dimanche 7 mars 2010

Châtelet - Les Halles

Voilà, encore une fois Châtelet - Les Halles. Des céramiques sales et vieillies, un lieu de passage où je ne descends même pas. Avant, ce nom chantant, cela me faisait presque rêver. Je dis: presque. Maintenant que je descends à Alésia ou Denfert-Rochereau, je relativise beaucoup.
Combien de temps fallait-il pour redescendre, combien de temps pour retomber dans les mêmes travers? Apparemment aussi peu et aussi longtemps qu'aujourd'hui. Exactement 6 mois après le début officiel de ma nouvelle vie parisienne, de mon nouveau boulot, de mes nouveaux espoirs et tout ce cirque. CDG me soûle autant que MUC, maintenant. Et BUD aussi, mais ca, c'est une autre histoire.
Donc me voici un dimanche soir dans le XIVème, devant mon clavier allemand à me demander une fois de plus ce que j'ai bien foutu ces derniers mois. Reprenons...

Je voulais changer d'air, Paris me pesait, le travail ingrat et le ciel terne. Du jour au lendemain s'offre une possibilité d'aller à Munich, visiter le client aux portes du week-end. Alors j'y vais, je m'y engouffre, je saute littéralement dans le premier avion. Je me dis que ce sera bien, puisque j'y verrai les meilleurs antidépresseurs...
En fait, non, mais c'est ma faute. Je suis allé voir Grande Belette, au mépris de l'interdiction avisée de Suricate Myope. Le hasard voulut aussi que mon week-end impromptu coïncida avec certaine chute de neige qui la dissuada de partir au ski avec ses collègues de bureau comme il est habituel à cette époque-là. Donc je la vis. Et c'était une très mauvais idée.
Parce que quoi qu'en dise le Suricate, elle est loin d'être conne. Parce que quoi qu'en dise le Renard, elle est loin d'être laide. Parce que tout combiné, je me retrouve avec elle devant un latte macchiato (spécialité locale?) et que le temps passe sur un nuage.

Après, dans la voiture venue m'attendre au coin de la rue, on m'engueule. Parce que je ne suis plus vraiment présent, déconnecté. Pour me dire que je n'aurais pas dû y aller et me réitérer les sermons précédents, constatations gratuites, pas parties d'un mauvais sentiment, mais voilà... "Règle cette situation!", qu'on me dit... Je lui dis quoi, à elle? Que je suis con n'avoir rien fait tout ce temps où elle était une collègue de travail, justement parce qu'elle était une collègue de travail... Et que je suis con d'être parti à 900km juste quand d'un coup je n'étais plus un collègue de travail. Et que je suis con de ne pas savoir ce que je veux vraiment, maintenant que tout est bien bancal.
Alors je décide de la revoir le lendemain. Pour clarifier. Tu parles! Il a suffit qu'elle ouvre la porte pour que j'oublie pourquoi j'étais venu. Et encore une fois, entre deux gares, entre deux avions, j'étais avec elle, à parler devant un latte macchiato en un lieu temporaire et en-dehors du temps.
J'ai fait des photos pour bien immortaliser mon échec réitéré. Et expliquer un jour à Petit Coyote qu'il n'y a qu'une seule Allemande qui m'ait vraiment tapé dans l'œil en 10 ans.

Encore un taxi, un avion, un RER. Paris, c'est sale et criard. Munich, c'est rectiligne et terne. Nulle part c'est chez moi. Elle, elle est là-bas. Mais est-ce que c'est elle, est-ce que c'est là-bas?
A force de vouloir faire le malin, me voici entre deux chaises, pas vraiment arrivé nulle part. Et ca ne s'améliore pas.

2 commentaires:

achzeb a dit…

Petite precision, le latte macchiato c'est effectivement la specialite des bobos munichois. Bon ben, on attend le prochain workshop... ;)

achzeb a dit…

Le suricate et le renard te diraient que finalement, tant mieux, parce que vous n'allez pas ensemble, tout simplement. Mais bon, c'est l'avis du suricate et du renard.
Euh, trop transparent?