mercredi 11 mars 2009

Du renoncement temporaire et autres choses moins graves

La ville résonne de sons incongrus. Un mugissement lointain, en sourdine. Un train, sans doute, encore un. L'arrêt de tram au pied du pont, le carrefour bien réglé que l'on ne peut pas traverser en moins de deux fois. Des camions, des camions et le tram. Trois stations plus loin: le bureau. Scène matinale, scène quotidienne, scène habituelle. Voilà.

Le renoncement, je connais. Pour faire moins désespéré, on ajoute l'adjectif "temporaire". Cela laisse entendre que c'est plus accepté que subi et que l'on a bien l'intention que cela s'arrange dans le futur. Un bel exemple de renoncement "temporaire": faute de mieux (i.e. motivation, possibilité...) continuer à aller travailler bien bravement dans une entreprise ennuyeuse, entouré maintenant majoritairement de gens inconnus ou quelconques, sans trop de perspectives, à la recherche de pas grand chose non plus, automatique et léger. Mais le renoncement peut aussi se rencontrer dans beaucoup d'autres domaines de la vie quotidienne, que ce soit la médecine, la restauration ou même (j'ose à peine le dire) les relations humaines. Là, c'est moins drôle, alors j'arrête.

Ce matin, j'ai passé deux heures à attendre le contrôle du chauffage. Le même gars que l'année dernière est arrivé, plus tôt que prévu et il s'est consacré au brûleur et au ballon d'eau chaude avec une implication personnelle presque admirable. Ça a duré une petite heure et puis il est reparti, après m'avoir fait signer un papier et m'avoir assuré que tout allait bien. Il pourrait être médecin, en fait, lui. Aussi efficace que le prescripteur de tisanes standard (ils aiment bien les remèdes à base de plantes ici ou alors je ne suis jamais vraiment suffisamment malade).

C'est la saison des giboulées. C'est comme tout, d'un seul coup, ça devient froid, il neige et puis ça s'estompe, plus rien. Ça s'en va, ça revient, c'est comme une chanson populaire. Je suis fatigué, moi.

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