lundi 19 mai 2008

Les sushis du vendredi

Vendredi, c'était le début du week-end. Certes. Mais c'était aussi l'occasion d'organiser, dans l'antre du Grand Coyote, une petit sôterie pour fêter, comme ça, un an de quasi inactivité dans un bureau blanc au 6ème. Il y avait presque tout le monde, d'ailleurs (même Belette Stylée, pourtant très demandée).

Alors pour résumer, Renard Crispant a organisé un Workshop Sushis. Et personne n'a été blessé ni n'a souffert d'intoxication alimentaire rétrospective (c'est dire). Pourtant, laisser un hachoir entre les mains de certaine personne aurait pu plus mal tourner... La soirée s'acheva sans blessures graves. Le succès fut tellement total qu'une deuxième tournée (de sushis) s'avéra nécessaire.

Après quelques antipasti intermédiaires, Belette Stylée nous fit cuire de la viande au wok avec les légumes idoines tandis que Suricate Myope, au même ustensile, nous servit des crevettes. Et puis Carcajou Philosophe nous fit des tartes aux pommes. On en a eu de la chance, quand même. Sinon, on a bu, enfin, surtout le Bouledogue Breton (malencontreux inventeur du cocktail Whisky-Wasabi). Et on a discuté de choses fascinantes. Par exemple, la théorie appliquée de la salutation américaine. La routine, quoi.

mardi 13 mai 2008

Bande FM

Week-end de pentecôte (ou équivalent, je sais plus comment ça s'appelle en français). Alors je prends la route, celle de Munich à Budapest, dans une magnifique Peugeot 207 de location. Cette fois-ci, je ne dirai pas trop de mal d'Europcar, promis. La preuve: pour une fois, ils m'ont donné exactement la voiture que j'avais commandée. La même que Belette Stylée, mais ça, c'est une autre histoire.

La route de Budapest, c'est simple, en partant de Munich, c'est toujours tout droit, vers l'est. Autoroute, autoroute, autoroute. München - Salzburg - Linz - Wien - Györ - Budapest. Une vignette d'autoroute autrichienne, une vignette d'autoroute hongroise. Facile. Et puis 130 tout le temps. Ce qui m'amuse le plus, sur cette route, c'est la frontière. Les frontières? Oui, d'accord, il y en a deux, mais la frontière austro-germanique est anecdotique. Entre l'Autriche et la Hongrie, non. Il faut s'arrêter pour acheter la vignette (virtuelle depuis le début de cette année, c-à-d qu'ils notent le numéro de plaque d'immatriculation et vous donnent un reçu en échange d'une obole conséquente). Le tout sur une aire en bordure d'autoroute dépareillée et crasseuse du fait de tout ce traffic. C'est beau, c'est cosmopolite. Et on peut faire pipi à peu de frais (juste 100 Forints). Oui, d'accord, il y a une autre méthode qui ne coûte rien, mais on n'est pas des sauvages. Surtout à l'étranger.

Alors sur le chemin, on voit des montagnes, plein de montagnes. Genre alpines, quoi. Avec de la neige en haut, c'est ça. Et on écoute la radio. En Bavière et en Autriche, c'est plutôt du genre Heidi descend de la montagne à cheval, main dans la main, youpi youpi. Ou alors autour de Vienne la radio pour réfractaire branché alternatif (que l'on reçoit aussi à Munich, lorsque le vent est propice). Et puis on passe la frontière et l'on se retrouve dans un boum-boum joyeux hongrois. On croirait qu'ils viennent de découvrir l'eurodance et ils s'amusent comme des petits fous. Les connaisseurs apprécieront (cf ranking sur google). Des radios bien pour jeunes, donc. Ou alors pour moins jeunes, aussi. Recyclage. Le mieux, ce sont les chansons hongroises. Sans rire, une création fleurissante, ça fait plaisir.

Après, le cocktail classique. Les bacs à sable, les maisons-qu'on-grimpe-dedans, les balançoires, les trucs-sur-ressorts, les petites autos. Ou le pouvoir immense d'un bulldozer miniature. Le bon week-end, quoi.

Et le retour, le même chemin, contre le soleil. 40km après Budapest, je double une Lada rouge pétante (mais qui se traîne quand même un peu). Un peu plus loin, à la pompe à essence, elle s'arrête à côté de moi. Magnifiquement entretenu (cf modèle identique ou presque). Le conducteur descend, avec un semblant de style dans son jogging assorti et un chiffon à la main, pour essuyer quelques malencontreux insectes à la destinée brisée par son bolide. Respect.

mardi 6 mai 2008

Pause de midi

Tiens, encore un magasin Vodafone. Le précédent était à moins de 200m dans la même rue. Ici aussi, ils ont un stand et font semblant de distribuer des téléphones portables gratuits. Toujours en équipe en deux. La dernière fois, c'était dans la station de métro. Elle m'aborde avec cette phrase tentatrice (ou tout du moins jugée comme telle par les cerveaux du merchandising): "Puis-je vous offrir un téléphone portable?". Bah non. "Désolé, j'en ai déjà deux". Dépitée, elle se replie vers son stand, laissant ainsi libre le chemin des quais.

Les magasins Vodafone, c'est comme les pharmacies, ici. En gros, un tous les 200m, rouge pétant avec un monsieur dedans au sourire Odol-Med-3 (non, pas Tonigencyl) et quelques pauvres faux téléphones portables étalés là pour faire joli. L'explosion toute récente de cette catégorie de commerces me semble inexplicable. En tout cas, ça doit bien faire un mois qu'ils essayent de les refiler, ces téléphones gratuits. J'en prendrait peut-être un, un jour, pour rigoler. Ou alors non.

J'achète un truc à manger. En ces temps de désertion managériale, le bureau est vide et le restaurant attenant, au "business lunch" autrefois apprécié, n'a plus son attrait d'antan. Trop gras. Les tortellini baignant dans le beurre fondu, une fois de trop pour moi. Le truc à manger s'avère être très simple, basique, à base de pain pas trop sec. Et puis voilà. En faisant la queue devant la caisse, je laisse passer une jeune fille qui attendait déjà depuis plus longtemps et elle me gratifie d'un sourire qui éclaire les alentours, encore, alors qu'elle est déjà repartie. Bon. Comme je n'ai pas la monnaie et elle non plus, la caissière me fait une ristourne de 2 cents. Voilà. Je reprends la route vers le bureau, non sans frôler à cette occasion encore deux magasins Vodafone.

Et je retrouve mon ordinateur avec une satisfaction toute décalée. Je me rappelle l'article que j'avais lu hier: "un clavier d'ordinateur peut être plus sale que des toilettes". Choc. Toutes ces bactéries. Déjà que je ne prenais plus de cacahuètes dans des bols partagés en soirée (en moyenne 7 types d'urines différentes)... Argh. Je sens tous ces germes qui petit à petit m'envahissent. Non! Je lutterai. Je ne suis pas fou. Ce sont eux qui ont commencé. Ils sont tous après moi. Ah mais non, tiens, maintenant que j'y pense. Comme je suis le seul à utiliser cet ordinateur et que je me lave les mains régulièrement...

Bref, une demi-journée déjà fascinante.

lundi 5 mai 2008

Le joli mois de mai

C'est vrai: le temps passe, on ne s'en rend même pas compte. La preuve, vendredi dernier, il y avait encore des giboulées de mars sur Munich. Je ne m'en serais pas rendu compte si je n'avais été, fidèlement, au bureau, pour y faire ce que j'y ai à faire, c'est-à-dire penser à l'avenir et avoir des visions à concrétiser, d'abord sous forme de powerpoint, ensuite sous forme d'autres choses, plus opérationnelles, mais pas trop. Et en ce bureau vide de (presque) toute présence hiérarchique (j'emploie le mot "hiérarchique" juste pour leur faire plaisir, personne n'y croit plus trop), où l'on aurait presque entendu chuinter la bise, je n'avais d'autre ressort, entre deux slides, que d'écouter le doux clapotis de gouttes intermittentes sur le dehors citadin.

Plus loin, la hyène rieuse (plus trop rieuse, ces temps-ci, d'ailleurs) s'adonne avec abnégation à l'étiquetage maniaque de ses outils de travail: classeurs et autres dossiers, patiemment enluminés de petits rectangles blancs imprimés au titre qui passe le mieux à leur fonction. On n'entend presque plus que la trotteuse de ma pendule corporate, sur le mur en face. Elle aussi, pleine d'abnégation et d'une constance qui l'honore. Je profite de mon périple vers le bureau de belette stylée, pélerinage quotidien vers un récent haut lieu du vide, pour causer un peu avec la hyène. Et puis on joue au foot dans l'entrée, avec un ballon qui traîne là.

Après quelques passes, compliquées par la présence irrégulière de murs, nous retournons bravement vaquer à nos occupations salariées, laissant le sphéroïde gisant au lieu du crime. Et alors qu'inspiré, mon regard se lève de mon fidèle ordinateur portable, j'aperçois notre secrétaire, pardon, assistante d'équipe, qui, furibarde, s'empare de l'objet susnommé, cause sans doute de trop de bruit et de fureur dans la tiédeur ouatée de ce jour de pont (qu'elle ne prit point). Alors non seulement on est tous seuls, mais en plus on nous pique notre ballon. Une expédition punitive, efficacement secondée par suricate myope, nous remit en possession de l'objet qui depuis trône sous l'infatigable trotteuse susnommée. Jusqu'au jour où...

Bref, vendredi, on a plutôt été efficaces, je dirais.