lundi 24 mai 2010

Grande Belette (ou la fin d'une histoire allemande)

Au cinéma, il y a toujours un peu d'apparat, de théâtral, d'extra-ordinaire. Dans la vraie vie, non. Les pages se tournent n'importe quand, n'importe comment, sans préalable ni construction, juste parce qu'il n'y a plus assez de lignes.

Épilogue un peu minable au téléphone à CDG, sous forme de dialogue de sourds après quelques derniers e-mails sans âme. Bien sûr, rien ne me sera épargné: pour une fois, elle aurait pu me rappeler, mais non... elle préfère m'envoyer un SMS pour me demander de rappeler: son engagement habituel... Bien entendu, elle se demande pourquoi je peux bien appeler. C'est pourtant bien elle qui avait clôt une conversation épistolaire précédente par un "on devrait plutôt se téléphoner".

Pour quelqu'un qui a fait du théâtre, elle joue bien mal la comédie. Ou peut-être trop bien, finalement. Pour elle, tout se résume à ceci: il était clair depuis le début que nous étions beaucoup trop différents. Elle, elle s'énerve, fait feu de tous bois. Moi, je reste calme, trop silencieux parfois. Il était donc exclus qu'il se passe quelque chose entre nous, cela depuis notre première rencontre. Je lui dis que pourtant, en général, les petits roquets hargneux s'entendent bien avec les St-Bernard. Et que l'intérêt ne vient pas de la similitude, au contraire. Mais pas dans son monde, elle n'en démord pas.

Elle me dit qu'il n'y a rien de plus important que l'amitié, même pas l'amour. Parce que l'amitié dure plus longtemps, bla bla... Je lui réponds que l'amitié, c'est beaucoup plus que regarder dans Facebook la date de naissance de quelqu'un pour lui souhaiter son anniversaire. C'est aussi quelque chose qui s'entretient...

Ainsi, je suis un ami qui compte énormément pour elle. On n'en est pas à la première contradiction. Je lui dis que je suis surpris, étant donnée notre communication plutôt peu suivie, sauf peut-être ces dernières semaines, mais bon... Et que l'argument de notre différence basique et inconciliable (autant que subite) est étrange dans ce contexte. Elle prétend qu'elle ne s'attendait pas à cette réaction de ma part, tout était pourtant clair comme de l'eau de source d'Aying. Je lui dis qu'en fait, je ne la connais pas. Elle s'offusque, un peu...

Je ne lui parle pas (encore) de sa collection maladive d'"amis", de personnes si enrichissantes, pour la plupart des médiocres, manipulateurs qui trouvent surtout qu'elle a un beau cul. Je ne lui parle pas de sa superficialité navrante qu'elle érige de plus en plus en art de vivre.

Elle me dit que je suis trop étriqué dans ma façon de voir, trop "noir et blanc". Qu'il y a tant à apprendre l'un de l'autre, l'un sur l'autre, les uns sur les autres... Je lui dis qu'en fait de "noir et blanc", je n'ai pas eu de bonne expérience avec le gris, c'est tout. Mais que c'est bien la première fois que l'on me fait le reproche d'être "trop calme". Le reste, les détails, les nuances? Pardus dans la masse. Médiocre, définitivement médiocre...

Alors, le mariage de Marmotte Boulotte et le week-end à Paris? Le mariage, c'était uniquement pour faire plaisir à Marmotte, rien d'autre, c'était pourtant clair, non? Alors pourquoi autant d'e-mails de synchronisation de garde-robe?

Le week-end à Paris... Elle me dit qu'elle a hésité un moment. Donc contradiction avec la clarté annoncée de notre relation. J'en déduis que son ego avait besoin d'1m90 français à qui s'accrocher pour visiter la Tour Eiffel, puis jetable. C'était presque prévisible, non? Comme cela, elle pourra partager ses photos de Paris avec ses vrais amis.

L'embarquement du vol vers Budapest va commencer, je n'ai plus rien à lui dire. Alors je lui dis que je dois y aller. Elle me souhaite un bon week-end. Je lui souhaite une bonne vie. Clic. J'efface ses numéros et historique de l'iPhone. Voilà...

La fin fut minable, donc...

Du coup, il faut que je passe à autre chose, je ne sais pas encore trop quoi. Je crois que je vais bientôt retourner vers ma vieille meute, à Munich, la queue basse. En espérant qu'ils ne m'en voudront pas trop de les avoir trahis, un peu. Le reste, la vie parisienne et le futur du monde, je n'en sais rien. Fait chier...

2 commentaires:

Antoine a dit…

Allez, t'en fais pas, tu n'es ni le premier, ni le dernier à perdre l'esprit (son âme?) pour une nana.

Unknown a dit…

et surtout : t as de nouveau un iphone ??
;o)