lundi 16 juin 2008

Nocturne et la fin qui s'approche

Vendredi soir en rentrant de nuit, forcément éméché, d'un grand moment de rigolade (i.e. France-Hollande ou plutôt Hollande-France), j'ai rencontré une créature elle aussi nocturne, farouche et imprévisible: une belette. Non, une vraie. De là à dire si c'était vraiment une belette ou une autre sorte de mustélidé, mes connaissances des vertébrés homéothermes sont trop sommaires. Notre rencontre fut fortuite et brève, au détour d'une haie. Un éclair brun, une longue queue soyeuse et touffue, voilà... La vie insoupçonnée des villes, pas un bête chat, non, un furet peut-être, un putois sans doute, une créature frêle mais combative, pas encore abandonnée à l'adversité, un prédateur de la nuit. Une leçon de vie, comme dirait l'autre.

Ce week-end fut aussi riche en enseignements puisqu'il releva un pan de rideau sur le mystère de la démographie teutonne. Effectivement: les allemands ne se reproduisent pas ou peu, en tout cas moins que nous et les autres (sauf peut-être les japonais). Pourquoi? Une théorie séduisante, reportée indirectement par un allemand: la responsabilité des commerces (et du capitalisme, somme toute). En effet, jusqu'à il n'y a encore pas si longtemps, le samedi, les magasins fermaient strictement à 16h. Après 16h, il n'y avait plus rien à faire. Alors on s'occupait comme on pouvait. Et puis les lobbies commerçants et un gouvernement (à posteriori) irresponsable rallongèrent les horaires d'ouvertures des magasins le samedi jusqu'à 20h (une heure normale, somme toute). Ils ne se doutaient pas qu'ils allaient ainsi participer au déclin de leur belle nation (formule toute rhétorique). Ils ne manquerait plus que, dans le cadre de la crise énergétique mondiale, les fournisseurs en énergie suppriment les heures creuses (Desproges: "quand on baise avec la lumière allumée") pour porter ainsi un coup fatal à une pyramide des âges déjà bien anorexique. Moi, en ce qui me concerne, j'en suis toujours à un enfant par femme et ça me suffit pour l'instant.

Lundi, c'est l'autre belette qui attend. Dans ces deux dernière semaines, elle va former intensivement sa remplaçante, ici en ce lundi pour la première fois. Il va falloir lui trouver un nom. Jeune, petite, blonde, pas très rassurée ou encore sur la défensive. On ne va pas lui chercher un totem maintenant, c'est trop tôt, on va plutôt occuper ces deux dernières semaines à un deuil plus travaillé de belette stylée, qui nous quitte pour mieux (sinon ce ne serait pas la peine). Snif. Ou presque.

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