Ce soir, soirée concept: "Poker et Eunuquitude". Les scores furent partagés puisque sur les participants:
un eunuque
moi
un eunuque
un gars en relation stable
un gars marié
un gars en relation stable en attente d'un enfant
un gars en relation passagère
Donc je trouve que la stat se tient et que donc tout va bien. Sauf le tabagisme passif, c'est moins cool, mais bon: tout le monde ne peut pas être aussi sain qu'à Munich.
En attendant, je propose bientôt le retour d'un week-end à thème "Munich et Euniquigkeit". Tiens, pour la St-Valentin, ce serait parfait. Carcajou, tu m'héberges? :)
Comme toutes les fois qu'on s'était promis avec mes chers collègues de se prendre JUSTE une PETITE bière, on s'est retrouvé au même endroit trois heures plus tard avec plein de verres vides devant nous. Même le conducteur de taxi me semblait sympathique, c'est dire... Il ne m'a pas raconté de théories racistes ni déplacées, il ne m'a pas parlé des ses collègues ni ne s'est plaint du gouvernement... Trop propre, trop sage, que dire? Je le titillai avec mes souvenirs de survie en pays fasciste, mais non, rien n'y fit, il demeura inébranlable et fier. Je le quittai au pied de l'escalier de la rue des Artistes, garni d'un pourboire munificent, si ce n'est munichois.
Après, chez moi, le vide, la musique de sauvages et la tisane vespérale pour espérer se réveiller demain matin avec plus de neurones que sans. Je réecoute PROFF et d'autres trucs élégamment mixés par de petits génies anglo-saxons alors que la camomille infuse. Est-ce bien raisonnable? Non. Le jeu sur l'iPhone du collègue me promettait une espérance de vie de 86 ans. Le mieux?
Et puis il y a le vide. Ton absence à toi, son absence à elle, même si elle est différente, tellement polymorphe. Ce soir, Petit Coyote m'a appelé pour me faire part de ses décisions en matière de montage de Lego ainsi que de ses progrès en natation. Je lui ai parlé de vaisseaux spatiaux et de dinosaures parisiens. La semaine prochaine, c'est son anniversaire. Sa mère me l'a juste passé, décemment, sans faire de cirque. C'était bien.
Je me retrouve donc un soir encore avec plus d'alcool dans le sang que prévu et cette nostalgie signe de faiblesse qui pointe. Le temps des regrets, de l'abandon des quêtes et celui qui passe, inexorable. Et il y a encore PROFF, comme par hasard. Pourquoi j'aime toujours et encore cette musique de sauvages, plus de dix ans plus tard? Pourquoi cette nostalgie du Poum Tchac qui me hante, que je transmets même à Petit Coyote, maintenant fan inconditionnel de Interstella 5555 (au grand désespoir de sa mère)? Ne cherche pas d'explications, c'est du même ordre que "pourquoi Cuculidée Malchanceuse si longtemps" et "pourquoi Grande Belette aujourd'hui encore"?
Il y a un an, elle m'envoyait un SMS pour savoir si elle pouvait habiter chez moi le temps que certaines choses se tassent. Et voilà, l'histoire de 2009 commençait. On a bien rigolé, en 2009, quand même. Surtout rétrospectivement, ou quand il a fallu que j'aille faire un tour à Seattle après t'avoir virée poliment, pour me changer les idées. La rançon, sans doute. Et ce classement dans "Celles qui comptèrent", indiscutable, ineffaçable. Sans dec', qu'est-ce qu'on s'est marré, surtout au début de l'été, bien après ma période St-Bernard navrant et perdu, surtout perdant. Période où j'aurais été prêt à chanter des chansons tristes et déclaratives par conviction plus que par esthétisme, où j'y croyais, pourquoi je ne sais pas et puis ton temps passa, par raison, par lassitude, par abandon. Je ne fumerai pas de pétards en ta compagnie ni avec tes amis précieux mais ridicules, plutôt seul que mal accompagné. Le temps des compliments faciles est périmé, la froide réalité m'a rattrapé. Dommage, mais pour qui?
Il y a encore toutes ces conneries que j'ai amassées dans un blog parallèle et verrouillé. Témoin du temps qui passe. Du mien, du tien. L'imprévisible et le prévisible. Je me relis et je ne vois que du creux aveugle, tout du moins jusqu'en mars 2009. Alors cher lecteur il te faudra patienter car apparemment, cette année précédente encore: je fus long à la détente...
Ce soir, je me suis fait inviter au restaurant par mon client allemand. C'est fou, normalement, ce sont toujours les fournisseurs qui doivent inviter les clients... Par exemple: en des années de bons et loyaux services chez certain fabricant de tracteurs bavarois, jamais je ne fus invité par l'Entreprise (avec un grand E). Nan, jamais. Il faut croire que comme fournisseur, je dois être particulièrement insupportable pour qu'ils m'invitent ainsi. Pour m'amadouer. Pourtant depuis la rentrée, je suis bien calme, bien gentil. Intraitable, mais gentil.
Ceci me fait penser: voici venu l'anniversaire de ma tentative de cohabitation avec Cuculidée malchanceuse (ou plutôt un an après l'invasion). Ah ben dis alors, comment qu#est-ce que donc que le temps il passe vite hein... J'avais dit que je publierais des morceaux choisis de cette période alors propice au retour sur soi et la métaphysique zen. De ces temps d'entropie j'ai encore les fragments épars. Mais pas ce soir, non. Trop crevé et trop mangé pour bien en mettre en exergue tout le sel.
Ceci étant dit, je me dis que tant qu'à faire, je vais abandonner la piste "Grande Belette". Raisons simples: elle ne parle que si on lui parle et la plupart du temps, le niveau est affligeant, tout comme ses commentaires creux sur Facebook (mais n'est-ce pas le but de Facebook?). Au moins, elle ne joue pas dans le concert des pleureuses impliquées, forcément militantes, qui nous assomment de messages sur Haïti. Mais sinon, bon, soyons clairs: on n'a rien à se dire. C'est encore moi qui me suis donné du mal récemment, sinon rien. Comme disais je ne sais plus qui: "Les femmes aiment être conquises, faire l'objet d'attentions". Bon là ça va faire un an et en plus, fait non négligeable, j'ai déménagé. Cherchez l'erreur...
Je crois que je vais plutôt m'intéresser aux ressources humaines de mon nouvel employeur... Ah ben non, c'est pas une bonne idée... Bon: Paris, c'est grand...
Le soir, je ne vous le cache pas et vous n'allez pas manquer d'être étonnés: je prends le métro. Si.
Votre surprise maintenant passée, je vous avouerai que je prends l'une des lignes les plus utilisées par la population parisienne, une sorte d'axe N-S reliant trois grandes gares, mais je m'arrêterai là pour ne pas en révéler trop.
Donc à St-Germain-des-Prés (notez bien le nom de la station, je ne l'écrirai pas plus, c'est trop lourd à taper) montèrent trois créatures devant mon nez, car le métro était plein, ce qui arrive souvent le soir et quand il a des problèmes techniques (donc souvent). Ces trois créatures, je les nommerai pour simplifier: Boudin militant, Rombière future et Chevelu approximatif. Boudin militant affiche sur sa circonférence des badges signes de son engagement. Ne craignant pas la contradiction, elle affiche par exemple un badge rose "J'ai envie que tu vives" (cause inconnue) à côté de son paquet de cigarettes (ou la loi appose "fumer tue"). Rombière future ajoute à l'avantage encore frais de sa jeunesse les marques incontestables de son statut comme le petit manteau pincé et le foulard Cartier (ou approchant). Elle tripote nonchalamment et d'une main absente Chevelu approximatif, sans doute la dernière incursion en banlieue populaire de son existence. Chevelu approximatif, lui, fait mine de rien, de s'intéresser à ce que blatère Boudin militant et arbore avec fierté des oripeaux dignes de son qualificatif et d'un surplus de la Bundeswehr, qui plus est pas repassés. Sans doute un bohème, mais sans le moindre éclat dans le regard, éteint depuis longtemps par l'abus de substances illicites ou d'après-shampooing Schwarzkopf.
Les trois s'entretiennent de culture. On n'en attendrait pas moins d'étudiants évidents qui monteraient à la station susdite. Et Rombière future d'expliquer aux autres que "hangover", cela veut dire "grosse cuite". Et que comme "les gens ne parlent pas anglais", on a traduit en français le titre anglais du film homonyme par "Very bad trip". Et les autres de s'extasier. Après, ils parlèrent d'informatique et de l'ordinateur de Boudin militant qui affiche fièrement 2,5 ans au compteur. Celui de Rombière future, 3,5. Et celui de Chevelu approximatif également 2,5 ans. Il explique fièrement aux femelles ébahies qu'il a plein de fichiers dans son "explorer.exe". Et puis ils descendent, comme ils sont venus, sans bonjour ni au revoir (qu'en aurait-on fait?), à la station Raspail. L'intermède est terminé, je peux à nouveau me consacrer aux choses importantes et à la perspective du soir.
Pendant ce temps et comme je m'y applique depuis cette (re)découverte récente, j'écoute "en transe autour du monde" par "au-dessus et au-delà" (je préfère vous le dire comme ça pasque "les gens ne parlent pas anglais"). Un podcast que ma foi je ne peux que conseiller à mes amis, surtout Carcajou philosophe qui aime faire la cuisine en levant les bras. Allez-donc voir, dites que vous venez de ma part :)
Ah, Paris... J'en profite donc pour ne pas oublier de souhaiter une bonne année à:
Suricate Myope - qu'il en profite pour se trouver un nouveau bouleau pour son jardinet
Carcajou Philosophe - qu'il continue son régime pas Bio
Malinou Emplumé - que sa non-relation dure telle quelle
Renard Crispant - qu'il passe à l'Ouest
Dromadaire enjoué - qu'il trouve la voie sans se faire couper la tête
Panda Facétieux - qu'il ne se laisse patenté
Et puis les autres qui n'ont pas de totem mais que j'aime bien, ben bonne année aussi. Qui j'oublie? Non, pas elle. Lui non plus...
Moi, cette année, je continuerai à trop travailler, à courir après Grande Belette et puis sûrement d'autres. Je continuerai à accumuler les Miles d'une frontière à l'autre et à me poser des questions. Je continuerai à écrire ce blog et à écouter de la musique de sauvages...