dimanche 25 avril 2010

Vendeuse de chaussures

Hier, pour des raisons qui me sont propres, je cherchais à faire l'acquisition de nouvelles chaussures. Des vraies chaussures, pas des sandales à l'allemande ni des trucs approximatifs à base plastique, non, quelque chose d'élégant. Ce n'est pas parce que j'habite à Paris que je dois me laisser aller, non mais...

J'ai l'avantage de me trouver non loin d'un quartier commerçant, où l'on trouve un magasin de chaussures à peu près tous les 50 mètres. Sachant qu'un sur deux se consacre exclusivement à la gente féminine, on arrive quand même à une bonne moyenne. Donc j'observe, je scrute, j'interroge. Non, pas là. Suivant. Non, pas là non plus. Et puis là, tiens, il y a peut-être quelque chose de prometteur. Je rentre donc dans un magasin d'une enseigne connue (il y en avait même à Munich). Me voyant observateur, arrive, à une vitesse étonnante pour sa masse corporelle, une vendeuse d'environ deux fois ma largeur et un peu péremptoire:
- "Je peux vous aider Monsieur?"
- "Oui, vous auriez celles-ci en 45?"
Elle regarde la pile et arrive à la même conclusion que moi (qui justifiait ma question): aucune boîte au-dessus du 44.
- "Non mais ce n'est pas grave, elles taillent très grand."
Petite pause et elle poursuit en extirpant la boîte de 44 avec une vivacité étonnante pour une telle densité volumique:
- "D'ailleurs elles taillent tellement grand que ce 44, c'est presque du 45"
- "Dans ce cas pourquoi les marquer en 44?", fis-je, ingénu...
Elle ne dit rien, sort la chaussure droite du paquet et me demande si j'ai besoin d'un chausse-pied. Considérant la chaussure gisant maintenant sur le sol, je lui confirme:
- "Je le crains, en effet..."
Elle ne dit rien, silence bougon. Elle me donne un chausse-pied aux couleurs de l'enseigne et se détourne.

Il était évident que cela devait arriver: trop petit. Je le lui fais remarquer, elle fait mine de chercher quelque chose près de la caisse, bougonne encore. Elle s'éloigne: je laisse donc les choses en l'état et quitte le magasin alors qu'elle semble très occupée avec une cliente.

Du coup, 50m plus loin, je tombe sur un magasin de chaussures italiennes. Je rentre, je m'enquiers, je demande directement du 45 pour un modèle choisi. La vendeuse revient en s'excusant qu'elle n'a plus que du 44, mais me propose de l'essayer "car les vraies chaussures italiennes sont toujours un peu plus grandes que la taille standard". Elle ne s'est pas trompée: j'achète. Moins cher d'ailleurs que les autres et esthétiquement nettement plus abouti. C'est fou, non?

1 commentaire:

Antoine a dit…

Et la vendeuse? Esthétiquement plus aboutie?