis passé par tous les registres, sans mesure car non censuré par la perspective d'un public. Et maintenant, la dernière lectrice, ce sera toi, comme il se doit. Si j'espère quelque chose en faisant ca? L'espoir n'est jamais mort, il s'endort juste un peu. Mais là, je n'attends plus rien, je veux juste laisser une image complète. Et puis, plus tard, j'en ferai vraiment un livre et un film, mais quelque chose de bien.


Pour ce soir, je n'ai plus rien à dire. Trop de regrets de choses que j'aurais pu faire, que j'aurais dû faire, que je ne listerai plus ici. Tout à l'heure au téléphone, petite égoïste arrogante, tu me dis que certes tu devrais t'occuper de ton déménagement (de chez moi) mais que tu vas plutôt t'occuper de ton appartement, c'est plus important. Cela clôt bien ce chapitre.


Un an plus tard, bien sûr, elle n'a jamais osé lire ces textes que je lui avais confiés. Comme prévu...