Lundi soir, trou noir. Le matin, je me suis levé très tôt pour prendre le premier vol Lufthansa Budapest - Munich. Je me suis retrouvé, à peine réveillé (quoique si) dans un taxi relativement calme. Le conducteur ne portait pas de ceinture, certes, mais il était plus mesuré que certains de ses collègues que j'avais expérimenté auparavant. Le bolide (monospace Ford) ne l'aurait de toute manière pas supporté. Mais cette atmosphère nocturne où le matin est encore loin d'une bonne heure a son charme. Les rues, les néons, les zones industrielles et la rocade de l'aéroport, empli lui d'une vie irréelle.

Embarquement, décollage, le moment craint de la distribution de la collation. Quelques misérables carrés de mie pressés contre un jambon pâle et un fromage, sans goût, à peine dégelés. Ironiquement (sans doute), l'emballage de ce met quelconque vante la compagnie aérienne et un concept anglais (donc étranger?): flavour. Merci Lufthansa, merci, je n'en demandais pas tant. Ma voisine d'avant est quelques rangées plus loin. Atterrissage, encore trois quarts d'heure de S-Bahn, je lis le Financial Times. Le bureau, pareil à lui-même. Reparti pour un tour.

Le discofox ne me laissa pas un souvenir impérissable. La seule révélation fut le type de musique sur lequel on danse cette chose. Des trucs de jeune, apparemment. La danse en elle-même est énervante. La répartition des masses et sécurisation de l'équilibre me laisse perplexe. On s'y fait. Bof. Je n'écoute plus, je suis déjà parti. Je parle juste à B. Qui parle, elle aussi. Banalités futiles, smalltalk, comme ils disent. Petite blague avec C. L'allemande arrogante prétend me révéler les secrets de la danse. "Tu ne dois pas regarder tes pieds, sinon c'est sûr, tu vas te planter". Je la laisse parler, jusqu'au moment où socialement, je sens qu'une phrase de ma part à son égard serait de bon goût. Je suis poli et constructif. La laisse dans son monde rêveur de pureté qualitative et de jolies choses qui font comme on leur dit, pas contrariantes. Je ne veux pas lui signifier que je ne regarde pas le sol, que je pense à autre chose, en fait. Et que je ne peux pour ceci poser mes yeux sur son insignifance puante de petite bourgeoise fascisante et ordonnée. Je ne la revois pas. Elle et son autre insignifiant s'arrangent pour rester ensembles malgré les rotations, hypnotisés par ces avenirs propres et conformistes de droite qu'ils lisent réciproquement dans leurs yeux.

Maintenant que le dernier discofox est passé, il me faut une nouvelle occupation. D'abord bien inhiber la St-Valentin. J'ai bien réussi jusqu'à présent, je crois, puisque je n'ai même pas remarqué l'agitation marketing autour de cette date. Jeudi, je fêterai avec un bon Bordeaux et ma XboX. C'est misérable, oui. Peut-être non. Je n'ai rien de prévu. M'en fous. Amour, ce soir, je t'honnis.
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