mercredi 4 mars 2009

Les trains qui passent

Pour un temps, plus de son ni d'image pour ces messages. Plus de multimédia, juste du texte pur, à peine formaté. Pour appuyer le propos, se conforter dans la crise et puis aussi parce que le temps des jolies images et des chansons tristes s'estompe dans le brouillard de 2009, inattendu et de plus en plus épais. On dégraisse, quoi.

Je pourrais dire que tout va bien, en surface, bien superficiel pour m'accorder à la politique actuelle. Je pourrais dire que tout est pour le mieux, ennemi du bien, fuyant le quotidien parfois morbide d'un monde qui se désagrège. Je pourrais dire que je m'en fous et que je baisse la tête, mais serait-ce bien raisonnable? Non. Je passe des heures à essayer de comprendre des choses, sans la moindre certitude que cela ne me soit d'une quelconque utilité sur aucun front. Gratuitement, peut-être même parfois par désœuvrement. Ça doit vouloir dire que je n'y crois pas, que je doute et ça non plus ce n'est pas vrai, j'y crois, je m'accroche. Il y a juste trop de flottement, en ce moment. Je fatigue. La fin de l'hiver est dure pour les coyotes.

De l'autre côté du bâtiment, on voit les voies de chemin de fer et les train qui passent. Des rouges, des blancs et même, bonheur suprême, un TGV fugitif, lundi matin. Je dois être con de m'extasier devant un TGV qui passe, mais c'est aussi ce qui reste, j'en ai marre des trains rouges et des ICE. Marre des bus bleus, des voitures grises et des cailloux sur les trottoirs, reliquats de neiges passées. Et je dis ça, mais je me trompe: bien sûr, je ne peux pas tout rejeter sur mon environnement, sur cette ville, sur ses passants. Moi qui suis si bien placé pour le dire, mais on n'en est pas à une contradiction près. Le doute revient, le doute s'installe. Encore une fois. Un jour dépressif, le prochain euphorique. Ad libitum.

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