mercredi 21 novembre 2007

Auf der anderen Seite

Je préviens tout de suite: "Auf der anderen Seite" est un beau film. La traduction du titre en anglais me laisse perplexe: "The edge of heaven". Ou comment traduire "De l'autre côté" par "Le bord du paradis". Quand on a vu le film, on peut éventuellement comprendre cette traduction, mais pourquoi ne pas simplement traduire littéralement? Fausse discussion, revenons au sujet. Le film a eu le prix du scénario au festival de Cannes 2007. Le scénario, je ne le détaillerai pas. Il a aussi eu le prix du jury œcuménique à ce même festival. Bon, voilà, pour la page des médailles.

Le réalisateur est turc, ainsi que la plupart de ses acteurs. Il vit en Allemagne. On pourrait presque dire que le meilleur réalisateur allemand actuel est turc. Ce ne serait que justice. J'essaye de ne pas être dithyrambique. Ça faisait longtemps que je n'avais vu un beau film, c'est vrai. Quatre heures avant d'arriver au cinéma, je ne savais même pas que ce film existait. J'ai juste vu l'affiche, sur une page web. Et je me suis dit "Pourquoi pas?". Parce que l'affiche est belle, moi j'ai un faible pour l'océan (sauf que là c'est la mer noire) et les contemplatifs, j'aime cette sobriété. Et puis j'avais vu un film de Fatih Akin, il y a longtemps, c'était plaisant ("Im Juli"). Le propos était plus léger que celui-ci, certes. Alors j'y suis allé (pas tout seul), dans une salle honnête, sans fioritures.

Pourquoi le film est-il beau? Parce qu'il fait passer des sentiments profonds simplement, avec décence et patience. Parce qu'il parle de choses essentielles. Il parle de la mort, effleure pudiquement le côté tragique pour plutôt se concentrer sur ses effets sur ceux qui ont été touchés par la perte, de près, de loin. Ceux même qui n'en sauront jamais rien. Et il parle d'humanité, de recherche, de pardon et d'étrangeté. Une moitié du film se passe en Allemagne, l'autre en Turquie. Alors, "l'autre côté" pourrait être simplement l'autre côté du Bosphore. Ou l'autre côté de la vie. C'est secondaire. Ce film parlera aux expatriés, comme moi. Il parlera à ceux qui ont perdu quelqu'un. Peut-être qu'il leur redonnera espoir aussi. Il parlera aux étrangers, dans ce pays ou dans le leur, dans leur famille, dans leur société. Lentement, sans se presser, calmement. Une histoire de retour, aussi. Volontaire, forcé ou subi.

Parce que les images sont belles. Elles ne sont pas touristiques, elles ne font pas office de publicité, comme cela peut parfois être le cas dans les films. Parfois, le lieu est incertain. Ce jardin pourrait aussi bien être à Brême qu'à Istanbul, qu'à Rome. Cette route, vers le nord, le sud, en Europe de l'est ou vers le bord de la mer noire. Les gens le peuplent, échangent leur place. Vers des destinées inattendues. C'était bien, je n'ai pas vu le temps passer. J'y ai vu quantités de choses de ma vie récente et actuelle. Et j'y ai mis des couleurs, pour une fois. Merci, M, de m'avoir emmené, merci.

1 commentaire:

Unknown a dit…

cest quoi ce bordel?

apparemment y a un autre blog secret ou on me refuse l acces !!! nomdediou !!

chuis sur cest trop bien ce qui s y passe, alors je veux un acces ou je le hacke !!