mercredi 26 janvier 2011

Les cormorans

Je me retrouve, parfois, dans des coins de Paris insoupçonnés, jamais seul, non, mais inattendu. Toute la vie de ces quartiers que j'avais négligés en arrivant, il y a longtemps maintenant. Tous ces théâtres, musées, galeries, bars, parcs cachés. Mais jamais seul, jamais perdu. Je suis, je précède. Paris, enfin. Et Elle, surtout.

Du coup, j'ai un peu perdu le fil de choses secondaires. Comme ce blog, par exemple. Ce n'est pas trop grave, en fait...

Le temps est étrange, inconstant. Une Caipi à une terrasse un soir de janvier. Même pas froid, même pas mauvaise. Et Elle est là, à côté, le Mojito n'est pas à la hauteur, mais bon: on partage...

Sur le canal, deux cormorans. Egarés, mais heureux, semble-t-il. Ils pêchent de conserve. Ce matin, je ne les ai plus vus. Ah si, ils ont survolé le pont vers l'estuaire, loin, là-bas. Ce matin, je ne venais pas de chez moi: ma vie à 50%.

Ce n'est pas plus mal.

lundi 10 janvier 2011

J'aime pas les lundis

Non, je n'aime pas les lundis. Ce lundi comme tous les autres, ce lundi comme tous les débuts de semaine, toutes les rentrées, tous les recommencements. Le lundi car c'est la Némésis du week-end. Surtout le week-end à Paris, paisible et presque infini... jusqu'au dimanche soir, froid et laconique dans sa régularité, son insistance d'interruption incongrue.

Lundi à Paris, en général: pas terrible. Je me retrouve à ce bureau, à remuer ces dossiers sans âme, répondre à des questions, décider, parfois, de destinées secondaires, celles de produits, celles de projets, rien de bien fascinant. Accompagner une entreprise, essuyer les crises de cyclothymie du chef, ballottage permanent, juste? injuste? Simplement saoulant, simplement déplacé. Indigne.

Tu passes du temps à essayer de faire les choses bien, pas seulement pour toi, mais aussi pour ceux avec qui tu travailles. Une famille salariée. Tu défends les intérêts communs, enfin... ce que tu crois être bien. En fait, pas grand chose, des tours de sable balayées par le vent, du rien industriel, des promesses de richesse vaine. La définition du Bien, bancale et déplacée dans ce contexte. Mais tu ne peux pas faire ce que t'on te dit de faire, simplement, non... Toujours à faire le malin. Mais sinon c'est simplement trop vain.

Et puis, comme tous les lundis depuis peu... Elle te manque. Et cela ne simplifie guère les choses... Ce n'est pas raisonnable, mais la raison, elle t'a suffisamment plombé...

lundi 3 janvier 2011

Le 3

Le 3, on retourne au travail après un week-end à Paris.
Le 3, on souhaite une bonne année à la pelle aux collègues de bureau, après le seul "Bonne année" qui compte, celui de minuit pile.
Le 3, on retourne manger le midi en groupe au resto attenant alors qu'on était il y a peu en tête-à-tête dans une brasserie renommée.
Le 3, il faut se lever tôt, ce que l'on n'a de toute évidence pas fait ces derniers jours.
Le 3, on retrouve toutes ces connaissances salariées et le soir, il manque une personne.
Le 3, comme tous les lundis, les aiguillages des trains souterrains en rapprochent certains, en séparent d'autres.
Le 3, on se dit que si 2011 sera comme la fin de 2010, on ne se plaindra pas, promis.
Le 3, on a la tête ailleurs et même si l'on est content de revoir des visages connus, non, ce n'est pas ca...
Le 3 au soir, on se dit qu'on la reverra le 4 ou le 5, alors bon...