De ces quelques semaines en Sarkozie Atlantique, je ne sais trop que retenir. Comme c'est la pause, que tout le monde est en vacances, même le gouvernement, on en profite pour emplir les écrans de bilans et autres analyses rétrospectives, en attendant les JO après le Tour. Moi, ca me laisse froid.
L'été, c'est la saison des catastrophes. Les orages, les montées brusques des eaux, les chutes alpines, les accidents de plaisance et les autoroutes engorgées. On est bien servi, cette année, avec quelques accidents bien glauques et autres meurtres bien sordides. Et puis les résultats de la croissance (ou plutôt de son absence), les hausses prévisionnelles, les hausses correctives, l'inflation, les cotisations, les participations, la rentrée parlementaire, le prix de l'essence et du kilo d'abricots.
Heureusement, Ouest France (le quotidien le plus vendu d'ici) nous rassure dans les pages locales avec des nouvelles empruntes d'une désuétude toute vernaculaire et bien confortable. Concours de pétanque, de lancer de bouses, cinéma de plein air dans un champ, puces, foires, tout est bien, fleure bon le rosé, ah! la Vie et cette ruralitude qui nous échappa si longtemps, citadins ingrats.
Pour me remonter, je regarde, d'un internet sporadique, les nouvelles de là d'où je viens. C'est-à-dire le courrier d'entreprise qui m'atteint toujours, même s'il est automatiquement répondu d'une missive polie et anglophone informant de mon absence prolongée. Et là, vendredi soir, alors que la nuit tombait sur la Bavière insouciante, une nouvelle ébranlait ma boîte aux lettres et sans doute les coeurs de ceux qui sont restés là-bas. Pangolin transparent, bien que vespéral à l'occasion, nous informe: deux personnes, que dis-je, deux piliers nous quittent. Girafe raide s'est choisi un nouveau destin, un nouvel abreuvoir, loin de notre entreprise nourricière. C'est triste, cette personnification de la droiture qui part. Et puis le berger allemand s'est fait virer. Ah non, il est peut-être parti de son plein gré. Bof, qu'est-ce que ca change? Il était quelconque et disputait son insignifiance à la platitude des ses réflexions (pour autant que l'on puisse les décrire ainsi). Du coup, on va avoir plein de place au bureau. Mais je suis méchant. Oui.
Sur cette méchanceté justement et dans un paysage audiovisuel presque aussi sinistré que celui d'où je viens, je me délectai facilement de quelques épisodes de Dr. House. Il est possible que j'aie raté ma vocation. Cet homme admirable, bien que fictif, m'inspire. Si.
Sinon je n'ai rien à dire. Que j'écoute un Best of de Stevie Nicks. Que je travaille à vaincre la peur de l'eau du Petit Coyote (qui est très brave). Que je mange trop, à défaut de boire suffisamment. Que les belettes d'ici me laissent froid et que ca m'inquiète. Que j'ai trouvé une voiture allemande immatriculée en Bavière avec un M devant (localisation indiscutable) juste devant le marché couvert et que je me sens traqué. Que je n'ai plus de coups de soleil. Que je ne suis pas allé chez le coiffeur. Feignasse.
P.S.: au coin de la rue, non loin du marché, je suis tombé sur l'internationale péruvienne. Ils jouaient "Sound of Silence" en playback à la flûte de pan. Les mêmes qu'à Munich, Florence, Venise, Budapest, Paris... Mais ici, quand même...
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