Je ne sais pas si je l'ai déjà évoqué, mais suite à la désaffection successive de deux managers dans notre bureau l'année passée, l'embauche d'un remplaçant était un phénomène prévisible et inéluctable. L'individu commença donc vendredi dernier dans la joie et l'allégresse. Un inconnu il n'était point totalement puisqu'il apparut officiellement déjà dans quelques meetings précédents. Il n'empêche qu'il ne s'est jamais vraiment présenté et qu'aujourd'hui, outrecuidant, saisissant l'excuse du déjeuner, il m'apostrophe par mon prénom...
Nouveau manager, nouvelle éducation, à refaire. Il va nous les briser menu pendant une bonne année, avant de comprendre vraiment de quoi il retourne. En attendant, tout petit dans son costume, le nez au vent, il faut néanmoins supporter ses questions constructives et ses propositions du futur. Car il est vraiment tout petit et tout seul dans son costume. Je ne l'étiquetterais pas d'insignifiant, mais presque. Néanmoins, pangolin transparent nourrit de grandes espérances en cette créature, justifiées officiellement par son parcours universitaire précédent. Comme si aucun des employés de cette entreprise n'avait un parcours universitaire digne de ce nom...
Bref, il me dit que belette stylée lui a dit que je détenais des clés de son acclimatation en tant que responsable de certaine formation stratégique. Beuh. Belette stylée, quand le pangolin est en vacances, elle se la pète complètement. Genre: c'est à moi d'assurer la formation du petit nuisible baveux qui vient d'arriver. Et en plus je devrais être content parce que 1) c'est un signe de confiance 2) c'est une énorme responsabilité, pas donnée à tous. D'où une joie toute intérieure (j'intériorise beaucoup). On verra bien.
Par contre il va falloir lui trouver un totem, au nouveau. Quelque chose comme louveteau putride, ça lui irait bien. Il faudrait aussi intégrer le fait qu'il a indéniablement une tête de vainqueur...
On me reprochera, à juste titre, d'être bête et méchant envers ce nouvel arrivant empli d'un espoir juvénile qui touche à la grâce et moi, le cynique subversif, qui piétine ses plates-bandes avec délectation... J'ai honte. Mais en fait: non.
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