jeudi 10 janvier 2008

Le retour de la rumba

Lundi soir, soirée fatidique. La pensée de me faire tripoter par Z m'est désagréable. Du coup, j'arrive en retard, juste ce qu'il faut. Ce soir, c'est rumba.

Il y a plein de gens, dans la salle, beaucoup plus qu'avant Noël. Et il y a Z, qui me repère d'un coup d'œil et déjà me souhaite une bonne année et s'exclame qu'elle a eu peur que je ne revienne jamais de France. Je lui réponds que le risque était effectivement non négligeable. Et puis j'observe les alentours. Ce soir, c'est rumba.

Il y a B et B', mais pas de A. Il y a des nouveaux, aussi, D et D'. Et puis des modèles plus avancés, 3 paires, dont C-C'. Arrive aussi une allemande niveau Z, seule. Grande, sèche, cheveux blonds courts, sans âge. Allemande, quoi. Un instant je me dis qu'à choisir, Z n'est pas plus mal. Mais A n'est pas là. Diantre. Je n'ai pas le temps d'y penser, il faut que je rattrape le fil. Ce soir, c'est rumba.

Finalement, la rumba, ce n'est pas si compliqué. Facile, même. On complique un peu, ça suit, ça va. Et puis le prof décide que c'est le moment du changement de partenaire. Aujourd'hui, il y a de quoi faire 7 rotations successives (je ne parle pas du nombre de permutations, beaucoup plus élevé). N°1: elle est bizarre, elle n'arrête pas de regarder son mari (ou accompagnateur temporaire). N°2: D, petite et un peu arrogante, mais danse très mal, un peu crispée. N°3: B, qui a visiblement plus d'expérience et en profite pour me glisser: "C'est rare, un homme qui vient seul à un cours de danse". "Mmm... Ah? Moi, c'est un cadeau et comme je suis divorcé (ou quasi comme)...". Petit gloussement compréhensif de sa part, mais c'est déjà la rotation suivante. Ce soir, c'est rumba.

N°4: l'allemande usagée solitaire. Petite blague pour dédramatiser la situation. Elle comprend la blague. Dingue. Il faut trouver le temps tout seul. OK, pas dur, mais l'intro est trop obscure. Elle m'interroge du regard. Je réponds que je commencerai à danser quand ce sera un rythme clair de rumba, pas une intro copiée/collée de clip de hip-hop. Alors elle me dis "Paß auf", genre: moi, je vais te montrer. Ah non. Peut-être que je raconte des blagues pour donner le change, mais je suis le rythme quand même. Et toc, je commence, parfaitement dans le rythme, alors qu'elle cherchait toujours mentalement la mesure. Elle ne dit plus rien. Tant mieux. Ce soir, c'est rumba.

N°5: C. Au moins, elle est sympa. Elle me parle en français et m'assure que ma rumba est bien meilleure que mon tango. Je lui dis que je ne vois pas à quoi elle fait allusion, non, vraiment. N°6: bah elle est où? Elle est contre le mur et signifie qu'elle ne souhaite pas changer de partenaire parce qu'elle est fatiguée. Son mari tourne, lui. OK, je retrouve donc Z. Je positive: ce soir, c'est rumba.

Bref, on enchaîne, on apprend des trucs, on n'échange plus, mais c'est paisible quand même, surtout que Z ne me colle pas trop. Du coup: plus détendu et plus efficace. D-D' sont lamentables, le prof est sans cesse dans leur coin. Mais comme tout marche bien globalement, il rajoute encore une passe. Et puis il est 9h. Voilà: ce soir, c'était rumba.

Alors je me défile, vite, vite, vers le vestiaire, pour remettre les pneus neige. B me dit au revoir sur le chemin et je retrouve la rue nocturne et pluvieuse, comme je l'aime à cette heure-là. Apparemment, Z a mis moins de parfum cette fois-ci, je note à peine l'infection de ma main droite, mais je prends tout de même une bonne douche décontaminante. On ne sait jamais. Lundi soir prochain, ce sera cha-cha-cha.

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