Hier soir, comme dorénavant tous les lundis soirs jusqu'à épuisement du forfait, j'étais au cours de danse. La dernière fois, j'ai appris la valse tout seul avec une rombière bavaroise. Bon. Je fais la part des choses. Et puis apprendre... des rudiments en 1h30 chaque fois. C'est marrant quand même et il y a du potentiel, si. Donc j'y vais, je ne me défile pas. En plus, quand j'en sors, tard, je peux rentrer à pied dans la nuit, sous la pluie, quelque chose que (vous ne me croirez jamais) j'adore.

Le cours commence, on fait la théorie tout seul, d'abord, face au miroir. Le miroir, qui par un phénomène physique intéressant réfléchit dans les deux sens. D'où je constate que je fais bonne figure en comparaison avec A' et B', petite satisfaction personnelle, toujours bonne à prendre. Et que A tendrait plutôt à regarder mon derrière que celui de A' (elle a dû s'en rendre compte et compenser ensuite par un bisou baveux discret). B regarde les pieds. Le tour des dames. A a un bon rythme. B, je sais pas. Z a du mal avec le rythme, je commence à nourrir quelques soucis. Et puis le moment redouté arrive: la formation des couples. Allons-y. A-A'. B-B'. Z-Gc (votre serviteur).

Soudain le prof a une idée de génie, dont je lui serai (temporairement) éternellement reconnaissant: on échange les partenaires. 2 fois 5 minutes. Je me retrouve avec A. Bonsoir. Pas mal, A, vous venez souvent ici? Bon, petits problèmes au niveau du pivot central, moi, j'étais calibré pour la petite vieille, pas pour la jeune élancée. "Hop hop, suivant!", dit le prof. Ah ben non alors, c'est pas juste, on vient juste de commencer. Je me retrouve avec B. Pas besoin de me fixer comme ça, tu n'as jamais vu un coyote? Je n'ose pas lui dire, mais la jupe longue serrée, pour la rotation, ça n'aide pas. Bref, c'était très mauvais, j'en suis presque content de retrouver Z à l'issue des 5 minutes. A-A' et B-B' se font des bisous pour se consoler de leur infidélité passagère, c'est beau. Z me pétrit le bras droit.
Dernier quart d'heure, on accélère le rythme. Les limites de la physique sont atteintes, force centrifuge ou pas. Et puis on arrête. Z veut m'offrir un rafraîchissement car je suis charmant. Je l'en remercie, la prie de m'excuser de mon refus car des affaires urgentes m'appellent en d'autres lieux. Elle m'avoue qu'elle se réjouit d'avance pour la semaine prochaine. Je regarde le planning: tango. Le dieu des coyotes me met à l'épreuve, c'est sûr, mais je serai à la hauteur...
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