lundi 17 décembre 2007

Wolfsburg et moi

Lundi après dimanche. Marrant, ce matin je suis plutôt réveillé. Europe 1 m'assène l'actualité, que Nicolas sortirait avec Carla et quelques gardes du corps habilement déguisés en Dingo et Pluto. Sinon il y a Kouchner qui parle avec Elkabach de la Palestine, pendant que je repasse ma chemise. Je me croirais en France, pour ce petit instant futile, avant de franchir la porte et retrouver le monde étranger qui m'attend, tapis derrière le seuil.

Je suis content de ne rien avoir fait de mon week-end, c'est une jubilation intime. C'est vrai, les prochains week-ends ne m'appartiendront pas. Pas plus mal, d'ailleurs. En plus, il fait froid, dehors. Pas envie, quoi. Au bureau, il me faudra exposer un week-end virtuel e
t familial, empli de joie et de petites choses belles (en vrai, plutôt bordeaux, bière et DVDs). J'y arrive étonnamment bien, encore, c'est fou. Quel acteur!

Et puis pangolin transparent m'attrape en me demandant si on ne voudrait pas s'entretenir 30 secondes, là-bas, au fond, loin des regards et des oreilles. Ben voyons. Il va me parler d'un truc dont il sait que ça ne va pas me plaire. Alors il se prépare, il sait que cela pourrait devenir désagréable. Je sais qu'il sait que le sujet est à tendances polémiques. Il sait que je sais qu'il est sur un terrain glissant. Je sais qu'il sait que je sais et honnêtement, pour être tout-à-fait transparent, je crois qu'il sait que je sais qu'il sait que je sais, non, j'en suis sûr. Bref, il est mal à l'aise et
moi j'ai les oreilles qui se rabattent quand je sens le coup fourré.

La semaine dernière, il a déjà essayé de me motiver pour une tâche de coordination hautement qualifiée dans une exploitation agricole du nord. Oui, Wolfsburg. Drôlement bien, Wolfsburg. En plus, pas du tout un trou perdu, surtout pour un coyote qui vit à Munich. Meuh non, c'est pas loin, on te paye tous les frais, hein. Et puis ce serait du temporaire... J'en connais des qui sont dans le temporaire depuis un an. D'où ce sentiment que je n'aurais pas dû lui expliquer, au pangolin, à propos de moi, du Petit coyote et de sa mère. Je lui explique, gentiment, sans m'énerver, constructif et à l'écoute comme on me l'a appris et conseillé, qu'il ferait mieux d'aller téter le tuyau à gaz dans la cuisine, le résultat serait plus efficace.

Ce lundi, donc, à nouveau la même mise en scène. Tiens donc, encore Wolfsburg. Là-bas, des chacals de notre section nord auraient discuté avec un quelqu'un qui me connaît et qui serait drôlement confiant si je pouvais assurer un projet pour lui. Quelle chance, d'avoir des amis, vive le networking! Je ne me souvenais pas de lui avoir laissé un souvenir tellement impérissable, ni que l'on ait travaillé ensemble de manière poussée. Bref, je dois être bon, je suis connu dans mon domaine, ça fait plaisir, youpi. Non, pas youpi. Parce que: Wolfsburg. Et allez, on organise une discussion avec un chacal vendeur du nord, tu vas voir, ça va bien se passer, hein, histoire de clarifier. Pour moi, c'est clarifié: ça sent le pâté.

Je suis constructif. Je ne laisse planer aucun doute quant à ma motivation professionnelle. Et puis il faut être flexible, hein. Importante, la flexibilité. Je me demande si je ne vais pas changer de domaine. L'agriculture me pèse.

Aucun commentaire: