jeudi 29 avril 2010

Canicule

Chaud sur le canal St-Martin. L'absence de climatisation en état de marche ne facilite pas les choses. Ce soir, le ciel s'assombrit. Il faut que ca pète. Mais voilà, non: ca ne pète pas. Pas une goutte. Frustrant. Et puis à Denfert, plus de vélib'. La frustration, encore.

Aux Galeries, je trouve enfin ma taille de chemises. Il était temps, je commençais à désespérer. D'ailleurs je ne connaissais même pas cette marque. En tout cas, bonne coupe.

Dans le métro, je m'ennuie. Le RER, inutile d'en parler, sauf si on aime les compressions.

Au téléphone, un candidat fournisseur m'insupporte. Je suis très désagréable. Il ne rappellera pas. Pas moi, en tout cas.

Chez House, encore une ponction lombaire. Les patients passent, toujours les mêmes méthodes, le même décorum. House commencerait-il à me saouler? Ce ne serait pas bon signe.

Demain soir, je pars voir Petit Coyote. C'est déjà ca...

mercredi 28 avril 2010

Missions et autres...

Les dernières missions étaient prévisibles, l'une complétant de pompes les abdos convenus et la suivante me prescrivant une visite chez le coiffeur déjà effectuée.
La dernière météo était prévisible, je rentre tous les soirs en vélib'. Par contre l'absence de climatisation au bureau devient lassante.
Le reste du prévisible n'existe pas. Les morceaux du puzzle se rassemblent, lentement, par contre toujours pas d'image globale. L'incertitude, les doubles sens, l'inattendu, l'inespéré. Fatigue, attente, abnégation.
Besoin d'être rassuré? Non, un coyote, ca n'a pas peur.


lundi 26 avril 2010

Encore une journée...

Il y a des jours comme ca où je me sens saisi d'une rage misanthrope irrépressible, où tout m'ennuie et un rien m'énerve. Des jours où il se confirme ainsi, gratuitement et sans effort, que je ne suis pas guéri, non. De nos jours où en France l'on s'inquiète des attaques inopinées de psychotiques métropolitains (poussé sous un RER ou poignardé par un quelconque qui entend des voix), je ne suis pas préoccupant, non, puisque je suis sans aucun doute névrosé. Obsessionnel? Peut-être.

Par exemple: ce type dans le métro qui feuillette son Blackberry d'un air emprunté, je n'arrive pas à me l'expliquer. Le style manager, mais une incapacité sans doute congénitale à combiner les couleurs. De son pantalon gris trop court sortent des chaussettes noires à peine recouvertes par ses chaussures brunes. Au-dessus, une veste brun-vert foncée sur une chemise bleue à rayures et une cravate rouge. Un trench brun clair. Je ne comprends pas. OK, je préfère le noir, mais quand même...

Pourquoi il m'énerve? Non, pas pour les raisons ci-dessus purement anecdotiques. Juste parce que je me fais chier dans le métro et que j'attends impatiemment Montparnasse-Bienvenüe.

Le vigile à l'entrée du C&A qui verrouille les portes à 19h45 alors que le magasin ferme à 20h. Et se contente de faire des gestes évasifs. Il m'énerve.

Pourquoi il m'énerve? Par facilité. En fait j'ai envie de lui faire bouffer ses pancartes "-30%", pas à lui, mais à la vendeuse incompétente du rayon chemises des Galeries Lafayette. Aux deux vendeuses, d'ailleurs. Qu'est-ce que c'est que ce pays où l'on ne trouve pas ma taille de chemises? Depuis ce week-end, j'ai l'impression que les français sont petits, gros avec des pieds ridiculement étriqués. Et Josiane vendeuse de me dire que non, elle n'a pas, avec un petit sourire fat de crétine qui dit bien qu'elle n'en a rien à foutre. Les vendeuses ne sont plus ce qu'elles étaient. Autant les allemandes me saoulaient par leur insistance collante, autant les françaises sont catastrophiquement désintéressées. On a l'impression de les déranger et après, elles vont manifester que le commerce périclite.

Et puis non, je ne cherche pas d'excuses, aujourd'hui, je hais le monde et si je n'étais pas crevé, je passerais ma soirée à tuer des monstres au fusil à pompe. Même pas envie. Alors je me repasse un Dr. House. Plusieurs, même. Lui, il ne m'énerve pas. Il m'apaise.

Au passage: je sais bien pourquoi tout m'énerve. Parce que J-16...

dimanche 25 avril 2010

Grand Coyote à Vélib'

C'est fait. J'ai posé mon passe Navigo sur une borne, quelques manipulations et me voilà parti comme le vent sur quelque chose qui est au vélo ce que les voitures sans permis sont à l'automobile, tout du moins du point de vue du design. Mais les voies sur berge le dimanche en valaient bien la peine: Paris ist wunderbar.

Vendeuse de chaussures

Hier, pour des raisons qui me sont propres, je cherchais à faire l'acquisition de nouvelles chaussures. Des vraies chaussures, pas des sandales à l'allemande ni des trucs approximatifs à base plastique, non, quelque chose d'élégant. Ce n'est pas parce que j'habite à Paris que je dois me laisser aller, non mais...

J'ai l'avantage de me trouver non loin d'un quartier commerçant, où l'on trouve un magasin de chaussures à peu près tous les 50 mètres. Sachant qu'un sur deux se consacre exclusivement à la gente féminine, on arrive quand même à une bonne moyenne. Donc j'observe, je scrute, j'interroge. Non, pas là. Suivant. Non, pas là non plus. Et puis là, tiens, il y a peut-être quelque chose de prometteur. Je rentre donc dans un magasin d'une enseigne connue (il y en avait même à Munich). Me voyant observateur, arrive, à une vitesse étonnante pour sa masse corporelle, une vendeuse d'environ deux fois ma largeur et un peu péremptoire:
- "Je peux vous aider Monsieur?"
- "Oui, vous auriez celles-ci en 45?"
Elle regarde la pile et arrive à la même conclusion que moi (qui justifiait ma question): aucune boîte au-dessus du 44.
- "Non mais ce n'est pas grave, elles taillent très grand."
Petite pause et elle poursuit en extirpant la boîte de 44 avec une vivacité étonnante pour une telle densité volumique:
- "D'ailleurs elles taillent tellement grand que ce 44, c'est presque du 45"
- "Dans ce cas pourquoi les marquer en 44?", fis-je, ingénu...
Elle ne dit rien, sort la chaussure droite du paquet et me demande si j'ai besoin d'un chausse-pied. Considérant la chaussure gisant maintenant sur le sol, je lui confirme:
- "Je le crains, en effet..."
Elle ne dit rien, silence bougon. Elle me donne un chausse-pied aux couleurs de l'enseigne et se détourne.

Il était évident que cela devait arriver: trop petit. Je le lui fais remarquer, elle fait mine de chercher quelque chose près de la caisse, bougonne encore. Elle s'éloigne: je laisse donc les choses en l'état et quitte le magasin alors qu'elle semble très occupée avec une cliente.

Du coup, 50m plus loin, je tombe sur un magasin de chaussures italiennes. Je rentre, je m'enquiers, je demande directement du 45 pour un modèle choisi. La vendeuse revient en s'excusant qu'elle n'a plus que du 44, mais me propose de l'essayer "car les vraies chaussures italiennes sont toujours un peu plus grandes que la taille standard". Elle ne s'est pas trompée: j'achète. Moins cher d'ailleurs que les autres et esthétiquement nettement plus abouti. C'est fou, non?

vendredi 23 avril 2010

Mission n°4

Un vendredi anodin sous le soleil pas anodin de Paris. Pas de grève de RER, les avions qui volent, le trafic un peu léger (vacances de Pâques), on en prendrait presque le Vélib'. Mais non aujourd'hui je ne pouvais pas parce que j'avais un costume. Pourquoi donc? Parce que j'ai des choses à faire qui nécessitent un certain style et que nos contemporains étant si portés sur la forme, on en arrive à ces extrémités. Extrémités après tout fort agréables et qui m'ont permis également de renforcer mon positionnement interne. Même pas besoin de cravate...

Je vais tailler une bavette avec mon client, lui prend un tartare. Le bistrot parisien est sympathique, celui-ci en tout cas. La discussion avec mon client vire lentement à l'évocation de souvenirs de temps germaniques révolus. De peu, mais révolus. Les mêmes noms, les mêmes opinions. L'immuable, quoi...

Aujourd'hui, je retire le feuillet quotidien. La mission suivante. "Travaille tes abdos tous les matins". Comment faire travailler quelque chose qui n'existe pas?! Est-ce bien raisonnable. Je crains la dérive. Mais bon, ca ne peut pas faire de mal... Allez: J-19.

jeudi 22 avril 2010

Mission n°3

Là, mes chères collègues ne m'ont pas ménagé: "fini la bière!". Ce n'est pas en Bavière que l'on m'aurait assigné un tel objectif...

mercredi 21 avril 2010

Mission n°2

Aujourd'hui la mission n°1 fut étendue par ces quelques mots "... et dans la rue aussi!". Mais ce soir, boulevard Hausmann, cela fut bien difficile...

mardi 20 avril 2010

Mission n°1

Mes collègues sont formidables et ayant appris de mes pérégrinations, m'ont élaboré un plan d'action simple et bien échelonné. Tous les jours de ce modeste carnet Rhodia je retire une feuille, un compte à rebours calligraphié. Jusqu'à présent juste des nombres, aujourd'hui ma première mission: "arrête de regarder les filles dans le métro". Qui m'a dénoncé? Ce ne sera pas facile, je viens juste de terminer mon dernier livre ce matin. Mais je m'y tiendrai. Juste pour voir, plus que 22 jours...

lundi 19 avril 2010

Encore en roue libre

Un week-end en roue libre, un lundi aussi, une semaine mal partie. Un peu flottant, comme un adolescent. Ce n'est pas très sérieux. Tout ca parce qu'Elle m'a appelé... Je suis fou, je devrais me distancier un peu, mais il y a déjà 830 km qui s'en chargent pour moi. Suricate va encore râler, mais bon... on ne se refait pas. Toujours la même histoire.

dimanche 18 avril 2010

Paris, c'est pas si mal

Non, je ne suis pas bloqué par de lointaines flatulences volcaniques. Non, je ne suis pas résigné. Non, je ne suis pas en quête de sens. Il fait beau: je sors. Voilà, pas plus difficile que ca. Et comme j'habite à Paris, je serais bête de ne pas en profiter avant... avant quoi, d'ailleurs?

Ils sont fous, alignés dans la ruelle, tous tournés dans la même direction (mais s'aiment-ils?), presque identiques, même allure, mêmes sacs à dos, mêmes lunettes de soleil. Ils font la queue, sans grand discernement. Je ne me joins pas à eux. C'est vrai, je l'admets, l'île St-Louis, c'est au cœur de Paris, que dis-je: au cœur du monde?! Alors qu'est-ce qu'une légère inflation très locale au regard du souvenir futur de cette glace certes d'un prix prohibitif mais néanmoins délectable (tout du moins je le suppose). Je résume: 2€ la boule, 3€50 les deux. On serait fou de ne pas se laisser tenter, non? Les rieurs et les radins repartirons non rafraîchis, bien fait pour eux... Bien fait pour moi, alors. Désolé mais moi, j'ai vécu 8 ans à 100m d'un glacier italien délectable et très abordable. Donc je relativise (pas comme ceux qui habitent à moins de 5000km d'un glacier islandais, mais je m'égare...).

Il y a la Seine et les vélib', comme tous les dimanches. Je rentre à pied. Au cimetière Montparnasse, je trouve la tombe de Serge. Je ne dérange pas, ne fais pas de photo, je continue, j'ai encore un bout de chemin. Et voilà, les ampoules et les coups de soleil. Tu l'as bien cherché, Grand Coyote, courir dans le désert en plein midi, ca use les coussinets. Et ca donne soif. 15km, 80 photos. Mission accomplie.

jeudi 15 avril 2010

Pas terrible

Ce soir, je me trouvai soudain confronté à de la Parisienne. De la comme on se la représente, toujours jeune, pimpante, stylée et terriblement superficielle. Elle était parfaite dans ce rôle, maquillée pour un entretien d'embauche, arrogante, pas trop mais suffisamment et terriblement superficielle.

Elle prend un coca zéro, en boit la moitié, se rend compte que c'est mauvais, essaye de le refiler à la ronde, se résigne, le termine, ne rote pas, toujours pimpante et terriblement superficielle. Elle me parle de son entretien et des questions difficiles, je suis gentil je lui pose des questions, je m'intéresse, essentiellement par désœuvrement. En fait c'est triste, mais je ne lui dis rien. Qui suis-je, désabusé, triste et sans aucun avantage?

Elle explique je ne sais quoi, le groupe décide qu'il est temps de lever l'ancre. Je me lève et là elle me dit, presque affolée: "mais putain t'es vachement grand?!". Je m'excuse de ne pas l'avoir signifié plus clairement auparavant: "c'est sans doute parce que j'étais assis". En attendant de payer, elle m'explique que son patron la harcelait sexuellement (je me retiens de lui dire "mais je ne comprends pas pourquoi?!" sur un ton mi-scandalisé, mi-moqueur) et que donc elle pourrait quitter son boulot actuel sans problèmes.

Dehors, soudain, elle me dit que je suis bourré et se détourne. En fait non et le coca zéro n'a aucun effet rédhibitoire inconnu sur moi, mais elle, elle en tient une sacrée couche, terriblement superficielle. Allons, je rentre, demain il faut bosser...

dimanche 11 avril 2010

Slightly mad

Oulah, je commence à péter les plombs, moi, à Paris. Pourtant il fait beau et les gens sont presque sympas (les touristes ou les parisiens?). Par exemple, ma nouvelle coiffeuse est nettement mieux que les industriels pseudo-capillaires productivistes que j'avais vus la fois précédente. En plus, elle est jolie. Par exemple, je n'ai pas souffert de la grève de la SNCF. Je n'ai pas pris le RER, tout simplement. Je suis même allé la nuit en semaine dans des endroits pour jeunes. Mais là, non, trop jeunes ou moi trop vieux ou trop déphasé ou en plein conflit culturel et frontalier.

Ils étaient amassés par groupes compacts en un endroit trop sombre et trop étroit pour appeler cela vraiment un bar ou une boîte ou quelque chose de ce genre. Des escaliers raides et larges d'une personne, sans plus. De la parisienne gloussante. Une salle arrière enfumée (même si personne ne fumait) où un groupe anonyme produisait des sons incertains à la guitare électrique. Et les gloussements précédents de se faire élogieux. Pour rien, pour du bruit miné d'alcool onéreux.

Et puis et puis... non, c'est le printemps. Mais je suis fatigué. Besoin d'un break, moi... J'ai marché 15km à travers Paris ce dimanche. Pour voir. Les voies sur berge le dimanche, vides. La suprématie dominicale du vélib'. Les vendeurs à la sauvette avec leurs fausses Cartier cachées sous les tours Eiffel de tailles diverses. Les touristes, partout, toujours. Pas de métro, pas aujourd'hui. Demain, je retournerai dans les tunnels.

L'Allemande ne dit rien. Bien sûr. Il fallait s'y attendre. Communication minimale et étrange. En fait, je me rends compte que je ne l'ai jamais vraiment comprise, mais que comme cela conservait une aura de mystère en plus du fossé culturel, en définitive quelque chose comme de la fascination demeure. Incapable d'en dire plus. Comme la météo. Mostly cloudy. Slightly mad.