Tout avait bien commencé. On était même content d'être là, en quelque sorte, pour la dernière apparition publique de Belette stylée, pour les gâteaux fourrés fournis et l'eau ferrugineuse sagement alignée par bouteilles de 10 cm³ tous les mètres, sur l'assemblage de tables circulaire. La constatation liminaire et calculée, que tout est bien et que l'on performe complètement. Les performeurs sont là, d'ailleurs, par exemple notre modèle à tous, aujourd'hui sans cravate hypnotique, un soulagement pour les yeux (les oreilles devront encore attendre).
Et puis, lentement mais sûrement, on dérape dans une mélasse plus épaisse et plus collante que l'on ne croyait, on s'enfonce dans des sables mouvants et grand Pangolin, même lui, a du mal. Triste réalité, tellement prévisible, néanmoins. Quelques-uns croient encore pouvoir influencer le destin, mais non. Il y a ceux qui n'ont pas fait leurs devoirs, ceux qui n'ont rien compris, ceux qui n'écoutent pas ou prennent des poses inspirées en pensant à leur Blackberry. La Hyène rieuse bat des records. Les autres brillent par leur insignifiance posée.
Grand Pangolin s'énerve un peu, sobrement, quand il se rend compte que les invités lui présentent des compte-rendus pipeau parce qu'en vrai ils n'ont rien fait de ces six derniers mois sur les tâches prévues. En lieu de saine colère hiérarchique, non, il se renfrogne. Le coup qui aurait pu être de grâce, ce fut la démission prématurée de la remplaçante de Belette stylée, avant même d'avoir vraiment commencé. Mais pic, cap, péninsule, le Pangolin tint bon. Alors sur ce workshop, bref, beaucoup de bruit pour pas grand chose, je pars prendre l'avion avant la fin. Les résultats et décisions, communiqués plus tard, demeurent un cocktail peu subtil de réchauffé et d'innovation incongrue. Je me félicite de constater, par exemple, que l'on a décidé de se diversifier avant même d'avoir consolidé le reste, mais plus rien ne devrait m'étonner...